Andrea Schwartz / Kel, tome 2 : Le loup blanc

Andrea Schwartz / Kel, tome 2 : Le loup blancAndrea Schwartz / Kel, tome 2 : Le loup blancLe loup blanc
  • Auteur : Andréa Schwartz
  • Serie : Kel
  • Genres : Fantasy
  • Editeur : Rebelle
  • Collection : Chimères
  • Publication: 17/ 02/ 2014
  • Edition: Broché
  • Pages : 644
  • Prix : 20,90€
  • Rating: Andrea Schwartz / Kel, tome 2 : Le loup blanc
Andrea Schwartz / Kel, tome 2 : Le loup blanc

Résumé :

Dix ans de guerre contre les Deux-Empires ont repoussé les tribus occidentales loin dans la forêt éternelle.

Fils d'un général et d'une Cheveux-Noirs rebelle, Herdred emprunte à contrecœur le même chemin que son père : guerrier, officier, bras armé de l'Empire kel'yon. Lorsque des murmures de révolte contre les Deux-Empires s'élèvent dans la forêt, son instinct lui souffle de se tenir à l'écart.

Mais l'ombre du dieu de l'ouest plane sur les bois, et la main du grand loup blanc propulse le jeune sang-mêlé au cœur de la forêt, là où trahison et ambition règnent en maître.

Avis de Shie Castee :

J'avais hâte de le commencer, ayant pleins de questions en suspend du dernier tome... qu'était il arrivé après a Shelum ??? Que ce passait il ???? J'en ais voulu a l'auteur de nous faire mariner ainsi...

Pour le coté technique, c'est un livre qui se lit bien, qui se dévore même .... L'histoire est facile à lire, bien écrite. La seule difficulté réside dans les noms des héros

Le livre se passe 20 à 25 ans après le tome 1. Bien que difficilement acceptée par sa belle famille, Shelum c'est marié et a eu des enfants. On découvre Herdred, le fils ainé de Shelun.

(Nous revoilà sur les champs de batailles avec le poids des traditions en plus...) il n'est pas facile d'être un garçon, ainé de la famille, métis, de sang noble et avoir pour grand père le ministre de la guerre... voila le lourd héritage du fils de shelum alors qu'il est propulsé sur les champs de bataille, alors qu'il se destinait a une carrière de médecin.... L'horreur de la guerre le rattrape bien vite.

L'auteur renoue avec les sujets du précédent volume : le racisme, la guerre et l'amour... elle y mêle de façon très subtile, des ingrédients supplémentaires comme l'honneur ou la politique ....

Même si le démarrage du livre est un peu plus lent, ce n'est qu'une mise en place de l'histoire, pour mieux affronter les aventures et mésaventures d'Herdred. Sans souffler, on le suit, découvrant les peuples occidentaux et leurs coutumes, usant de stratagèmes pour éviter une autre guerre.

Et découvrant l'amour sous les trais d'une barbare blonde.

Un seul bémol sur la série est les noms des personnages.... Ils se ressemblent tous... très peu de variantes et on s'y perd assez vite. . Les filiations sont assez compliquées à suivre et par moment, j'avoue m'être un peu mélangée. Pour aider l'auteur a créé un lexique à la fin du tome 2, qui aide un peu ....

Voila, j'espère que je vous aurais donné envie de les lire.

Il y a encore deux tomes de prévus (série de 4 livres en tout), le prochain est sortie en février 2015....

Bonne lecture

Shiecastee

Extrait :

Les yeux de son grand-père flottaient devant lui. De petites aiguilles glacées tombaient sur son visage, faisant un ploc léger à chaque impact.

De la pluie.

Il n'était pas mort.

Pas encore, corrigea-t-il en essayant de bouger.

Une douleur fulgurante traversa son côté et il haleta, sa vision floue soudain piquetée de petites taches dorées. Seuls ses doigts acceptèrent de bouger, se pliant et se dépliant. Il sentait la garde dure et familière de ses sabres dans ses paumes. Un sourire amer étira ses lèvres. Même dans la chute, il n'avait pas lâché ses armes.

Comme un bon Kel'yon.

S'efforçant d'ignorer la douleur qui se propageait comme du feu liquide dans ses veines, il essaya de réfléchir. De se souvenir. Un Kel'bai lui avait enfoncé son épée dans l'estomac. On lui avait appris que les plaies au ventre étaient les pires : les plus douloureuses, les plus dures à soigner. Pourtant, il ne ressentait rien - sinon la douleur intense dans son flanc.

Peut-être était-il plus près de la mort qu'il ne l'imaginait.

Je suis tombé...

Dans le vide. Dans une rivière. Il pouvait sentir le courant agiter ses jambes ; l'eau glacée s'infiltrait dans ses bottes. Au-dessus de lui, le ciel était d'un gris d'encre. Il continuait à pleuvoir.

C'est ce qu'on appelle de la chance, se dit-il, essayant à nouveau de se redresser.

Et à nouveau, sa vision se troubla. Son souffle s'accéléra. Il expira profondément.

Combien de temps fallait-il pour mourir de soif ?

Trois jours. Trois longs jours.

Ce serait vraiment un comble : mourir de soif alors qu'il avait de l'eau juste sous les pieds. À moins, bien sûr, que ses blessures ne l'achèvent avant. Avec un peu de chance...

Un craquement sec rompit soudain le silence. Ses épaules se nouèrent aussitôt. Mécaniquement, il referma les doigts sur ses sabres - avant de réaliser ce qu'il faisait.

Le sourire sur ses lèvres s'élargit.

Ridicule.

En laissant un Kel'bai lui enfouir une épée dans les entrailles, il avait laissé passer sa chance. Rien ni personne ne pourrait désormais empêcher d'éventuels Cheveux-Noirs de lui ôter la tête. Il soupira, songeant que ce ne serait pas une si mauvaise chose. Puis, il entendit les voix.

Elles étaient graves et rauques. Étrangères.

Des Barbares, comprit-il, stupéfait.

Mais c'était impossible. Le massif de la Lirenai se dressait en plein territoire kel'bai - à l'ouest, certes, mais trop éloigné de l'embouchure de la Duma pour que des Barbares s'y aventurent.

Cheveux-Noirs ou Cheveux-Blancs - les Deux-Peuples avaient déclenché des guerres pour moins que cela : une incursion barbare dans leur territoire.

À moins que...

Une petite vague agita ses pieds bottés et il se raidit.

Combien de temps était-il resté inconscient ?

Une vague de sueur coula dans son dos, se mêlant au sang qui couvrait sa peau. Avait-il dérivé ? Jusqu'où ?

Les voix étaient si proches désormais qu'il pouvait distinguer les mots qu'elles articulaient : des sons gutturaux et étranges, semblant dépourvus de voyelles. Une femme poussa un petit cri et le silence retomba sur les berges, lourd et stupéfait.

Puis, une forme se découpa au-dessus de Herdred.

Le jeune sang-mêlé avait déjà vu des Barbares : des femmes à la peau de jais ou de lait, droguées et parfumées. Elles étaient légion dans les bordels de bas étage de la capitale, Haìensmyr : la loi impériale restreignait la prostitution des femmes kel'yons aux amkeya et à leurs occupantes, les Kael'run - danseuses et chanteuses, compagnes de beuverie, partenaires hors de prix.

Parce que la Kael'ri la plus abordable restait hors de portée du Kel'yon moyen, les Huit Armées avaient investi dans un commerce très lucratif : la traite des femmes capturées à l'ouest, au nord et au sud, et quelques fois à l'est.

La seule forme d'esclavage tolérée dans l'Empire.

Juristes, conseillers et ministres en étaient très fiers.

Le Barbare debout au-dessus de lui n'avait rien des créatures amoindries et droguées des bordels de la capitale. Pour commencer, c'était un homme. Ainsi dressé au-dessus du demi-sang, il avait l'air d'un géant - mais Herdred sut d'emblée que l'homme était beaucoup moins grand que lui. En revanche, il était plus large : ses épaules semblaient à l'étroit dans le manteau de fourrure qui le recouvrait. Une épaisse barbe jaune tombait sur sa poitrine.

Jaune, se répéta Herdred, un goût de bile dans la bouche. Barbe.

Les poils drus lui dévoraient la moitié du visage, révélant au-dessus une peau pâle. Ses cheveux semblaient ne pas avoir été brossés depuis un moment : ils étaient hirsutes, décorés de nattes à demi-défaites.

Rapidement, une autre silhouette vint se tenir à côté de lui - suivie d'une autre encore : un homme et une femme, aux cheveux et à la peau pâles. La femme pointa un doigt dans sa direction, chuchotant quelque chose dans une langue incompréhensible. Son voisin posa une main sur la dague à sa taille, le regard plein de méfiance.

Herdred déglutit et essaya de leur sourire. Ses doigts étaient tellement crispés sur la garde de ses sabres que c'en était presque douloureux. Il cligna frénétiquement des paupières, essayant de garder sa vision claire. En vain. Cette dernière se détériorait rapidement.

L'homme tira à demi sa dague, les yeux étrécis. Puis, sans crier gare, il recula. Une autre silhouette s'avança, prenant sa place. Herdred croisa deux paires d'yeux verts et se raidit un peu plus.

Un loup.