"J'espère être de retour au printemps" de Marie-Pierre Garnier


"Vienne, de nos jours: Daniel Kavinsky, auteur à succès et séducteur désabusé, succombe au charme de l’irrésistible Rafaela, Italienne déracinée et solitaire, dont l’aura mystérieuse le subjugue à tel point, qu’il l’épouse.
Italie du Nord, années 80 : une jeune femme confie à son journal intime l’incomparable bonheur d’être mère, troublé par l’infinie tristesse d’avoir été abandonnée par le père de l'enfant Elle décide de partir à sa recherche, à Vienne, et de le ramener, coûte que coûte, à la raison.
Daniel, obsédé par Rafaela au point d’y sacrifier son succès, sa famille, ses amis, va se heurter au destin de cette jeune femme, victime de sa crédulité, victime de l’indélicatesse masculine dont il a lui-même, autrefois, tellement souvent fait preuve."
"J'espère être de retour au printemps" est un roman d'amour mais pas que ! Marie-Pierre Garnier écrit certes sur l'amour mais l'amour fou... celui d'un homme pour une femme et pour laquelle il va perdre pied... au point de la suivre sur ses traces, remonter à ses origines jusqu'en Italie pour la connaître, la comprendre...

Vous l'aurez saisi, Marie-Pierre Garnier aborde un aspect psychologique : le pourquoi et comment sommes-nous devenus ce que nous sommes ! Le seul hic, c'est que l'auteure est restée à la surface de cet aspect....  Ce roman manque de profondeur dans les personnages, ce qu'ils ressentent est à peine abordé que la ligne suivante on se retrouve avec eux 6 mois plus tard ! Sans en faire une thèse de psychologie, on aurait, cependant, envie que soit d'avantage approfondi ce qu'ils vivent, que l'auteure aille plus loin dans leurs écorchures, leurs failles,  dans cette violence qu'ils ressentent face leurs sentiments divers et notamment ceux de Daniel, personnage principal.

Ce roman qui peut se découper en trois parties, a, un gros point noir : la première qui présente Daniel. Celui-ci est donc un écrivain à succès, séducteur qui ne résiste à aucune jolie femme qui passe, et qui n'arrive pas à avoir une relation sur le long terme... Toute cette partie est bourrée de clichés que l'on peut retrouver dans les romans type Harlequin... Pour ceux qui, comme moi, ne sont pas du tout fans du genre, la tentation de fermer immédiatement le livre sans le terminer est grande... Cette partie est, cependant, un parallèle avec les futurs changements dans la vie et le caractère du personnage. Autre bémol et pas des moindres puisque je suis très sensible au sujet... Le personnage Rafaela est végétarienne... Hors... pendant toute une partie du roman, elle mange du poisson... Un(e) végétarien(ne) ne mange AUCUNE chair animale !!! Le poisson étant encore à ce jour, un animal... Au mieux Rafaela est pescétarienne (merci Aymeric Caron ^^) mais certainement pas végétarienne !En très peu de temps, c'est la deuxième fois que je repère cette erreur dans un livre... (voir mon avis sur celui de Diane Ducret "L'homme idéal existe. Il est québécois").
Alors, amis auteurs, cela doit être, sans doute à la mode d'avoir un personnage féminin végétarien dans un roman... mais encore faut-il maitriser (un minimum) le sujet ! Cela évitera de véhiculer des idées fausses à vos lecteurs....
Heureusement, ce roman présente de très jolies surprises ! 
Au fil des pages, le mystère autour de Rafaela se met en place, s'étoffe, s'assombrit. Si Daniel est captivé par cette femme, le lecteur, lui, est tenu en haleine par cette relation que vivent les deux personnages principaux, puis par l'enquête qui va s'en suivre. L'ajout des quelques pages du journal intime de la mère de Rafaela est très judicieux... il apporte un regain d'intérêt, renforce l'intrigue. Il devient, cette fois, très difficile au lecteur de stopper sa lecture.
Derrière la plume de l'auteure, on sent une femme très cultivée. Elle fait appel à de très nombreuses et savoureuses références pour enrichir son texte, dont notamment celles à l'art. Citer Gustav Klimt dans un roman, est suffisamment rare pour être souligné ! 

Si comme mentionné précédemment, l'aspect psychologique manque de profondeur, cependant Marie-Pierre Garnier décrit subtilement et merveilleusement les lieux. On sent à travers ses mots son amour pour la ville de Vienne où se déroule une grande partie de l'histoire. Le lecteur peut facilement, se laisser imaginer se balader dans ses rues mais également dans celles de la sublime Italie... 

"J'espère être de retour au printemps" est donc, malgré ses défauts, un assez bon premier roman.


En vente depuis le 6 août 2015

Autoédition - 302 pages - 14,66 € (2,99 en numérique)

Merci une nouvelle fois à l'auteure pour l'envoi de son ouvrage et la confiance qu'elle m'a accordée.



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