Par une journée d’été, Mila, adolescente discrète et timide, fait la rencontre d’Agnès, jeune fille joyeuse et délurée. A priori, tout semble les opposer : Mila est brune, de nature taciturne et un brin sombre, tandis qu’Agnès est blonde, spontanée et sûre d’elle-même. Une amitié sans pareil va cependant naître de leurs différences ; ensemble, elles vont apprendre à se découvrir, puis être embarquées dans une aventure improbable et périlleuse…
Le Serpent d’eau est une histoire fantastique, teintée d’horreur. J’ai tout de suite été envoûtée par l’ambiance onirique du récit. Tony Sandoval parvient à créer un univers complexe et dense, à la fois macabre et étincelant, qui fait écho aux nouvelles d’Edgar Allan Poe et celles d'Horacio Quiroga ; cette atmosphère angoissante, malsaine, ces personnages fous, torturés…
Son trait de crayon, brumeux, aérien, est immédiatement reconnaissable : des têtes rondes, presque disproportionnées, des silhouettes minces, voire squelettiques ; et des décors entre ombre et lumière. L’histoire, quelque peu insolite, offre ainsi une multitude d’interprétations : cette aventure, n’existe-elle que dans l’imaginaire des ces deux jeunes filles ? Ou est-ce bien réel ?
Un album somptueux et poétique, l’un des trésors de ma bibliothèque !
