Le Bêtisier des sites de rencontres

Thème

Rencontres en ligne…

Le Bêtisier des sites de rencontres

Une citation

Range ton gland, j’suis pas un écureuil.

Le Livre en quelques mots

Les sites de rencontre recèlent bien des choses…

Ce que j’en ai pensé.

J’ai choisi ce partenariat parce que j’ai rarement l’occasion et l’envie d’acheter des Bêtisiers, et pour m’y confronter dans le cadre de la critique. A la réception, j’ai été assez surprise de la couverture. Habituée aux belles couvertures des éditions La Musardine, celle-la m’a paru bâclée comme un site de basse catégorie justement. Sur la forme pure du livre, les polices d’écriture qui deviennent minuscules, sont absolument désagréables mais pourront servir pour les prochains tests visuels chez l’ophtalmo…

Sur le fond, le résumé est sans équivoque. Le Bêtisier des sites de rencontres nous promet des annonces authentiques et désopilantes. C’est le cas de le dire car pour prendre la température, j’ai consulté deux-trois blogs de personnes inscrites sur des sites de rencontre et qui relatent leurs expériences. Conclusion : ils remarquent tous le même style d’annonces, depuis l’existence de ce mode de communication.

Vous irez du poétique au plus cru, il y en a pour tous les goûts. Vous trouverez des lapsus, des réflexions drôles, des déviances, des personnes qui sont hors-sujet, des traits philosophes, de l’humour lourd. Des âmes à la recherche d’une sœur ou des corps en demande de sensations.

Mais pour la lecture, je vous conseille d’investir dans un décodeur : la fidélité aux annonces est telle que vous vous retrouvez face à des annonces incompréhensibles à cause d’une orthographe non pas approximative mais carrément hallucinante pour certaines annonces. Cela peut vous faire passer l’annonce. Et celle d’après, et la suivante encore, voire carrément vous faire fermer le livre. Cette redondance peut lasser. Dans le cadre de la critique, j’ai évidemment tout lu mais ce genre de livre appartient à la catégorie de ceux que l’on laisse traîner et que l’on lit morceau par morceau au risque d’attraper une indigestion. D’ailleurs, dans la voiture, mes compagnons de route aiment saisir une ou deux phrases au vol mais le referme assez rapidement.

Vous êtes amené à sourire, rire, être effrayé, dégoûté aussi. A l’image de la sexualité, en fait. Parce qu’il s’agit de quelque chose d’intime, de quelque chose que vous ne pouvez partager avec tout le monde. Dans ce livre, vous trouverez des personnes libérées, ouvertes d’esprit, ou présentant carrément des troubles relationnels. Exposer sa sexualité et des photos de cette façon, révèlent un aspect des sites de rencontre et de ceux qui y vont par curiosité. Vous trouvez là, les perversions des Hommes, le mal-être, la solitude, le désespoir. Cette face cachée que les publicités omettent de préciser sur leurs spots publicitaires. L’exhibitionnisme de ceux qui s’y inscrivent et le voyeurisme de ceux qui lisent.

D’ailleurs, ce bêtisier finit par me mettre mal à l’aise parce qu’il nous amène à nous moquer de personnes parfois instables et en souffrance. Nous rions du malheur des autres. Cela peut paraître rabat-joie effectivement, pourtant il s’agit bien de cela. Et, j’aurais aimé savoir ce que ces personnes ressentent lorsqu’elles découvrent qu’elles sont affichées et deviennent la risée de la société. Peu seront fières de cela, je pense. Cela enfoncera peut-être même leur sentiment de malaise tandis que ça « rassure » ceux qui lisent et se disent qu’ils sont au-dessus de ces gens.

Certes les poèmes sont parfois mièvres, maladroits, loin de notre belle littérature, mais il n’en reste pas moins que ce sont des personnes d’une grande sensibilité qui ont écrit, et qui pour certains n’ont pas grand chose qui les retient à la vie.
D’autres enchaînent les fautes d’orthographe, parce qu’ils n’ont peut-être pas eu un cadre et qu’elles sont liées à un manque d’instruction.
L’agressivité de certains propos met le doigt sur des personnes qui en ont peut-être bavé, et ne connaissent plus que ce mode d’expression.
Et la Solitude voit dans ces sites son unique chance, son unique espoir d’être acceptée par quelqu’un d’autres.

Alors oui, nous pouvons relancer le débat du « Peut-on rire de tout? » encore et encore. Mais de ce livre, je ne retiendrais qu’une seule phrase d’humour, celle que j’ai cité et une impression que nous avons besoin d’enfoncer les autres pour sortir la tête de l’eau nous-mêmes. Il existe beaucoup de citations sur cela, une m’a marqué :

Dire du mal des autres est une façon malhonnête de se flatter. Oscar Wilde

Et lorsque, au cours de mes recherches annexes, je suis tombée sur le genre de coaching qui vous apprend à rédiger vos annonces pour accrocher « tout ce que vous voulez » et qui commence par « Femme qui rit… » Je me dis qu’avec eux, nous aurons droit à bien d’autres bêtisiers…

Néanmoins, je suis contente d’avoir participé à ce partenariat entre le Forum The Imaginarium et La Musardine qui m’ont permis d’écrire cette critique et de réfléchir, une fois de plus, sur les relations humaines et ce qui nous lie…

Le Bêtisier des sites de rencontres