Scarlet Witch #1

C'était à prévoir, après son apparition dans le Marvel Cinematic Universe, la Sorcière Rouge, Wanda Maximoff, a enfin sa propre série. Protectrice de la magie et de la sorcellerie, la Scarlet Witch enquêtera à chaque numéro sur un nouveau mystère, avec à chaque fois un artiste différent pour mettre tout ça en scène.

Soyons honnêtes, je n'avais pas forcément envie de lire une série sur la Scarlet Witch. Ce n'est pas à mes yeux un personnage intéressant, malgré une histoire complexe, et je n'attendais pas grand chose du titre. Pourtant, l'idée d'alterner les atmosphères avec les dessinateurs me donne pas mal envie. Malheureusement, si le prochain numéro aura Marco Rudy, le troisième sera dessiné par Steve Dillon. Laissons lui le bénéfice du doute, et penchons-nous sur ce premier numéro...

James Robinson écrit une histoire complètement en solo pour Wanda, qui enquête ici sur des meurtres commis par des gens inconscients. La sorcellerie a forcément un lien avec tout ça, et c'est ce qu'elle devra prouver. C'est très léger comme résumé, mais ce premier numéro accorde beaucoup de place à la construction du personnage.

C'est en effet une femme complexe, souvent manipulée et rarement isolée, qu'on retrouve ici. Même si elle parle à un fantôme bien connu et prévisible, on se concentre beaucoup sur ses pensées et ses pouvoirs, pour dresser un portrait accessible à tous du personnage. Sauf que malgré toute sa bonne volonté, ce numéro ne propose pas grand chose. Si on retrouve une atmosphère assez sombre, qui évoque plutôt bien les récits de Daredevil illustrés par Alex Maleev, on peine à voir de l'intérêt dans ce numéro, qui n'est jamais aidé par une intrigue molle.

Non, je n'avais pas vraiment envie de voir la Sorcière mener l'enquête sur une série de meurtres si c'était pour servir quelque chose d'aussi réchauffé. Elle explique la magie pendant quinze pages, fait un sort sur le grand démon, et paf, il est vaincu. On nous tease vaguement une explication quant à une conspiration magique qui s'étale, justifiant ainsi la structure en one-shot de la série, mais ça ne suffit pas pour accrocher. Les personnages sont plats et creux, les seconds rôles sont voués à disparaître donc James Robinson ne s'occupe pas d'eux. L'inspecteur de police cliché, le gros démon qui profère des injures, on a déjà vu ça un million de fois, et ça ne marche plus.

Alors oui, la Sorcière est assez plaisante, avec son fantôme qui lui parle, mais le dialogue entre les deux tourne vite en rond. Du coup, on se retrouve avec les dessins de Vanesa Del Rey, qui sans être mauvais, font très Alex Maleev du pauvre. Ce n'est pas nécessairement un reproche, mais entre des visages très moches et des pages parfois très chargées, c'est gênant. Par contre, les couleurs de Jordie Bellaire sont comme d'habitude très belles...

Scarlet Witch #1Scarlet Witch #1

Marvel Comics * Par James Robinson, Vanesa Del Rey & Jordie Bellaire * $3.99
Le titre n'arrive pas à convaincre, malgré une bonne volonté. Mettre des héroïnes en avant c'est excellent de la part de Marvel, mais leur donner de vrais titres et de vrais intrigues serait mieux. Il y a là un manque d'ambition certain, qui ne parvient pas à accrocher le lecteur...


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois