Ivy Clark / La princesse et le dragon

Ivy Clark / La princesse et le dragonIvy Clark / La princesse et le dragonLa princesse et le dragon
  • Auteur : Ivy Clark
  • Serie :
  • Genres : Homoromance, F/F
  • Editeur : Laskà editions
  • Collection :
  • Publication: 10/ 12/ 2015
  • Edition: Numérique
  • Pages : 79
  • Prix : 1,99€
  • Rating: Ivy Clark / La princesse et le dragon
Ivy Clark / La princesse et le dragon

Résumé :

Par l'auteure de la série Les Loups de Huntsville.

Pour Juliette, les vacances s'annoncent mal. Non seulement Vincent a osé la quitter, (cet abruti !), mais en plus, elle doit supporter l'évènement le plus grotesque de l'année : le mariage parfait de sa sœur modèle.
Heureusement, à Lisbonne, ville où elle a passé la moitié de son enfance, Juliette retrouve quelques alliées. Entre une cousine délurée, une montagne de pâtisseries et une rivière de rhum, Carla resurgit, et avec elle, le souvenir enfoui de sa première expérience sensuelle.
Face à l'interdit, aux sensations inédites, en plein combat avec ses démons intérieurs, Juliette tente de sortir vainqueur, ou au moins, en un seul morceau...

Avis de TeaCup :

Je tiens à remercier Jeanne des éditions Laska pour l'envoi de ce SP.

Pour moi le F/F manque grandement dans le paysage de la romance actuelle, après l'explosion du M/M, on ne voit pas ou peu des histoires avec deux héroïnes. Bref, quand j'en vois un qui sort, j'ai tout de suite envie de le lire, de le chroniquer... bref d'aider les auteurs à faire connaître un peu et apprécier le F/F. Malgré tout, j'avoue avoir un peu déchantée sur mes dernières lectures du genre. Le livre de Laura Trompette publiée chez Hugo ne m'avait par exemple pas parlé, du tout avec ses héroïnes... Donc, j'étais en mode " à voir ". Je connaissais le premier épisode de Ivy Clark sur sa série fantastique qui m'a un peu laissé sur ma faim, là, j'avoue que j'ai été embarquée !

Au départ le style un peu plus particulier, plus cash m'a un peu inquiété j'ai un peu haussé les sourcils en me disant " ohla... ", le premier quart de la novella m'a demandé un temps d'adaptation je dirais. Je cernais mal l'héroïne j'ai craint de tomber dans un truc très forcé, un peu lourd... puis, j'ai commencé à comprendre et apprécier l'héroïne et ses piques grinçantes.

Il y a quelques clichés ou exagérations, genre le caractère de la sœur par exemple, qui aurait pu être un peu moins " toomuch " mais le reste est dépeint avec une telle précision, il y a des passages très drôles, très bien vus sur les petites hypocrisies des gens, la dynamique d'une famille et ses non-dits, plein de petites choses qui caractérisent bien l'héroïne (même si de temps en temps on a compris une info pourtant souvent répété genre l'héroïne aime le punk rock, on nous le dit bien trois ou quatre fois en moins de 80 pages !) ou des épisodes de son passé... tout semble crédible, humains, on a l'impression que cette héroïne pourrait être une amie.

J'ai trouvé le style intéressant il oscille entre simplicité et poésie selon les moments, on le voit nettement dans les moments " amoureux "/sexuels. Il y a des envolées de style qui ne tombent pas non plus dans le ridicule avec quelques paragraphes que j'ai tout bonnement adoré. /Un petit exemple pour le plaisir :

" Quand je n'ai pas trop bu, je fais des rêves qui me collent à la peau toute la journée. Des rêves lucides où Carla a des superpouvoirs. Elle est ma princesse charmante en cuirasse à dentelles, vêtue d'une cape, le poing tendu vers le ciel ; elle s'envole et disparaît dans les nuages, puis je suis aveuglée par le soleil et l'air se raréfie."

On comprend notamment le titre qui peut sembler un peu bizarre en découvrant le roman et toute la métaphore qui est filée tout au long du roman sur la mythologie autour des " princes charmants " des combats pour obtenir la princesse... j'ai trouvé ça bien vu avec le " dragon " et ce que l'auteur peut entendre par là (je vous laisse découvrir, vous en avez un aperçu dans le dernier essai).

Carla est un personnage assez secret on n'a pas toutes les réponses sur ses motivations même si on en devine une partie sans que son personnage manque de crédibilité. J'ai pensé pour avoir vu quelques épisodes à Shane, de " The L World " personnage très androgyne, porté sur le sexe et qui se veut sans attaches, ce genre là, mais bon j'aimais déjà ce personnage de ce que j'en ai vu. La relation entre les deux héroïnes évolue par strate, petit à petite, la réflexion de l'héroïne sur la sexualité - sa, sexualité est vraiment progressive et bien amenée. J'ai trouvé beaucoup de nuances dans cette relation et de pudeur, de tâtonnements. Bref, tout ce que j'aime en romance. Une romance loin d'être cucul, parfois crue, parfois douce, belle en somme. Je la recommande vraiment, même si, à mon sens, elle ne plaira pas à tout le monde - ça reste un peu particulier dans la forme et on n'est pas habitué au F/F, il n'y a pas forcément tous les ressorts " made in romance ", mais c'est aussi c que j'ai aimé - pour ceux qui comme moi vont totalement rentrer dans l'histoire ça sera une belle découverte. Moi qui étaisplus ou moins convaincue par Ivy Clark, ce nouvel essai est une réussite, auteur à suivre !

Extrait :

L'été annonçait l'ère de paix et la victoire du couple. Moi, princesse immaculée. Lui, guerrier divin. L'équation était simple. Nous nous aimions. Nous avions parlé d'engagements après un voyage à Rome. Emballé, c'est pesé. J'étais prête. J'avais hâte. À vrai dire, je méritais une promotion après trois ans de bons et loyaux services.
En dehors des heures de bureau, Vincent était greffé à sa console de jeu. Nous aimions tous les deux les pâtes au fromage. Parfois, il me laissait la manette et je mettais la princesse en danger dans Mario Bros. Son agenda de trentenaire me convenait. Ma sœur le trouvait répugnant et ma mère était ravie du fait qu'il travaille à la mairie. La semaine passée, mon père a grommelé en le voyant. J'aurais dû me fier aux signes avant-coureurs d'un changement de régime. Il y a trois jours, Vincent s'est barré. Il a vidé l'appartement de son appendice audiovisuel et ramassé ses chaussettes.
Je ne comprends pas. Il n'aurait pas dû me quitter. Moi, Juliette, je connais la récompense attribuée à la vertu. Par habitude, je n'étale pas mes sentiments. J'ai intégré les codes de la féminité. Je suis propre sur moi. Mon humour est délicat. Je n'ai aucun don culinaire, certes, mais, en contrepartie, j'ai hérité d'une patience élastique. Par pudeur, je ne hurle pas pendant les rapports sexuels. J'émets de timides gémissements de satisfaction à intervalles réguliers. J'aspire à une carrière amoureuse honorable. Après des années de recherches, d'efforts et de discipline, j'aurais dû devenir une princesse.
Mais, un matin de juillet, mon armure est tombée et mes certitudes se sont écroulées. J'avais ignoré un paramètre essentiel, mais lequel ?