Karnak #1

Après un run grandiose sur Moon Knight, Warren Ellis revient chez Marvel pour une nouvelle série dans la veine de la première. Karnak, des Inhumains, part en mission...

De tous les titres de la nouvelle vague Marvel, je pense que celui sur Karnak était le plus inattendu. Récemment revenu sur le devant de la scène après un passage dans la série Inhumans, le personnage n'était pas du tout un héros de premier plan, restait inconnu du grand public, et semblait difficilement lisible sur une série dédiée.

On rappelle que Karnak est un Inhumain qui a un pouvoir simple : c'est un combattant hallucinant, qui peut voir une faille dans chaque chose. Comprenez que si vous l'enfermez dans une prison, il saura où frapper du bout du doigt pour briser un mur, ou alors il pourra tuer un homme d'un seul simple coup bien placé, ou lui briser le genou pour le faire parler... Ses talents ont attiré le S.H.I.E.L.D., qui lui a demandé de retrouver un enfant enlevé par une mystérieuse organisation... Rassurez-vous, l'organisation a une importance plus que secondaire ici, mais a une utilité.

Warren Ellis est donc de retour, quelques temps après la fin de son run sur Moon Knight, vivement acclamé par la critique, mais qui n'avait duré que cinq numéros. Il avait préféré raconter une histoire courte et contenue, et laisser la place à d'autres. C'est tout à son honneur, mais il faut avouer qu'on avait regretté que ça s'arrête si vite. Avec le début de Karnak, on a l'impression de voir une suite officieuse, toujours dans la même atmosphère, et potentiellement dans le même schéma.

Moon Knight fonctionnait par one-shot (une histoire par numéro), là on a un fil directeur qui pourrait aller assez loin avec l'enlèvement du jeune garçon. On retrouve néanmoins toujours cette atmosphère froide et un peu malsaine dans le titre, probablement grâce aux dessins de Gerardo Zaffino. Karnak n'est pas un héros, ce n'est pas quelqu'un de bien, et il ne recule devant rien.

On découvre donc un anti-héros, fidèle à la caractérisation précédente du personnage. Il parle peu, toujours avec un très grand mépris, et reste complètement décalé par rapport aux autres. Il en devient presque détestable, et peut même mettre mal à l'aise, ce qui donne une vraie personnalité au numéro. On n'est pas dans la redite bête et méchante de Moon Knight, vu qu'Ellis écrit le personnage avec encore plus de haine et de mépris, et on se régale. Ce n'est pas forcément une bonne personne, et comme il le dit si bien, Karnak est avant tout un "professeur", donc il peut se permettre d'être détestable.

Il y a aussi pas mal d'humour dans ce numéro, toujours un peu noir, mais aussi de la violence et des combats. Karnak est autant un conseiller qu'un combattant, et il le prouve ici. Les pages de Gerardo Zaffino sont très belles sur les dialogues, mais explosent vraiment dans les combats. Le style très abstrait de l'artiste fait des merveilles, et on se croirait devant un film d'action tellement ça bouge bien.

Karnak #1Karnak #1

Marvel Comics * "The Flaw in All Things Part 1" * Par Warren Ellis & Gerardo Zaffino * $3.99
Le titre aurait pu souffrir de la comparaison avec Moon Knight, mais il s'en sort vraiment bien. On retrouve la patte d'Ellis, avec un mélange d'humour et de malsain, et Zaffino fait des merveilles sur les dessins. A voir où ça ira, mais pour l'instant je suis conquis.


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois