Chronique film : Cinquante nuances de Grey


affiche du film Cinquante nuances de Grey
 
Cinquante nuances de Grey
Réalisé par Sam Taylor-JohnsonScénarisé par : Kelly Marcel2015, États-UnisDurée : 2h05Genres : Romance

Avec : Dakota Johnson (Anastasia), Jamie Dornan (Christian)... 


Adaptation de : Cinquante nuances de Grey, Tome 1 de E.L. James
Synopsis :
L'histoire d'une romance passionnelle, et sexuelle, entre un jeune homme riche amateur de femmes, et une étudiante vierge de 22 ans.
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.Mon avis :.Je sais ce que vous vous dites si vous avez lu ma chronique sur le bouquin, vous vous dites que je suis bonne pour l'asile parce se faire autant de mal à soi-même ce n'est quand même pas très sain, et vous n'auriez pas tort, mais passant un dimanche pourri je me suis dis que le rendre encore plus pourrave ferait que je verrai la vie en rose après (si vous trouvez mon sens de la logique quelque part vous seriez gentil de me le rendre, merci d'avance !) et évidemment dans ma grande générosité je n'allais pas vous priver d'une chronique où je parlerai de ce chef d’œuvre du 7ème art (inutile de chercher mon sens de l'ironie, il est bien en place :D) alors je vous suggère de préparer quelques accessoires, et non je ne parle pas de cravache, menottes et autre plug anal mais plutôt de sacs à vomi, de mouchoirs pour pleurer, d'anti-dépresseurs et d'une bonne bouteille d'alcool pour faire passer le tout !
Bon, pas la peine de vous refaire le pitch, vous savez que nous allons suivre une jeune cruche qui va rencontrer un control freak abusif et qu'elle va être initiée au BDSM, enfin c'est ce que nous promet le synopsis mais à par la collection de martinets de Christian, un coup de cravache sur la main, deux fessées et quelques coups de fouets vous ne verrez pas grand chose, excepté une histoire chiante comme la pluie, dans ce sens on peut dire que c'est bien adapté car livre et film donnent envie de s'arracher les cheveux tellement c'est vide, fade et énervant.
Commençons par le commencement avec les premières scènes du film qui transpirent la subtilité; le costume de Grey est gris, sa voiture est grise, toutes ses cravates sont grises, les vêtements de ses assistantes sont gris, le ciel est gris, et la ville entière est grise, heureusement que le nom de Christian n'est pas "yellow" sinon il y aurait sans doute eu une vague de cécité parmi les pauvres malheureux qui ont vu ce film. Je veux bien qu'il ait une petit clin d’œil à son nom mais là c'est bon on n'est quand même pas des blaireaux on a compris que le personnage masculin s'appelait "Grey" et que son nom était aussi dans le titre de l'histoire, on pourrait peut-être se calmer et la jouer un peu plus fine !
Chronique film : Cinquante nuances de Grey Bref, ces premiers instants plein de symboles nous présente aussi l'héroïne, Anastasia, qui a l'air vraiment godiche, elle a une frange qu'elle a probablement coupé avec un couteau à beurre émoussé, a un anti-cernes aussi daubé que le mien, s'habille très certainement chez Damart et traine un air de petit chaton dépressif sur la figure en permanence. Et je ne vous étonnerais pas si je vous dis que mon premier soupir exaspéré en regardant le film a été poussé au bout de 4 petites minutes en voyant son entrée fracassante dans le bureau de Grey, mais si, vous savez le moment où elle se vautre comme une bouse en ouvrant simplement une porte ! Cela avait l'air stupide sur papier mais c'est pire sur écran !
Je passerai sur le fait qu'elle est empotée car visiblement elle est juste très mal à l'aise, à sa place je le serai aussi dans ce grand bureau vide (Grey est peut-être riche mais il a des gouts en déco très douteux !) avec un mec qui me scrute de la tête aux pieds, qui pue la prétention à plein nez et qui dit qu'il s'adonne à diverses activités physiques (subtilité quand tu nous tiens ! Il aurait dit qu'il s'amusait à faire l’hélico-bite que cela n'aurait pas été plus clair), au mieux je serai très gênée, au pire j'aurais envie de lui refaire les roubignoles à coups d’agrafeuse.
D'ailleurs pour parler un peu des personnages, tout comme dans le roman rien n'est creusé, Ana n'a aucun caractère et se laisse dominer dans tous les aspects de sa vie par Christian et ce dernier est seulement beau, riche et a la cafetière fêlée, mais je suppose que je n'ai rien compris, que Cricri est juste trop dark parce qu'il est torturé, ce pauvre petit chou a eu une vie tellement misérable, et autre niaiseries que j'ai pu entendre... ouais ça ou c'est juste un connard en fait !
En deux heures il y avait quand même le temps de donner de vrais traits de caractère aux personnages mais on est passé complètement à côté et on doit se contenter de coquilles vides.
Et ce n'est pas les acteurs qui réussissent à rendre les personnage attachants, j’apprécie Jamie Dornan dans "Once upon a time" et "The fall" mais je ne comprenais pas son choix de jouer dans "50 nuances" et je comprends encore moins maintenant, il a l'air d'avoir un balai coincé là où cela ne doit pas être agréable, il a un sourire crispé collé sur la tronche, il n'a pas l'air franchement attiré par Ana, il a l'air de tout bonnement s'emmerder.
La seule chose qu'il arrive à faire est de rendre le personnage encore plus glauque que dans le livre, notamment quand il lance un regard meurtrier à tous les mecs que croise Ana (t'es gentil Cricri mais tu n'es pas un chien et Ana n'est pas un arbre alors ne cherche pas à marquer ton territoire !) ou qu'il fixe Ana comme une jolie petite côtelette qu'il s'apprête à bouffer, en gros il est à baffer !
Pour Dakota Johnson je serai un poil plus indulgente mais pas trop non plus, dans le film elle est très niaise, elle se mordille les lèvres (je sais, c'est dans le livre), elle déglutit, elle regarde Christian avec les yeux mouillés (les yeux, j'ai dis !) elle a l'air au bord de l'orgasme à chaque fois qu'il la touche, vraiment elle respire la faiblesse et en fait des caisses, mais elle réussit à se rattraper un peu dans la toute dernière scène du film où elle a vraiment l'air impliquée dans ce qui arrive, ne donne pas l'impression d'être une poupée de chiffon et cesse d'avoir un regard de poisson mort !
Dans le reste du casting, on peut découvrir Jennifer Ehle (alias Elizabeth Bennet dans la mini-série "Orgueil & préjugés") et Marcia Gay Harden (vue dans "The mist") elles ne servent à rien mais voir deux excellentes actrices dans un film aussi pourri même si ce n'est que pour quelques minutes c'est un sacré gâchis !
Pour en revenir à l'histoire, je m'étais mortellement ennuyée pendant ma lecture et je me suis mortellement ennuyée pendant mon visionnage, le scénario doit tenir facilement sur l'emballage d'une capote tellement il est basique et simpliste, il n'y a pas le moindre effort de fait pour essayer de creuser l'intrigue, pour donner une vraie consistance ou au moins un semblant d'intérêt à cette histoire, elle est à l'image des personnages : bancale.
C'est cousu de fil blanc, c'est niais tout en étant glauque, la "romance" entre Ana et Christian est sans aucun charme car à mes yeux ce n'est pas une romance, on ne ressent absolument pas les sentiments entre eux, d'ailleurs on ne s'embarrasse même pas à montrer à quel moment ils commencent à en développer, non le schéma du film c'est "on se rencontre, je te suis jusqu'à ton travail et jusqu'à chez toi, on baise, je te montre comment je vais te dominer, on baise, tu me quittes parce que je ne suis qu'un pauvre trou de balle", voila, quelle belle histoire d'amour !
Le reste du temps c'est du remplissage, que ce soit les scènes avec les mères respectives, les scènes où Cricri montre son gros n'avion à Ana, ou tout le reste, c'est long, c'est chiant, c'est une perte de temps tout simplement.
Côté cul ce n'est pas meilleur, les scènes de sexe sont assez peu nombreuses en fin de compte mais elles sont très mal réalisées, l'esthétique et les espèces de ralentis font que j'ai eu l'impression de regarder un film érotique des années 80 où six malheureux coups de fouet sont donnés, pour une histoire qui raconte l’initiation d'une jeune femme au sexe et au sadomasochisme c'est un peu pauvre, non pas que je voulais voir un film porno mais tout de même... j'espère que les vrais amoureux du SM s'amusent plus que les personnages du film parce que sinon c'est triste pour eux !
Les répliques "croustillantes" sont des perles aussi : "Si tu étais à moi tu ne pourrais plus marcher pendant cinq jours", "Vous ne pouvez plus vous échapper", "Et maintenant j'aimerai vous baiser jusqu'à la semaine prochaine"... Oh oui Christian tu m'excites, trifouille moi et pique moi les miches avec une fourche mon cochon !!! (hein ? Un sarcasme, ou ça ?) 
Non mais sérieusement ce genre de répliques est risible, je n'ai rien contre les phrases crues dans le feu de l'action ou pour exciter sa/son/ses partenaire(s) mais quand c'est balancé par un homme qui n'inspire déjà pas confiance, qu'on connait depuis trois jours et avec qui on a même jamais couché c'est flippant, non ? Enfin moi ça me donne plutôt envie de me barrer et d'enfiler une armure pour être sure qu'il ne puisse pas me mettre la main dessus. C'est vraiment sensé nous émoustiller un mec qui nous promet de nous dérouiller les fesses tellement fort qu'on marchera en canard jusqu'au mois prochain ? E.L. James a un talent d'écriture situé entre le navet pourri et l'huitre pas fraiche mais pour le film ils ne pouvaient pas engager de vrais dialoguistes ? Ou bien ils se plantés et ils ont embauchés des gens spécialisés en parodie ? Parce que là cela aurait crédible mais en tant que film non parodique c'est très mauvais, et ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres, la seule bonne chose c'est qu'à par un ou deux "bébés" Christian n'abuse pas de ce surnom et c'est un vrai soulagement !
Dans toutes cette médiocrité, je donne quand même un bon point aux musiques choisies, surtout "I put a spell on you" et la reprise de "Crazy in love" qui sont sensuelles au possible, associées à des scènes de fesses qui auraient été bien faites il y aurait eu de quoi donner un bon coup de chaud, malheureusement les scènes étant ce qu'elles sont...Chronique film : Cinquante nuances de Grey Pour finir, j'aimerai revenir sur certaines scènes particulièrement gerbantes.
Tout d'abord quand Ana se prend une cuite, José trouve que c'est pile le bon moment pour l'agresser sexuellement (essayer d'embrasser une femme ivre ? Mauvaise idée ! Essayer d'embrasser une femme ivre qui vient de te dire plusieurs fois "non" ? Tu es admissible à la castration !) et le lendemain quand sa Seigneurie Christian qui l'a recueillie dans sa chambre et lui a enlevé ses vêtements (pas du tout glauque) et la retrouve éveillée en train de s’inquiéter parce qu'elle ne sait pas s'ils ont fait goulougoulou, il ne trouve rien de mieux à dire que la nécrophilie ce n'est pas son truc (abuser d'une femme dans son sommeil c'est plus un viol qu'autre chose mais passons) et d'ajouter qu'Ana ne devrait pas boire pour ne pas se mettre en danger, et là on commence à toucher aux messages absolument vomitifs véhiculés par cette histoire, car ce n'est pas aux femmes de se priver de sortir et de boire mais plutôt aux pervers et violeurs potentiels de ne pas chercher à abuser d'elles, E.L. James a fait l'énorme connerie d'écrire ce genre de merde et j'espérais que la scénariste du film aurait fait preuve d'un peu plus de jugeote et aurait modifié cela car contribuer à la culture de viol alors que de jeunes personnes (et d'autres n'ayant pas conscience de cela) voient ce film c'est totalement idiot et dangereux, en plus d'être blessant pour celles qui se sont déjà fait agresser.
Dans un autre genre, au moment où Ana révélè à Christian qu'elle est vierge, il lui demande : "Qu'est ce vous faisiez pendant tout ce temps ?" Je ne sais pas, peut-être qu'elle n'avait pas envie de sexe, qu'elle en avait peur, qu'elle avait d'autre préoccupations, peut-être que tu devrais t'occuper de ton froc au lieu de t'occuper de celui des autres, dugland ?
Encore une fois c'est calqué sur le livre, mais voir ce genre de jugement sur ceux qui n'ont pas de vie sexuelle (parce qu'il y a plein de raisons chère E.L. James, ce n'est pas forcément une question de physique, vu que oui les "moches" aussi peuvent tremper le biscuit !) c'est fatiguant et encore une fois ceux qui ont fait ce film aurait pu s'abstenir et ne pas mettre ce passage non plus, le jugement sur les pratiquants SM n'est pas absent non plus, évidemment Christian étant un psychopathe nous n'allions pas avoir une meilleur image du BDSM, même si ce n'est pas explicitement dit mais on peut tout de suite se dire que le sadomasochisme est une pratique de tarés en voyant cela (enfin on se le dit si on bourrés de préjugés)
De manière générale ce roman et ce film sont sexistes, l'homme est forcément un pervers arrogant qui collectionne les conquêtes et les bagnoles et ne ressent rien parce qu'après tout les sentiments c'est pour les gonzesses, et la femme est une petite chose fragile, influençable et qui forcément est restée "pure" car elle n'attendait que le prince charmant et qu'évidemment elle ne s'est pas non plus fait plaisir toute seule car la masturbation ce n'est pas pour les dames !
Je ne voudrais pas paraitre méprisante ou prétentieuse mais E.L. James ferait bien de sortir pour découvrir que le monde n'est pas fait que de stéréotypes pareils et elle ferait mieux de faire preuve de réflexion (et d'ouverture d'esprit) car à 15 ans j'étais déjà beaucoup plus lucide qu'elle ne l'est aujourd'hui à plus de 50 ans !
Bref, si "50 nuances de Grey" n'était qu'une histoire mielleuse honnêtement je m'en ficherai, je la laisserai aux fans et je ne prendrai pas la peine d'en parler, mais le fait qu'elle contienne autant d'idées dégueulasses me fait sauter au plafond, je ne comprends pas comment on peut aimer une histoire qui fait croire qu'être avec un homme qui vous contrôle et vous dit ce que vous avez le droit ou non de faire est romantique, je ne comprend pas que certains puissent affirmer que sous prétexte que Christian a traversé des épreuves il peut se permettre de traiter les autres comme ses objets, je ne comprends pas comment on peut tolérer les jugements sur la sexualité de chacun (vous n'avez pas de relation sexuelle ? Vous êtes coincé ! Vous aimez le SM ? Vous êtes un malade mental !) et je ne comprend pas comment on peut vibrer en suivant une histoire où il n'y aucun partage, aucune complicité entre les personnages et où surtout un mec passe son temps à harceler une femme, ce n'est pas mignon, cela entretient le cliché comme quoi une femme qui dit non veut en fait dire oui (alors que "non" veut juste dire "non"), je n'accepte pas du tout cela et voir qu'il y autant de gens qui aiment et qui ne relèvent pas tous ces problèmes me donne sincèrement envie de pleurer.
Me prendre des retours pas très poétiques dans la poire après une chronique aussi négative et assez sèche ne m'étonnerait pas, je n'attaque pas ceux qui aiment (en même temps c'est pas ma faute si vous avez des gouts moisis) (je plaisante, reposez ces cailloux !) mais pour moi "50 nuances de Grey" a été une torture à lire et à voir, je ne comptais pas lire les tomes 2 et 3 et j'ai pas l'intention de regarder les films qui en seront adaptés, j'en ai fini avec cette série !
Notes :Histoire :
Chronique film : Cinquante nuances de GreyPersonnages :Chronique film : Cinquante nuances de GreyActeurs :Chronique film : Cinquante nuances de GreyMusiques : Chronique film : Cinquante nuances de GreyRéalisation :Chronique film : Cinquante nuances de Grey
Note globale
Chronique film : Cinquante nuances de Grey

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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois