Les morsures de l’ombre – Karine Giébel

Les morsures de l’ombre – Karine Giébel

GIEBEL, Karine. Les morsures de l'ombre. Pocket, 2009, 278 pages, 6,80 €.
En Lecture Commune avec Riz Deux-zz

L'histoire :

Benoît a fait la grave erreur de prendre en stop Lydia et d'accepter un verre chez elle. Il est maintenant retenu prisonnier dans la cave de cette femme qui semble tout savoir de lui et qui veut le faire payer pour un crime qu'il n'a pas commis.

Ce que j'en ai pensé :

Découverte pour ma part avec " Juste une ombre " et " Le maître du jeu" , Karine Giébel est incontestablement une auteure française de thrillers qui est maintenant bien installée dans le paysage de nos librairies. Et pour cause, elle créé des personnages extrêmement border-line , avec une intrigue très macabre et des ramifications complexes . Dans " Les morsures de l'ombre " , elle ne déroge pas à la règle. Embarquement immédiat !

La force de ce livre, c'est avant tout son départ sur les chapeaux de roue . Tout de suite le lecteur est plongé dans le drame, à savoir la séquestration de Benoît, flic de surcroit. Il faut dire qu'en moins de 300 pages, il faut aller vite pour construire une intrigue. Mais Karine Giébel excelle même dans les nouvelles policières, donc on peut lui faire confiance.
Donc, dès les premières pages, on trouve Benoît dans sa geôle infernale , avec un bourreau qui se dessine sous les traits d'une jeune femme rousse et très séduisante . Mais terriblement effrayante, et que l'on devine rapidement dérangée psychologiquement . Des rendez-vous chez le psychiatre confirment des penchants morbides et sadiques assez terrifiants !
Durant tout le livre, on suit le martyr de Benoît. Et je me suis évidemment demandée jusqu'à la fin ce qu'il en était : pourquoi lui ? pourquoi à ce moment-là ? Quel est le rôle réel et caché de chaque personnage ? Certaines réponses arrivent à la toute fin, avec une révélation tout à fait plausible, digne des plus grandes manipulations ! Une fin qui a vraiment été réussie ; une fin sans concession . Pas de happy end chez Karine Giébel, qu'on se le dise. Et c'est quelque chose qui me plaît énormément, même si on sort un temps patraque du livre.
Un bémol cependant sur les passages relevant de l'enquête policière qui ne m'ont pas du tout convaincu. Je suis restée complètement hermétique à ces moments de l'histoire. J'ai eu l'impression qu'ils étaient là uniquement car c'est la règle dans un polar d'avoir des éléments d'enquête.

Le problème que j'ai eu au début relève du : j'ai eu une impression de brouillon, j'ai parfois tiqué sur des tournures de phrases. D'autres auteurs de polar, tel que Pierre Lemaître, usent de phrases courtes, d'un style acéré, piquant, incisif, de façon plus fluide.
Néanmoins, au fur et à mesure, l'histoire m'a tellement embarqué que j'ai clairement fait l'impasse sur ce détail.

En bref, je dirais que même si j'ai eu quelques soucis dans ma lecture, Karine Giébel reste ici conforme à son univers psychologiquement très noir , en s'appuyant sur les thèmes de l'infidélité et des hommes à femmes. Une sorte de fait divers poussé à l'extrême par l'auteure. L'histoire tient la route et malgré sa complexité, reste crédible.

Vous aimerez si...

- Les thrillers psychologiques vous plaisent.
- Vous recherchez des fins très surprenantes et sans concession.


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois