Originaires du Pilat, Jeanne, Bruno et leur fils Alexis ont décidé de « faire une saison ». C’est à dire que de Pâques à septembre, ils seront sur le marché de Carri avec un stock de bijoux qu’ils ont mis trois ans à constituer. Ils sont accompagnés de Virgile, retraité, ancien « majordome » d’une chanteuse à succès. Sur la plage du village, ils installent leurs quelques mètres, ceux que veut bien leur accorder Forgeaud, le « patron » peu accueillant de cet endroit qui, dès qu’il la voit, ne veut plus qu’un chose : posséder Jeanne.
Mais sur cette place, il y a aussi l’adorable Nanou, le pénible mais évidemment attachant Tipule, Fromage, Migraine, Savonnette. Tous accueillent la petite famille qui vient alors vite agrandir la leur. Ensemble, ils partagent de grands bonheurs mais doivent aussi faire face à la cruauté. Violence, amour et solidarité, habitent ce texte imagé, poétique. Très beau, virtuose, il apprend la saveur au lecteur. Ses effets se dégustent doucement, dans le moindre détail. La saison des Bijoux, qui,comme l’annonce la quatrième de couverture, traite d’un sujet peu présent en littérature, n’est pas un livre qui se dévore mais une expérience unique qui se révèle, se vit, s’apprécie. Par Eric Holder, auteur de L’homme de chevet, Mademoiselle Chambon, Bienvenue parmi nous ou Embrasez-moi.
Présentation de l’éditeur :
« Faire une saison », c’est l’idée que Jeanne et Bruno se sont mise en tête : quitter les monts du Lyonnais pour aller planter parasols et tréteaux au grand vent de l’Atlantique, sur la place du village balnéaire de Carri. Marchands ambulants, ils forment une petite tribu que complètent Alexis, onze ans, et Virgile, soixante et un. On les appellera en toute simplicité les Bijoux, ils disposeront d’une poignée de mètres carrés au soleil et seront adoubés par des confrères nommés Nanou Primeurs, Fromage ou Château-Migraine le bougnat. Et puis il y a Forgeaud, le boss du marché, protecteur incontournable et despote au passé obscur, Forgeaud qui, frappé par la beauté de Jeanne, en perd le souffle et se promet de la posséder avant la fin de l’été. Plus que jamais dans son élément, Éric Holder s’empare de cette saison mouvementée au goût de sel, prétexte à un exercice virtuose de portraitiste, à des scènes et tableaux qui réservent un régal de lecture. Mais, surtout, cette chronique délicate et amoureuse rend hommage à une société, à la fois marginale et populaire, dont la littérature parle rarement.
Sélection Prix des Lecteurs du Maine Libre 2015
