Secret Wars #9

Ça aura pris neuf mois, mais on tient enfin la conclusion de Secret Wars, la maxi-série de Jonathan Hickman et Esad Ribic, entre nos mains. Même si All-New All-Different Marvel a débuté avant la parution de la conclusion de la saga, le dernier numéro pouvait nous réserver des surprises. Le scénariste y fait ses adieux à l'univers Marvel pour l'instant, de la plus jolie des manières...

Avant de commencer, précisons que cette critique ne révélera pas la fin de la saga, hormis dans un paragraphe masqué à la fin. Je vous conseille cependant de lire le numéro avant cet article, vu qu'il vaut vraiment le coup. Faites vous votre avis, et revenez en discuter.

J'ai ouvert ce numéro déjà triste, parce que j'ai commencé les comics avec Jonathan Hickman, à peu près. J'ai vraiment "suivi" des séries à partir de Dark Reign, en plein pendant sa mini-série sur les Fantastic Four. Autant dire que je me suis laissé porter par tout ce qu'il a fait, et que dans l'ensemble, je n'ai jamais été vraiment déçu. J'ai une estime infinie pour son travail et sa manière d'écrire, même s'il faut se montrer patient.

Après la destruction de tous les univers, Doom avait crée une dernière Terre, refuge de toutes les dimensions, sur laquelle il régnait en maître. Les survivants des Illuminatis, l'équipe formée par Reed Richards dans New Avengers, et d'autres héros décident de l'arrêter.

On n'ira pas plus loin dans le résumé, vu que dire quoi que ce soit de plus sur l'histoire serait spoiler. Il se passe énormément de choses ici, et contrairement à ce qu'on aurait pu penser, il reste encore quelques surprises. On sait déjà quel(s) personnage(s) revient de l'univers Ultimate, on sait déjà quels méchants refont surface pour All-New All-Different Marvel, mais il restait un grand mystère : le destin de la Famille Richards. Hickman ne laisse rien au hasard ou à l'interprétation, et signe une conclusion magnifique et émouvante aux aventures de la famille Richards et de la Future Foundation. Les dernières pages débordent d'émotion, et d'un amour sincère pour ses personnages, dans un dernier dialogue qui est parfait. Faisant écho à une saga bien connue, la fin de la maxi-série arrive délicatement après une vingtaine de pages de violence.

Car avant d'arriver à la grande conclusion, il faut bien en finir avec Doom, et on reconnaît encore une fois le talent d'Hickman pour l'action. Il en fait peu, mais quand il arrive à bien diriger son artiste, ça explose. Vous vous rappelez d' Infinity, avec le passage où Thor lance son Marteau dans un soleil pour le faire revenir sur un ennemi ? On arrive au même stade de folie dans les pages, avec un combat entre deux combattants "ultimes" qui s'affrontent de la manière la plus folle et imaginative possible. Sans même parler pour l'instant du talent d'Esad Ribic, l'auteur sort des situations incroyables, gigantesques aussi bien dans les enjeux que dans les mises en scène, qui laissent admirateur. La page "des deux portraits" notamment force le respect, et restera bien marquante.

En plus de ça, il confirme ce dont on se doutait depuis le début de la maxi-série : ce n'est pas un event sur les Avengers, ou même sur l'univers Marvel en général : c'est un event sur la famille Richards et Doom, tous réunis. C'est la parfaite fin pour les aventures de ces personnages, et surtout ce qui restera pour moi leur apparition la plus marquante. Doom a toujours été bon avec cet auteur, mais là, c'est son moment de gloire. Aussi divin que humain, le latvérien trouve ici son histoire définitive, celle qui définira le personnage pour les années à venir. La confrontation finale, annoncée sur la couverture, est extrêmement bien amenée et gérée, et aux antipodes du reste de la saga.

Elle amène finalement ce qu'on a toujours chez notre auteur : des personnages humains, réels, pleins de failles. Loin de l'explosion qu'on aurait pu avoir, la fin est douce, émouvante, et même si elle est un peu forcée sur un point en particulier (on en parle en bas), elle est une franche réussite. Il y aurait un millier de choses à dire sur le numéro, comme les visions de l'auteur transcrites sur le papier, ou les dialogues fous entre Reed et Doom. Pourtant, il ne reste que deux choses, une fois le numéro refermé. Une envie monstrueuse de relire tout Hickman chez Marvel, et surtout, une satisfaction colossale pour cette conclusion. Oui, on a dû l'attendre. Oui, on avait tous peur qu'il se plante. Et pourtant, c'était parfait. Un numéro aussi humain, aussi aimant pour ses personnages, ne peut que forcer le respect. Le talent pour les dialogues d'Hickman est excellent, surtout pour le dernier combat, et restera un moment marquant.Enfin, la manière dont il relance l'univers Marvel n'est pas forcée ou artificielle. C'est une vraie conclusion à la destruction totale qu'il avait apporté, et une fin parfaite.

Et il est urgent de saluer une dernière fois le travail d' Esad Ribic, qui a fini les 35 pages de ce numéro seul, et surtout, a assuré seul une saga complètement dingue. L'imagination de son auteur, la création d'un monde nouveau, des scènes de bataille gigantesques, tout ça aura été la preuve que Ribic est bien un des meilleurs artistes actuels. On le sentirait fatigué sur certaines pages, avec des cases manquant de détails ou à l'encrage léger, mais c'est impressionnant du début à la fin. Les mises en scène sont phénoménales, notamment avec les Spider-Men, ou la beauté simple et émouvante des dernières pages. Bravo à lui, ça aura largement valu les retards. Maintenant, avant la conclusion, quelques impressions avec des révélations.

Vous l'aurez compris, j'ai adoré ce numéro, qui non seulement ne m'a pas déçu alors que j'en avais peur, mais m'a surtout époustouflé. La conclusion est simple et bien amenée, et si l'arrivée de Miles Morales dans l'univers Marvel avec sa mère et ses amis semble un peu facile (si j'étais mauvaise langue, je dirais que Bendis a demandé lourdement à voir revenir la mère et Gankhe pour ses histoires...), c'est d'une beauté sans nom. Contrairement à ce que disaient les détracteurs, les FF ne disparaissent pas : ils deviennent tout simplement les nouveaux "dieux" de l'univers. Niveau importance, ça le fait, non ? Et comme le précise Tom Brevoort, au début des New Avengers de Bendis, il n'y avait pas de titre Thor. Donc une pause indéfinie, ce n'est pas une disparition, surtout qu'on peut s'attendre à les revoir bien vite.

Secret Wars #9Secret Wars #9

Marvel Comics * Par Jonathan Hickman & Esad Ribic * $4.99
C'était parfait. Merci pour tout, et à très bientôt j'espère.


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois