Cannibal Tour, d'Anouk Langaney

Cannibal Tour, d'Anouk LanganeyPrenez une île toute simple, loin très loin, tranquille, ensoleillée, avec la mer autour et les poissons qui nagent dedans. Ajoutez-y des îliens de souche, colonisés de longue date par de bons Français, pour qui les traditions les plus ancrées consistent à boulotter une dinde truffée de marrons en hiver, planquer des œufs dans les jardins au printemps, regarder le défilé du 14 Juillet à la télé en été et faire semblant de s'occuper de ses morts en automne. Saupoudrez avec un soupçon d'exotisme par des noms de famille à rallonge qui fleurent bon un passé paisible et oublié, comme Heni Saada'Rejannihissa (Celui-qui-veille-au-repos-des-herbages-pâturés). Relevez le tout avec une intrigue qui donne faim (qui s'est permis de s'améliorer l'ordinaire avec une prof bolognaise et une fricassée de rognons d'enseignant ?) et vous obtiendrez Cannibal Tour, deuxième roman d'Anouk Langaney, dont le précédent Même pas morte ! avait déjà réjoui mes neurones lassés des scénarios plats. Cela dit, un scénario "plat", quand il s'agit de parler de cannibalisme, ça pourrait le faire. On en est loin...Côté négatif, s'il y en a un, il conviendrait de rappeler à l'auteur(e) que si les recettes sont bien décrites, il aurait été de bon ton de préciser les temps de cuisson.En résumé, encore du tout bon, dans un registre différent du précédent mais avec une constante qui doit faire partie de la marque de fabrique de l'auteur(e) : c'est drôle et drôlement bien écrit.Publié en 2014 aux éditions Albiana, pour la somme de 15 euros.

wallpaper-1019588
Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois