Mad Max Fury Road: Furiosa

Mad Max revient sous forme de comics, co-scénarisé par son créateur George Miller ! Basés sur l'univers du dernier film, ses histoires étoffent la mythologie de l'univers post-apocalyptique...

La plus grosse claque cinématographique de cette année est de retour, et dire que je l'attendais est un euphémisme. J'ai été soufflé par la puissance du dernier Mad Max en date, qui mettait au chômage tous les autres blockbusters de ces dernières années. Visuellement parfait (la scène de la tempête!), le film arrivait aussi à créer un univers et une mythologie complète en très peu de temps, et ce sans prendre son spectateur pour un étudiant. On comprenait tout, rapidement, sans qu'on vous force à gober des informations.

Du coup, le développement des comics m'a laissé curieux dès le début, surtout en voyant que ce n'était pas une adaptation, et que Miller, le papa de Max, était investi dedans. Divisé en trois sagas et quatre numéros, consacrés respectivement à Furiosa, Max, et Immortan Joe, ces histoires veulent revenir sur le destin des personnages, et servent de prologue au film.

Mad Max Fury Road: Furiosa

La première histoire sortie, et peut-être la plus dérangeante, est celle sur Furiosa. Dans le film, cette femme guerrière et protectrice incarnée par Charlize Theron s'occupait des jeunes filles qu'Immortan Joe considérait comme sa propriété. Tandis que ce dernier ne les voyait que comme des objets pour accueillir sa progéniture, Furiosa les aidait à reprendre leur humanité dans une fuite désespérée. Du coup, les choix effectués dans ce comics sont dérangeants.

On a là le prologue de la fuite, qui met en avant les conditions de détention inhumaines des filles. Abusées aussi bien sexuellement que moralement, leurs tentatives de rébellion ne réussiront que grâce à l'arrivée de celle qui était censée les garder, Furiosa. Du coup, on a un aperçu glauque et malsain de leur détention, qui choque fortement. Rien n'est épargné, et certaines scènes sont franchement immondes, et pourront en dégoûter plus d'un.

Furiosa arrive assez tard dans cette histoire, et c'est dommage, vu qu'on apprend finalement peu de choses sur ce personnage. Pire encore, celle qui se battra pour rendre la liberté aux jeunes filles les accuse d'avoir une existence plus "libre" que celles des gens coincés dehors, et de n'avoir ni "humilité", ni "gratitude". J'ai trouvé ça extrêmement déplacé, et si ça devait être ce que Furiosa pensait réellement, la transition avec son opinion dans le film est mal amenée, voire inexistante. On a vraiment l'impression de lire un autre personnage que celui qu'on connait grâce au film, et tout le féminisme du personnage est annihilé dans ce numéro.

Mad Max Fury Road: Furiosa

La partie artistique ne permet pas de recommander le numéro, même si elle est vraiment réussie. Les trois artistes du numéro créent un ensemble cohérent malgré les roulements, et la colorisation est vraiment bonne, dans des teintes jaunâtres qui mettent bien en valeur la détention et l'univers poussiéreux des films. Du coup, ça rend l'histoire et le traitement des personnages encore plus dommages, vu que les dessins étaient vraiment bons.

Mad Max Fury Road: FuriosaMad Max Fury Road : Furiosa

Vertigo Comics * Par George Miller, Nico Lathouris, Mark Sexton, Tristan Jones & Szymon Kudranski * $3.99
La saga commence mal, mais rassurez-vous, la suite sera bien meilleure, sans trop forcer. C'est un numéro étrange et malsain, qui n'apporte rien, et qui sera vite oublié pour ne garder que l'interprétation magistrale de Theron.


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