Pas trop fière de moi… J'étais partie manger une glace aux pistaches avec ma sauterelle. Petit arrêt obligé dans une librairie d'occasion. J'en suis sortie le sac rempli. Les glaces m'ont couté cher! Mais ça en valait le coup: j'ai fait une très bonne récolte… C'est plus fort que moi: si un livre m'intéresse, il me le faut! Je ne suis pas une grande consommatrice de biens, loin de là. Mais lorsqu'il s'agit de livres, c'est une autre histoire.J'ai mis la main sur deux romans destinés à mon challenge 50 États en 50 romans.
Cotton Point —Pete DexterParis Trout accepte de prêter aux nègres… à condition qu'ils le remboursent. N'obéissant qu'à sa propre loi, il assassine de sang-froid une jeune femme noire pour une affaire de créance oubliée. Ainsi vont les affaires dans cette petite ville du Midwest au milieu des années cinquante. À moins qu'enfin les mentalités ne changent et que l'on se décide à punir ce criminel trop arrogant…Un enfant de Dieu —Cormac McCarthyÀ quel moment Lester est-il devenu un monstre? Chassé de chez lui, il erre dans les montagnes comme un charognard guettant ses proies. Ses raisonnements se simplifient, les actes laissent place aux pulsions et ses gestes deviennent ceux d'un animal traqué. Un monologue où se mêlent insultes et sanglots s'élève dans sa grotte peuplée de cadavres, le grognement à peine humain d'un enfant de Dieu.
Terre de poussière — Jonathan RabanTerre de Poussière est la traversée d'une des régions les plus retirées et les moins connues des États-Unis. Vide et desséché, l'est du Montana, les Badlands, a fini par devenir un paysage presque allégorique, à peine réel. Des immigrants y ont débarqué au début du siècle. Ils arrivaient de Grande-Bretagne, de Scandinavie, de Russie ou d'Allemagne, en quête d'une nouvelle vie. Leurs maisons sont en ruines. Le monde qu'ils avaient bâti de leurs mains s'est écroulé en moins d'une décennie. Jonathan Raban évoque un monde disparu, lié à la fin de la conquête de l'Ouest. Au milieu des champs de poussière, il découvre aussi l'Américain ordinaire, dépossédé, orphelin de son innocence.Le revenant — Michael Punke
1823, Missouri. Tandis qu'une première expédition a été attaquée et annihilée par une tribu indienne, la Rocky Mountain Fur Company force sa chance et engage une poignée d'hommes dans une nouvelle tentative pour rallier Fort Union par un trajet inédit et périlleux. Parmi l'équipée, le trappeur Hugh Glass est attaqué par un grizzli quelques jours après le départ. Défiguré, la gorge et l'abdomen dévastés par les coups de pattes de l'animal, il est laissé en arrière avec deux hommes, chargés de le veiller jusqu'à sa mort. Mais Glass s'accroche à la vie. Et chaque heure qui passe rend le trajet pour rallier Fort Union plus dangereux à Fitzgerald et au jeune Jim Bridger, tous deux portés volontaires pour rester avec Glass. Convaincu par le premier d'abandonner leur compagnon agonisant à son funeste sort, Bridger disparait à son tour dans les bois. C'est la dernière image que le trappeur gardera de ses anciens partenaires. Quelques heures plus tard, il reprend connaissance. Il est seul, en territoire indien, sans arme, sans nourriture. Incapable de se déplacer, souffrant le martyre en raison de ses blessures infectées, délirant, déshydraté, il s'accroche à la vie comme un damné. Son unique motivation: la vengeance. Commence alors le récit hors du commun d'un homme prêt à tous les sacrifices pour retrouver ceux qui l'ont abandonné.Ce titre m'a tout de suite intrigué. Puis il me disait quelque chose. J'ai fait le lien! L'adaptation sortira au début de l'année 2016 avec Leonardo DiCaprio dans le rôle titre.
En attendant la fin du monde — Tim O'BrienUn homme creuse un trou, chaque jour plus profond, dans le jardin de sa maison du Montana. Serait-il devenu fou? Sa femme et sa petite fille ne sont pas loin de le penser... En attendant la fin du monde nous présente une fascinante biographie spirituelle des hommes et des femmes nés du baby boom. À la manière de Josephs Heller ou John Irving, ce roman témoigne de l'efficacité avec laquelle la littérature américaine sait se servir de l'ironie comme arme à double tranchant — à mourir de rire, à mourir de terreur.
Quand revient l'été — Justin CroninChez nous, il y a les habitués, ceux qui reviennent chaque année à leur saison préférée, le début de l'été, ou encore lors des longues journées sèches d'août... Et voici que s'annonce Harry, un après-midi d'août de l'an de grâce 1994. Atteint d'un cancer du poumon, le célèbre financier Harry Wainwright veut absolument retourner encore une fois dans le modeste club de pêche à la mouche au fin fond de l'État du Maine où il a ses habitudes depuis trente ans. Pourquoi? Quand revient l'été nous plonge dans l'histoire tourmentée d'une famille américaine brisée deux fois, par la Seconde Guerre mondiale, puis par celle du Vietnam, à la rencontre d'hommes et de femmes qui nous racontent leurs blessures — et finalement leur secret.
Satan dans le désert — Boston TeranBienvenue en Californie comme au Nouveau-Mexique ! Vous y trouverez des folles sans identité, isolées en plein désert dans des caravanes en ruine, des bandes non identifiées, insaisissables, menées par des gourous en quête de gibier, des taulards cuits et recuits par le soleil, surveillés par des flics improbables et des hommes prospères protégés par les murs de leurs villas discrètes... Vous y trouverez l'enfer sur terre. Parce que son ex-femme a été massacrée et que sa fille a disparu, le flic Bob Hightower sort enfin de sa léthargie. Ce qu'il découvrira au bout du chemin dépasse l'entendement.Après avoir lu et beaucoup aimé La sœur de Judith, je n'ai pas hésité à mettre la main sur deux autres romans de Lise Tremblay.La pêche blanche —Lise Tremblay

Tout à l'heure, devant le tailleur de fourrure, c'est le Saguenay de l'enfance qui m'est remonté à la gorge. Le reste, tous les liens, j'ai peur d'avoir fini par les imaginer. Je ne sais plus. Je suis certain du paysage, du souvenir de la lumière, de la hauteur des caps qui bordent la rivière. Je me souviens de la force du paysage, une force si grande que cela écrase tout. En février, les Saguenéens installent temporairement de petites cabanes sur la glace pour pratiquer la pêche dans les eaux du fjord. Ce décor a marqué l'enfance de deux frères, Simon et Robert, comme l'emblème d'un destin que chacun assumera à sa manière: habiter le Nord, être habité par lui. Depuis Chicoutimi, Robert écrit à son frère des lettres rongées par le silence, mais accompagnées de livres qui parlent et qui partent à sa place. Dans son motel californien, Simon reçoit ces bribes d'une nordicité qu'il emporte avec lui au fil de son errance américaine. Il devra, malgré lui, refaire ce voyage vers le Nord et vers le silence. La pêche blanche fait entendre la voix concise et feutrée d'une romancière dont l'œuvre donne une place centrale à l'imaginaire du Nord, à l'errance et à la solitude.
L'hiver de pluie — Lise TremblayDans ce roman de demi-tons, de variations sur le gris, le silence apparaît comme une ombre qui menace la parole fragile de la narratrice. L'expérience du froid et de la déception aura permis la prise de la parole, une parole en sursis, balbutiante et timide, puisant sa force à même sa faiblesse. Mais au terme de l'hiver, le silence reprendra la place qui lui revenait avant l'arrivée d’un homme, avant le bouleversement causé par cette arrivée, avant l'urgence de noter le vide, l'absence, l'abandon. Au terme de cet hiver, le silence s'empare de la narratrice, de sa voix et de son histoire, nous laissant seuls avec un murmure qui, lui, ne s'éteint pas.C'est terminé! Plus de glaces cet été!

