Uncanny Avengers #4

Les Uncanny Avengers reviennent pour sauver l'humanité, avec des flingues encore plus gros que la dernière fois ! Est-ce que ça va changer quelque chose ? Oui, parce que les flingues, c'est bien. Gerry Duggan finit le premier arc de l'équipe avec une bonne atmosphère de nanard, et divise son public !

Noisybear n'a pas aimé les précédents numéros, et je peux le comprendre. Autant quand il dit que Secret Wars #7/8 n'étaient pas bons, je songe à le quitter, autant quand il n'aime pas ce titre, je pense qu'il a raison. Parce que quand on a voué un amour total à la version de Rick Remender comme lui (et moi dans une moindre mesure), le titre de Duggan ne ressemble à rien. Et justement, j'adore ça.

Les Uncanny Avengers sont donc toujours face à " The Shredded Man", qui a décidé que massacrer l'Homme pour laisser la place à la nature était une excellente idée. Cable est revenu du futur pour l'en empêcher (il y était parti ?), et séparée, l'équipe doit tout faire pour empêcher le vieux fou de massacrer la planète.

Déjà, rien que dans la composition de l'équipe, on sent une volonté de faire le plus "cool" possible. Oui, on récupère beaucoup des membres de l'équipe précédente de Remender. Mais y ajouter Deadpool et Cable promet deux choses : énormément de flingues, et de la bonne grosse violence. Rajoutez en plus le "mystérieux personnage de la dernière page" qui pourrait rejoindre l'équipe, et vous avez une bonne idée de ce dont ces personnages sont capables. L'équipe est pour une fois extrêmement puissante, avec notamment un Brother Voodoo qui peut faire revivre les morts, pourquoi pas, ou la Torche et Quicksilver, et on a là de quoi taper vite et fort.

Parce que c'est le but de la série, j'ai l'impression. Gerry Duggan n'est pas nécessairement un écrivain sobre et réfléchi, et ce n'est pas ce que je lui demande. Je veux qu'il balance l'équipe dans des situations absurdes et violentes, et me donne une adaptation papier d'un Michael Bay. C'est exactement ce que j'ai eu dans ce numéro, avec une énorme dose de n'importe quoi bien cliché. Entre les vaccins qu'on teste en urgence sur soi-même, les super-héros tellement puissants qu'ils en laissent tout le monde bluffés, et les dénouements familiaux bien absurdes, on a là un parfait exemple de n'importe quoi plus ou moins maîtrisé. C'est un peu cliché, pas naturel (le méchant qui est lié comme par hasard au nouveau membre de l'équipe?), mais c'est tellement con que j'ai marché.

Alors oui, l'écriture des personnages n'est pas idéale, surtout vu la taille de l'équipe. Là où Remender arrivait à casser et ressouder une équipe en cinq numéros, Duggan ne s'embarrasse pas de tout ça, et les fait taper sur le méchant. On aura peut-être plus tard des évolutions, mais pour l'instant, il faudra se contenter de ça. Je comprends que ça ne plaise pas, mais c'est à mon avis la force du titre : c'est second degré, et ça ne veut jamais être sérieux. Heureusement, parce que Synapse a le prix du personnage le plus inutile de l'année, à base de pouvoirs inutiles et inutilisables, et de liens mystérieux avec le méchant.

Accessoirement, Marvel pourrait publier un titre qui raconte les aventures d'une table, je le lirais si Ryan Stegman voulait bien le faire. En plus de ses personnages toujours fantasques, aux proportions complètement absurdes (les mollets font la taille du torse parfois), l'artiste sort des pages débordante de fun et de bonne humeur, toujours ultra-remplies mais parfaitement lisibles, avec une mise en scène bien chouette et violente. Ce n'est pas "réaliste", mais ça défonce. Les couleurs de Richard Isanove sont en prime magnifiques, moins sombres que sur le précédent numéro, et rendent le tout encore plus vivant et éclatant.

Uncanny Avengers #4Uncanny Avengers #4

Marvel Comics * Par Gerry Duggan, Ryan Stegman & Richard Isanove * $3.99
On aimera ou on détestera, et je comprendrais les deux, mais The Uncanny Avengers est la lecture stupide et jouissive du moment. Oubliez complètement le titre de Remender, et venez découvrir des flingues plus gros que votre corps. On est bien.


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois