
Le chasseur de sorcières - Auteur : Angel M. Meynard
- Serie :
- Genres : Fantasy, YA
- Editeur : Flammèche
- Collection : Flamm'Blanche
- Publication: 30/ 10/ 2015
- Edition: Numérique
- Pages : 230
- Prix : 1,99€
- Rating:

Résumé :
Jessica, quinze ans, vient de perdre sa grand-mère. Désormais, elle vit seule en compagnie de son père, un homme dépressif et alcoolique sur qui elle doit veiller.
Les souffrances de l'adolescente sont vives. Annabelle, l'une de ses tantes, cherche à renouer avec elle, faisant ressurgir les fantômes du passé. Lorsqu'elle lui remet un mystérieux grimoire et affirme appartenir à un ancien culte païen, Jessica refuse de l'écouter, incrédule.
Mais la jeune fille doit se rendre à l'évidence : des évènements étranges se produisent autour d'elle. Des incidents inexpliqués, dont elle serait la cause. Perdue et terrifiée, elle s'efforce de cacher son secret. Heureusement il y a Samuel, ce jeune homme qu'elle a rencontré à l'enterrement, et qui semble être le seul à comprendre sa détresse...
Avis de TeaCup :
Je tiens à remercier Nicolas des éditions Flammèche pour sa confiance en me proposant ce service presse.
Ce roman est un YA je tiens à le signaler parce que personnellement j'étais passée à côté avec la couv ! Je la trouve assez adulte, le modèle ne fait pas " jeune " particulièrement. Du YA fantastique donc, puisqu'il est question de Wicca, de paganisme et de sorcières ! Ceci dit, j'aime bien ce style donc aucun souci pour moi.
J'ai beaucoup apprécié plusieurs points. Le travail éditorial est très correct, il reste des coquilles ou tournures de phrases fautives (un mot manque ce genre de choses), mais c'est vraiment très léger et sur les petites maisons d'éditions je trouve toujours ça top, ça prouve que le travail a été fait avec rigueur. Le style de l'auteur est aussi assez fluide, je pense qu'il y a quelques problèmes encore qui m'ont fait tiqué à titre personnel, mais ça reste mineure (certaines expressions ou mots dans les descriptions sont du langage soutenu, quand l'héroïne dans les dialogues et l'attitude est bien une jeune fille de quinze ans ).
Le roman possède une histoire assez simple, pas forcément simpliste, mais on n'entre pas dans quelque chose de complexe qui mérite des notes en bas de page ou autre sur le paganisme. L'histoire se passe du côté de Bordeaux et j'ai beaucoup aimé lire une histoire qui se passe en France et l'assume, c'était sûrement le pari de l'auteur. L'héroïne est légèrement bornée comme on le suppose une ado, elle n'est pas très curieuse, pas très passionnée, elle se contente de vivoter. Je l'ai trouvé assez étrange, à certains moments bornée et méfiante comme pas deux, puis, super confiante sans raison ? Certains éléments de scénarios sont amenés trop grossièrement surtout avec un tel titre qui grosso modo nous donne la clé directement. Je l'ai vraiment regretté. Il y a peu de personnages donc pas besoin de réfléchir longtemps pour comprendre la direction que l'action va prendre.
Je regrette aussi que comme dans tous ces types de romans, la révélation, l'acceptation de la nature de l'héroïne, etc. prenne plus de la moitié du livre (facilement voir plus). Cela donne un rythme lent au départ, des petites choses se surajoutent, se surajoutent... Cela aurait pu aller plus vite, l'héroïne aurait pu se montrer plus curieuse, plus fouineuse et déjà le rythme aurait été différent. Je ne dis pas forcément que sa réaction manque de réalisme, par contre, elle donne un manque de rythme à l'histoire à mon sens.
Il est vaguement question d'exclusion scolaire, mais l'auteur ne pousse pas très loin la réflexion sur le sujet, on sent l'héroïne mal dans sa peau, avec des camarades normaux, donc cruels, et quelques scènes montre cet aspect, cela parlera sûrement aux ados aussi.
L'histoire se tient, a priori pas de suite, car on a une unité, une logique dans le roman. Mais, malheureusement il reste des aspects importants qui ne trouvent aucune réponse (avec l'une des tantes par exemple) et cela m'a semblé dommage voir facile. On ne peut pas laisser un personnage se dire " peut-être que ? ou bien... " sans nous donner un fin mot de l'histoire. Cet aspect m'a un peu déçue comme de voir de nouveaux personnages arrivés et jouer un rôle fort sans qu'on les découvre vraiment ; Amanda.
Une histoire qui se lit bien, assez documentée, un style fluide et de bonnes idées, j'aurais aimé un peu plus. Une histoire à la hauteur des recherches avec des révélations plus successives ou amenées plus progressivement, si la fin m'a surprise, je ne peux pas dire qu'elle est menée tambour battant, elle conclut assez tranquillement l'histoire, et fini de donner une impression un peu lente.
Peut-être à réserver réellement aux ados pour le coup, qui s'identifieront peut-être mieux malgré une différence d'époque (MSN n'existe plus, les ados fonctionnent par portable et cela parlera plutôt au trentenaire pour le coup), l'histoire moins fouillée pourra peut-être embarquer plus facilement un public plus jeune. Reste que j'ai passé un agréable moment sans arriver à un stade où je n'arrivais plus à poser le livre ou une franche adhésion à l'héroïne, il manquait des choses à mon sens, mais cela reste un livre de détente sympathique.
Extrait :
J'étouffai un soupir, indignée. Qui que soit cet homme, il aurait pu faire l'effort de retirer son chapeau en entrant ! Les mains crispées sur le pupitre, je ravalai les remarques acerbes qui me venaient à l'esprit et poursuivis :
- Irène était pour moi bien plus qu'une grand-mère, dis-je tandis que ma voix, amplifiée par le micro, résonnait contre les murs de pierre. Elle seule s'est vraiment occupée de moi lorsque Maman a disparu, et pour ça, je lui serai éternellement reconnaissante. J'ignore où je serais si elle n'avait pas été là...
Je jetai un regard chargé de reproches en direction de mon père, assis au premier rang. Certes, il était particulièrement mesquin de ma part de l'attaquer ainsi, surtout en de pareilles circonstances. Mais il s'agissait de la vérité : sans Mamie, j'aurais sans doute été placée depuis longtemps. Jamais mon cher paternel ne m'avait battue, mais la négligence n'en demeurait pas moins une forme de maltraitance, dit-on.
Le visage de mon géniteur restait impassible. Il ne bougea pas, ne cligna même pas des yeux. Rien ne vint trahir en lui le moindre sentiment d'indignation ou d'embarras. À vrai dire, son regard paraissait vide, signe qu'il devait être imbibé d'alcool de la tête aux pieds.
Ma mauvaise humeur s'accentua. Un peu de respect, était-ce vraiment trop demander aux gens ?
- Elle m'a appris tout ce qu'une enfant doit savoir sur la vie. C'est elle qui me punissait lorsque je faisais une bêtise. Elle qui me réconfortait après un cauchemar. Elle, encore, qui me faisait rêver en me racontant des histoires...
Je marquai une pause, le temps de maîtriser le mélange de nervosité et de chagrin qui commençait à m'envahir. Je sortis de sous mes notes un ouvrage de poche, tout abîmé à force de lectures.
