E is for Extinction #4

Suite et fin de la géniale série E is for Extinction, qui reprend la suite du run de Grant Morrison sur les X-Men. Au programme : du méta, de l'humour, et plein de morts !

Cette série était une de celles qui me tentaient le moins à l'annonce des tie-ins à Secret Wars. Pourtant, après avoir lu pour la première fois tous les X-Men de Morrison cet été, j'ai donné une chance au titre, poussé pas les recommandations de Noisybear. Même si je n'aime pas particulièrement le dessinateur et que les auteurs ne me tentaient pas particulièrement, j'ai bien fait, vu que c'est un des meilleurs titres de l'event.

Il y a autant de méta un peu moqueur que d'amour pour les mutants dans ce titre. Chris Burnham et Denis Culver reprennent une des sagas les plus cultes des mutants, et la subliment autant qu'ils la parodient. On retrouve donc nos X-Men morts puis revenus à la vie, en train de se battre contre une Cassandra Nova jamais née mais morte et donc revenue à la vie, qui a pris possession du corps de Jean Grey, morte, revenue à la vie, morte, et revenue à la vie possédée. C'est absurdement complexe, mais on s'en fiche : c'est drôle et génial.

Le second degré est constant, à travers notamment la reprise des grands codes des sagas mutantes (le rôle central de Wolverine, les batailles psychiques, les possessions), pour un résultat génial. On sait comment ils vont s'en sortir, mais les auteurs arrivent quand même à surprendre avec des situations bien absurdes. Ultra référencée, la saga est en plus finalement lisible par n'importe qui, à condition d'avoir lu plus de deux comics mutants.

Absolument pas lié à l'intrigue de Secret Wars (le logo de l'event est en tout petit sur la couverture), E is for Extinction est surtout une lettre d'amour aux mutants, qui ont quand même réussi à avoir certaines des aventures les plus absurdes de tout l'univers Marvel. Là, on est toujours dans le grand n'importe quoi, mais jamais moqueur. Bien sûr, les héros vieillis et bedonnants sont toujours là, mais chacun a l'occasion de placer sa phrase fétiche, ou a son moment de gloire (même si pour certains, ça ne dure pas longtemps). On sent que les auteurs adorent ces personnages, parce que même si ça reste un peu acide, on n'est pas dans la parodie grossière, mais toujours dans la suite un peu moqueuse et aimante.

Ramon Villalobos était donc du coup tout trouvé pour cette saga : ses personnages ont toujours un petit côté "brut", presque sale, et ses décors sont inexistants. Certains détesteront, d'autres apprécieront, mais son style est parfait pour une saga comme ça. C'est dérangé, dérangeant sur certains plans (je trouve certains visages très bizarres), mais ça marche bien. L'absence de décor donne du coup un côté encore plus universel à l'histoire, qui se centre sur les personnages et l'intrigue.

E is for Extinction #4E is for Extinction #4

Marvel Comics * Par Chris Burnham, Denis Culver & Ramon Villalobos * $3.99
Du début à la fin, la série aura été une excellente surprise. On rigole, on se moque, et au final on passe un excellent moment. Secret Wars aura déjà réussi à créer d'excellentes sagas, et celle-ci en fait bien partie !


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois