Florence Cochet / Par le sang, tome 1 : L’oeil de sang

Florence Cochet / Par le sang, tome 1 : L’oeil de sangFlorence Cochet / Par le sang, tome 1 : L’oeil de sang L'oeil de sang
  • Auteur : Florence Cochet
  • Serie : Par le sang
  • Genres : Fantasy, Romance
  • Editeur : Laskà
  • Collection : Young Adults
  • Publication: 13/ 08/ 2015
  • Edition: Numérique
  • Pages : 56
  • Prix : 1,99€
  • Rating: Florence Cochet / Par le sang, tome 1 : L’oeil de sang

Résumé :

Shandra est désormais un maître - une " ombre du palais ", comme on appelle ceux qui agissent secrètement pour le compte des souverains. Pour la première fois, elle retourne en Thoril, le pays qui l'a vue naître. Son arrivée dans la capitale ne se passe toutefois pas comme prévu : une menace invisible semble peser sur l'empire... et sur ses envoyés.
Sur la foi d'une vision de l'impératrice, Shandra, accompagnée de Shyle, une mystérieuse soeur-sorcière, se lance sur la piste de l'Œil de sang. Un autre maître dont elle ignore encore l'identité doit les rejoindre en chemin...

Avis de TeaCup :

J'ai lu ce deuxième épisode avec impatience quand l'éditeur a annoncé sa sortie, en effet j'avais suivi le concours initial où le texte s'est classé second et j'ai donc à sa sortie relu le texte... en commençant à trouver le temps long jusqu'à la suite, forcément !

Enfin, on a la suite. Et là, je dois avouer : petite déception. La plume de Florence Cochet est toujours maîtrisée et précise, il y a un vrai travail dans cet univers et cette série je n'en doute pas une seconde. Là où ça déraille un peu ; tout ça nous est délivré de manière saccadée sur une série et en une cinquantaine de pages à chaque fois. Donc certaines infos sont un peu balancéesà la file. Les noms sont assez compliqués (pour moi) à retenir, ce qui est assez typique en fantasy et fait que j'en lis si peu. Ça semble bête, mais certains d'entre nous ont du mal quand des personnages se nomme avec les mêmes débuts Kalhen/Karyl commence pareil ou Shyle/Shandra. Personnellement, ça me perd !

En elle-même l'histoire est prenante mais j'ai peur que le format épisode et certains points de l'écriture ne me fassent décrocher irrémédiablement alors que c'était quasiment un coup de cœur au départ. Par exemple, l'écriture est ciselée, certes, mais presque avec un basculement vers le " trop ". Il y a des détails sur les couleurs, les choses, les gens... j'en oublie où on en était ce qui était le but du paragraphe et cela m'est souvent arrivé. J'aime quand le style est si parfait que je ne m'en rends même pas compte (en m'en rendant compte quelque part quand même : oui c'est compliqué !) tant c'est fluide. Mais je me rends compte qu'entre complexe et " ampoulé " il y a parfois un basculement tout proche... Je pense en particulier à la scène de sexe où je me suis dit que c'était trop. Sans aller dans le vulgaire et le cru, on peut tout de même décrire une telle scène avec un peu plus de chaleur et de simplicité, de vie, pour faire court. Cela m'a manquée et fait pêcher une histoire publiée par un " éditeur de romance ", donc c'est aussi ce que je suis venue chercher dans cette série.

Je pense que je vais attendre une intégrale pour essayer de finir cette histoire mais je crains un peu à l'avance certains éléments propres à la fantasyqu'on ne devinait pas dans le premier épisode. Un exemple bête et parlant : les quêtes. On se balade à travers des paysages, on prend les chevaux et on va chercher ceci, attraper cela... On s'arrête dans tel village et tel auberge... Je n'aime pas vraiment ce côté-là de la fantasy, même fait par Tolkien, c'est dire.

Dernier point qui fâche : le caractère de l'héroïne. Je l'espérais forte et volontaire, sans être tête brûlée. Là, si elle nous sert de narratrice, elle reste pourtant diablement effacée ! C'est vraiment quelque chose avec lequel j'ai du mal quand le perso se laisse guider, emporter, écoute... bref, " assiste à ". Dans ce cas j'aurais préféré être dans la tête de Kalhen ou de Shyle. Certes elle évoluera sûrement (j'espère) l'histoire reste de qualité et on se doute que Florence Cochet a une idée précise de tout ça, je n'irais pas crier au " mauvais livre " loin de là, mais qu'il est frustrant d'avoir l'impression d'être à bord d'un train dans un pays sympa, de voir défiler le paysage et de devoir se reporter à la brochure explicative qu'on nous a fourni.

Pas une mauvaise lecture donc mais je suis restée sur le quai une partie du temps contrairement au tome 1. Une petite déception pour ma part.

Extrait :

Le grondement de l'océan s'éteint. Seuls notre souffle et le bruit de nos pas brisent le silence qui règne au cœur de la pierre. Devant moi, la silhouette de Karyl forme une masse sombre et fantasmagorique à peine adoucie par sa chevelure claire. Dans son dos, les poignées croisées de ses deux épées courtes semblent des moignons d'ailes racornies... Un démon qui m'ouvre le chemin des abysses. Est-ce prémonitoire ? Les apprentis n'ont qu'un but : quitter l'académie, quitter l'île et entrer au service de l'empereur. Mais nul ne sait ce que cela signifie exactement ni ce que cela implique. Le secret dirige les pas des " ombres du palais ", comme on nous nomme lorsque nous ne sommes pas à portée d'oreille.

Peu à peu, les parois s'écartent. Dans le lointain, un cheval qui a perçu notre présence hennit. Karyl accélère, sans doute aussi désireux que moi de revoir le ciel. Bientôt, le sol s'amollit sous mes pieds ; la roche cède la place à la terre. Enfin, nous débouchons sur une plaine ondoyante dont les hautes herbes lancent des reflets argentés sous les rayons de Circa, la plus petite des trois lunes. Aussi loin que porte mon regard, je ne discerne que cette mer uniforme, semée de maigres bouquets d'arbres aux branches grêles. Ma première vision des terres de Thoril.

La fraîcheur de la brise me fait frissonner. Mon guide s'immobilise, lève sa lampe et siffle les quatre notes vibrantes du chant du merle nocturne. Sur la gauche, la même mélodie lui répond. Une lueur scintille à une quinzaine de mètres, puis disparaît. Il se tourne à demi :

" Attends-moi là... "

Je complète dans ma tête : Personne ne doit voir ton visage. Mon compagnon s'éloigne à pas plus mesurés. Je reconnais cette démarche : c'est celle du prédateur en chasse... celle de Kalhen. Que craint-il ? Mes mains effleurent les poignées de mes armes sur mes hanches. Faisant fi de son ordre, je le suis à bonne distance.

Enfin, je distingue, attachés au tronc d'un arbre, deux destriers, dont la robe poussiéreuse ne parvient pas à dissimuler l'ossature racée. Nos montures pour nous rendre à Evreska sans délai. Leurs piaffements, leurs oreilles plaquées contre leur crâne trahissent leur nervosité. Un mauvais pressentiment me gagne. Où sont les hommes censés nous accueillir ?


wallpaper-1019588
Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois