L’Education d’une demi-vierge – ANONYME

Thème

Le Charnel sous les Ordres.

L’Education d’une demi-vierge – ANONYME

Une citation

Si étonnant que cela puisse vous paraître, elle est encore pucelle!… « Tout ce que vous voudrez, excepté cela » est sa devise. 

Le Livre en quelques mots

Au coeur d’un centre de redressement, la jeune Edmée s’adonne aux mille et unes idées lubriques qui la traversent… Voilà de quoi est constitué ce roman écrit en 1911 et voué à la destruction en 1914 !

Ce que j’en ai pensé.

Surprenante lecture que voilà.

Sur la forme, une technique maîtrisée d’allers et retours dans le temps donne du rythme à la narration. A aucun moment, je n’ai eu de difficulté à suivre, ou d’incompréhension. Cette facilité est remarquable parce qu’agréable. Ainsi le rythme est donné. Et sur la fin, lorsque une ou deux répétitions de scènes se sont enchaînées, le narrateur a su s’arrêter respectant son rythme et évitant toute lassitude. Il m’a ainsi laissé avec cette délicieuse impression d’une lecture agréable et maîtrisée jusqu’au bout. La suggestion et l’imagination du lecteur prend la suite sans problèmes !

Il est aussi à souligner le ton du narrateur, humoristique et familier avec son lecteur. Cet abord simple et naturel apporte un plus, un petit côté voyeur en quelque sorte, qui trouve allègrement sa place dans une histoire où les représentations sociales sont mises à mal. Cette joyeuse connivence ne trouve donc aucun mal à s’installer et d’ailleurs, ajoute du sel à l’histoire en nous mobilisant dans ces confidences « immorales ».

Le récit, lui, est à la fois cru et sensuel. C’est une histoire lubrique dans des lieux saints, écrite simplement avec des mots subtils, doux et plein de désirs. Les relations ont été clairement choisies pour déranger les codes de la société, bousculer les idées et la morale (Relations sexuelles saphiques, notamment dans un couvent et des Relations incestueuses et pédophiles), pour autant, cela contraste énormément avec la grande douceur, les flots de désirs et l’expression d’un amour filial qui émanent de chaque mot… Tant et si bien que je ne l’ai pas trouvé plus dérangeante que ça alors qu’avec une autre façon d’écrire plus abrupte, plus dure, je pense que cela n’aurait pas eu le même impact. L’auteur voulait-­il plaire ou choquer, je l’ignore, mais pour ma part, le défi de bousculer avec élégance a été remporté !

C’est une lecture étonnante pour laquelle je remercie La Musardine ainsi que le forum The Imaginarium pour la découverte.

L’Education d’une demi-vierge – ANONYME