David fonce sur l'autoroute au volant de son vieux cabriolet. Il s'abandonne à ses souvenirs, se remémore l'été de ses dix ans. Cet été-là, lui et ses parents partent en vacances dans un parc de loisirs. Une surprise les attend: une tempête a ravagé le parc. Les arbres sont déracinés, les chalets éventrés, les piscines vidées et les glissades d'eau perforées. Reste une petite poignée de touristes. David se lie avec trois garçons: Benoît (le fils du directeur du parc), Jules et l'«américain» (qui est en fait hollandais). Livrés à eux-mêmes, les gamins explorent les zones dévastées du parc, ses moindres recoins. Ils jouent au ballon dans des piscines vides et se baignent dans la bibliothèque inondée. Ils rencontrent ici et là une mascotte d'ours, qui erre tristement dans le parc. Petit à petit, une rivalité amoureuse s'installe entre David et Jules, pour séduire la belle Maria. Jusqu'à ce qu'un drame survienne.Bien des années plus tard, David revient faire un pèlerinage sur les lieux, étouffé par la culpabilité. Que s'est-il passé pendant ce séjour estival? On ne l'apprend qu'à la toute fin.


L'idée de départ est intéressante. Le cadre choisi est idéal pour raconter un moment de l'adolescence de David, moment marquant pour l'adulte qu'il deviendra. Dommage, Desert Park pêche par une narration maladroite, qui joue de flash-backs et finit par s'empêtrer dans ses propres fils. Le dessin de Thomas Humeau pertube. Si son univers graphique est assez fort, le trait est souvent malhabile et la mise en couleurs redondante. L'ensemble laisse un arrière-goût d'inachevé...Desert Park, Thomas Humeau, Manolosanctis, 90 pages, 2010.★★★★★

