Low #7

La série de science-fiction de Rick Remender et Greg Tocchini reprend après une pause de quelques mois. La direction de l'histoire de Low surprend en s'intéressant à de nouveaux personnages mais il y a une constante, c'est passionnant.

Le premier chapitre de la série s'est terminé avec Stel Caine, l'éternelle optimiste, dans un sale état. En effet, elle a vu son seul fils mourir et, alors qu'elle venait de retrouver la plus jeune de ses filles, celle-ci se sacrifié pour venger son frère.

Mais plutôt que de s'intéresser à Stel, Remender nous présente ce qu'est devenue sa seconde fille, Della. Elle aussi a été kidnappée par les pirates qui ont attaqué des années auparavant le vaisseau des Caine. Depuis, elle est devenue ministre de la pensée. En tant que tel, elle combat la presse libre, la liberté d'expression et l'art. La thématique n'est pas sans rappeler l'attentat du 7 janvier. Remender pousse la comparaison en massacrant l'équipe éditoriale d'un journal indépendant. Dans cette dystopie, c'est l'état qui contrôle ce que les gens doivent lire, dire et penser et il n'hésite pas à tuer et torturer ceux qui vont à l'encontre de la pensée unique et qui essaie de ranimer l'espoir au sein de la population qui compte les années avant la fin de l'humanité.

Mais Della à un autre problème, son amoureuse est une artiste, elle aime peindre. Pourtant, c'est formellement interdit. Ce différend est au centre de ce premier épisode. Lorsqu'il atteint son paroxysme, le lecteur est estomaqué.

Ce genre d'épisode me rappelle pourquoi Remender est un de mes scénaristes préférés. Il a un sens de la dramaturgie incroyable en jouant avec ce que j'aurais tendance à appeler l'ironie de la situation. En assez peu de pages, il installe un climat émouvant qui m'a déchiré.

Et que serait l'épisode sans Greg Tocchini qui a une esthétique si particulière. Les visages se ressemblent un peu mais les émotions sont reconnaissables. Et puis ses mécha sont classes. Cette sorte de robot/ours polaire aquatique que chevauche Della est excellent. Enfin, l'idée du découpage pour la scène de l'assaut dans le journal est très bien trouvée. L'action s'enchaîne en continue pointant la violence de la situation.

Low #7Low #7

Image Comics * Par Rick Remender & Greg Tocchini * $3.50
PourBloodshot Reborn, je parlais d'une série véritablement mature. Le qualitatif est aussi valable pour Low. Entre la thématique autour de la liberté d'expression en référence à Charlie Hebdo sur la première partie de l'épisode et le choc dramatique de la seconde, Remender nous offre peut-être bien l'un des meilleurs épisodes publiés depuis ce début d'année.