Ma rentrée littéraire automne 2015 - deuxième repérage

Ma rentrée littéraire automne 2015 - deuxième repérageÇa y est! De la mi-août et jusqu'à la fin octobre, il y aura un grand déferlement de livres dans les rayons des libraires et des grandes surfaces, avec leurs bandeaux flamboyants, leurs couvertures et leurs quatrièmes racoleuses… Parmi les 589 nouveaux romans à paraître, la majorité ira mourir dans le cimetière du pilon. D'autres feront un bout de chemin et passeront peut-être à l'histoire.Ceux qui en ont assez de la rentrée littéraire - et je sens qu'il y en a de plus en plus - il vaudrait mieux passer votre chemin sous peine d'écoeurantite aiguë! Pour les enthousiastes et les passionnés de nouveautés (mais pas que), quelques tentations de plus, pour faire suite à mon premier repérage de la rentrée.Ma rentrée littéraire automne 2015 - deuxième repérageEn 1856, Henry Shackleford, douze ans, traîne avec insouciance sa condition de jeune esclave noir. Jusqu'à ce que le légendaire abolitionniste John Brown débarque en ville avec sa bande de renégats. Henry se retrouve alors libéré malgré lui et embarqué à la suite de ce chef illuminé qui le prend pour une fille. Affublé d'une robe et d'un bonnet, le jeune garçon sera brinquebalé des forêts où campent les révoltés aux salons des philanthropes en passant par les bordels de l'Ouest, traversant quelques-unes des heures les plus marquantes du XIXe siècle américain. Dans cette épopée romanesque inventive et désopilante, James McBride revisite avec un humour féroce et une verve truculente l'Histoire de son pays et de l'un de ses héros les plus méconnus.Ma rentrée littéraire automne 2015 - deuxième repérageDe son grand-père, Russell a hérité son habileté hors normes à dresser les chevaux et son sens du devoir. Envoyé sur le front irakien, il se précipite au secours d'un cheval pris au coeur d'un échange de tirs. Bientôt, les images de ce sauvetage héroïque font le tour du monde, parvenant jusqu'au capitaine Wynne. Ce charismatique et étrange leader d’une unité affectée à une zone montagneuse de l'Afghanistan demande à Russell de dresser pour lui une quinzaine de chevaux sauvages qui permettront à ses hommes d'accomplir une mystérieuse mission sur ce terrain hostile. Mais cette expédition secrète les mènera bientôt au-delà de toutes limites. La Quête de Wynne est un formidable roman d'aventures aux allures de western moderne. Ce livre qui se lit d'une traite vous entraînera au coeur d'un monde aussi sauvage que les hommes qui l'habitent.Ma rentrée littéraire automne 2015 - deuxième repérageFin XIXsiècle, Long Grass, presque dans le Kansas mais pas tout à fait. Presque aussi dans le Nouveau-Mexique mais pas tout à fait. Wyatt Earp et Doc Holliday sont, certes, des cow-boys mais plus tout à fait. Ils observent leur monde qui s'échappe: s'ils dégainent, c'est pour rater toutes les cibles, alors ils se tirent dessus avec des balles à blanc pour se donner en spectacle. Le bétail part en cavalcade, les femmes demandent les hommes en mariage et dressent les mustangs, on poursuit les Indiens pour ne pas perdre la main… Dans ce monde à l'envers, les deux amis errent de ville en ville, une enseigne Saloon sous la main avec l'espoir de l'accrocher dans un lieu où ce mot aurait encore un sens. Ce roman décalé qui joue les westerns chante avec tendresse et humour un Grand Ouest sauvage en passe de devenir un décor de carton-pâte.Ma rentrée littéraire automne 2015 - deuxième repérageAprès le succès international de La gifle, le grand retour de l'enfant terrible des lettres australiennes. Porté par un style à fleur de peau, un roman coup-de-poing sur le dépassement de soi, le sacrifice, l'échec et la reconstruction, avec en toile de fond toutes les contradictions d'une nation bâtie sur le racisme et la violence. Daniel Kelly sort de prison. Vingt ans plus tôt, il était Danny «Barracuda», le grand espoir de la natation australienne. Un adolescent rageur, animé par la soif de vaincre, tout entier tendu vers un seul but: devenir champion. Pour n'être plus le petit métèque, fils d'une coiffeuse grecque et d'un routier australien. Pour montrer à ces petits bourges pour qui tout semble facile que lui, le boursier, peut les battre. Pour ne plus être prisonnier de ce corps encombrant, de ces pensées qui lui viennent dans les vestiaires. Aujourd'hui, Daniel est ce champion déchu qui a commis l'irréparable. Il est cet homme que la prison a à la fois brisé et révélé. Il est ce fils, ce frère qui veut se réconcilier avec les siens. Il est cet adulte qui va devoir une dernière fois se confronter à l'ado qu'il était pour mieux tenter de revivre...Ma rentrée littéraire automne 2015 - deuxième repérageDans un minuscule appartement de Moscou, un petit prodige de neuf ans joue silencieusement du piano pour ne pas déranger les voisins. Dans une usine de banlieue, sa tante travaille à la chaîne sur des pièces de voiture et tente de faire oublier son passé de dissidente. Dans un hôpital non loin de là, un chirurgien s'étourdit dans le travail pour ne pas penser à son mariage brisé. Dans la campagne biélorusse, un jeune garçon observe les premières lueurs de l'aube, une aube rouge, belle, étrange, inquiétante. Nous sommes le 26 avril 1986. Dans la centrale de Tchernobyl, quelque chose vient de se passer. Le monde ne sera plus jamais le même.Ma rentrée littéraire automne 2015 - deuxième repérage Alex, seize ans, vient de voler sa quatorzième voiture. Pas pour la revendre ou se lancer dans un trafic, non, juste pour conduire, s'évader d'un morne quotidien coincé entre une scolarité dont il s'est totalement désintéressé et une famille éclatée – un père alcoolique ouvrier chez Chevrolet, une mère partie ailleurs en emmenant avec elle son petit frère. Largement inspiré de la jeunesse de l'auteur qui, comme Alex, découvrit la lecture en maison de correction après avoir été arrêté au volant d'un véhicule qui n'était pas le sien, Le voleur de voitures arrive à créer un personnage universel, un adolescent paumé qui sombre dans la délinquance sans même en avoir conscience. Il s'embourbe mollement, espérant se faire arrêter pour que quelque chose vienne, enfin, perturber son existence morose. En suivant l'inexorable coulée de ce personnage qui perd pied, Theodore Weesner tresse un roman initiatique sensible et émouvant sur les relations père-fils, sur l'apprentissage de l'amour à l'adolescence, la recherche du frère perdu et la fin de l'enfance.Ma rentrée littéraire automne 2015 - deuxième repérageElle s'était laissée distraire par ce moment d'amour avec lui, illusionner par ce mirage de normalité. Elle s'était laissée aller à perdre de vue cette apparition, cette chose en noir et vert militaire qui prenait le pas dès qu'il revêtait son uniforme – et plastronnait comme ça de long en large, ivre de pouvoir. Dans un monde en état permanent de survoltage, le tour de force relève autant de l'étude de mœurs que de l'expression juste, de sa modulation, de son rythme, volontiers brut, mais offerte avec une étonnante empathie. Love is Power, ou quelque chose comme ça est une descente phénoménale, milieux et générations confondus, dans un Lagos ultra-contemporain, vibrant d'envie, de violence et d'espoir, où tous les mondes sont possibles.Ma rentrée littéraire automne 2015 - deuxième repérage Detroit, en 1958, à la fin du mois de juin. Dans le quartier ouvrier blanc d'Adler Avenue, l'atmosphère est pesante, l'air chargé de menaces. Les grandes usines où tous les hommes sont employés commencent à fermer et, plus inquiétant encore, des gens de couleur s'installent dans le quartier. Dans leurs maisons proprettes aux rideaux parfaitement tendus et aux pelouses bien entretenues, les femmes s'observent et se méfient. Les jours de paie, on a vu des femmes noires près de l'usine aguicher leurs maris en portant des tenues inappropriées. Dans Adler Avenue, il y a Julia qui doit veiller sur ses jumelles, son amie Grace, enceinte de huit mois, et leur voisine Malina, toujours impeccable, qui donne le ton des discussions et orchestre d'une main de maître la vente de charité de la paroisse de St Alban's, et puis il y a Elisabeth, la jeune fille un peu attardée, qui vit avec son vieux père. Tous les jours, les hommes rentrent crasseux de l'usine, et tous les jours, leurs épouses les attendent bien sagement à la maison. Mais un après-midi, Elisabeth disparaît. Alors que les hommes quadrillent le quartier dans l'espoir de la retrouver, la tension monte. Julia et Grace sont les dernières à avoir vu Elisabeth. Pour les parfaites épouses d'Adler Avenue, le mal a bien pris ses racines dans leur petit paradis. Ma rentrée littéraire automne 2015 - deuxième repérageDans un petit studio mal chauffé de Lyon, Sophie, une jeune chômeuse, est empêtrée dans l'écriture de son roman. Elle survit entre petites combines et grosses faims. Certaines personnes vont charitablement l'aider, tandis que son ami Hector, obsédé sexuel, et Lorchus, son démon personnel, vont lui rendre la vie plus compliquée encore. Difficile de ne pas céder à la folie quand s'enchaînent les péripéties les plus folles. Après la mélancolie de La condition pavillonaire, Sophie Divry revient avec un roman improvisé, interruptif, rigolo, digressif, foutraque, intelligent, émouvant, qui, sur fond de gravité, en dit long sur notre époque.Ma rentrée littéraire automne 2015 - deuxième repérage Kuessipan est un livre bouleversant qui nous fait découvrir le quotidien sur une réserve innue. C'est avec la grâce et la justesse d'une langue éblouissante que l'auteur évoque cette réalité. Kuessipan: mot innu signifiant «à toi» ou «à ton tour». Ce sont des lieux, des visages connus et aimés. Des chasseurs nomades. Des pêcheurs nostalgiques. Des portraits. Des vies autour de la baie qui reflète les choses de la Terre. Les lièvres. La banique. Les rituels. Les tambours en peau de caribou qui font danser les femmes. Des enfants qui grandissent. Des vieux qui regardent passer le temps. Des saumons à pêcher. Des plaisirs éphémères. De l'alcool qui éclate les cervelles. Des souvenirs. Des voyages en train. Et surtout l'évidence que la vie est cet ensemble de morceaux à emboîter pour que naisse la symphonie. Kuessipan est un grand roman, de ceux que l'on relit pour faire partie des hommes et des femmes qui se battent tous les matins pour être sujets de leur propre histoire.Ma rentrée littéraire automne 2015 - deuxième repérageJe ne me souviens pas de ma naissance mais je sais que j'étais un bébé très laid. Comme ça ne s'est pas beaucoup amélioré depuis, j'imagine que c'était un coup de chance qu'il soit attiré par ma jeunesse. Ainsi commence l'émouvant journal de Minnie Goetze, une adolescente de quinze ans tiraillée par ses angoisses existentielles, son égocentrisme et ses pulsions autodestructrices, qui court après la reconnaissance et se précipite tête baissée dans la sexualité. Minnie déteste l'école, rêve de devenir artiste, spéléologue ou barmaid. Alors qu'elle est trop timide et complexée pour adresser la parole aux garçons de son âge, elle couche avec le copain trentenaire de sa mère alcoolique et essaie de trouver son chemin, sans guide, sans défense et sans la moindre trace de peur. Cette histoire à l'honnêteté crue et bouleversante se déroule dans le San Francisco licencieux des années 1970, mais la quête d'émancipation et d'épanouissement de Minnie est aussi universelle. La satire du monde qui s'y déploie est féroce et sans complaisance, parce que même si Minnie décrit la société des adultes comme un club aux règles tordues, c'est un club dont elle entend bien faire partie. Phoebe Gloeckner dissèque avec une puissance hors norme les émotions de son héroïne en combinant toutes sortes d'éléments (prose, dessins, bande dessinée) qui se chevauchent, se répondent et créent un récit incandescent et inoubliable.Ma rentrée littéraire automne 2015 - deuxième repérageNous ne sommes qu'un grain de poussière dans l'univers. Nous croyons tous ça. Mais en fin de compte l'univers est fabriqué de toutes pièces. Au départ c'est le pays des Bisounours, du Père Noël, des douces grenadines, des salopettes en jean, des raviolis en boîte… Et l'enfance innocente laisse place à l'adolescence: Fun Radio, Beverly Hills, franges coquées, appareils dentaires et boums ratées… On abandonne finalement sa peau d'ado, on s'émancipe et on rejoint le monde adulte et ses amours déçus. Si tous ces moments de notre vie donnent un sens à notre existence alors nous sommes bien des grains de poussière et nous partageons tous un petit bout du même univers. Dans Petites Niaiseuses, Sandrine Martin décrit le passage de l'enfance à l'âge adulte. Toutes les étapes sont racontées sous forme d'anecdotes introspectives qui mélangent le quotidien et la rêverie. Avec une tendre dérision, elle raconte les traumatismes de l'enfance. L'univers au départ ordinaire et quotidien de ces historiettes se charge de fantaisie, les cases se transforment en pièces et l'auteure nous invite à pousser les portes de son inconscient. Inventif et vibrant, le dessin de Sandrine Martin possède une charge émotionnelle forte, sûrement celle de la nostalgie de l'enfance.Ma rentrée littéraire automne 2015 - deuxième repérageChemise à carreaux, veste en jean, sac sur l'épaule et casquette bien vissée sur sa tête rousse, Tasha parcourt l'Amérique et ses grands espaces. Clandestine à bord des trains de marchandises, elle vit la bohème, au rythme de ses envies et de ses rencontres. Mais cette liberté lui coûte beaucoup et parfois, Tasha regarde en arrière. Elle songe à l'époque où elle menait une vie classique, avec Tom et leur fille Sissy. Elle doit être grande maintenant. Les trains de l'Union Pacific passe par là-bas. C’est peut-être l'occasion... Hobo Mom est un récit à quatre mains, exécuté à distance, des deux côtés de l'Atlantique par Max de Radiguès en Belgique et Charles Forsman aux États-Unis.Il n'y aura pas de billets ici sur le dernier roman d'Amélie Nothomb, de Joël Dicker ou de Christine Angot et compagnie. Je ne donnerais pas de visibilité à ceux qui en auront déjà assez.Mon repérage de romans québécois suivra sous peu…

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