Mara

Mara
Mara c’est un pari. Un comics que je ne connaissais pas, dont je n’avais pas entendu parler, mais la couverture a interpellé mon regard, et la présence de Ming Doyle, dessinatrice trop rare, m’a poussé à tenter l’expérience Mara. Et le speech mêlant sport et guerre peut nous offrir quelque chose d’intéressant.
Dans un monde futuriste obsédé par le sport et la guerre, Mara Prince est une jeune athlète adulée et très bien payée. Mais lorsqu’elle commence à développer d’étranges pouvoirs, le public qui l’aimait tant se retourne contre elle. Un choc pour notre héroïne qui n’est pas au bout de ses surprises…Avec Mara, Brian Wood (The Massive, X-Men) et Ming Doyle (Guardians of the Galaxy, Fantastic Four) signent un récit brillant qui mêle science-fiction, parcours initiatique et épopée super-héroïque.Mara vie dans un monde plus ou moins futuriste, et qui n’est pas sans rappeler, sous certains rapports, notre monde à nous. Le modèle économique de ce monde est très simple, tout pour le sport ! Les compétitions sportives sont mêmes devenues des arguments politiques internationales. Et les stars, comme Mara, sont de véritables icônes à travers le monde, pouvant influer sur  la vie des gens. Il n’y a qu’à prendre l’exemple de son frère jumeau, qui ne craint rien sur les champs de bataille car il est le frère de l’idole Mara !Forcément avec une telle puissance dû à leurs images, les sportifs et sportives comme Mara se retrouvent avec une montagne de contrats publicitaires, la pub étant omniprésente dans ce monde, et donc avec des rémunérations absolument indécentes (qui a dit Cristiano Ronaldo et le football ?) Oui le lien avec notre société et sa façon inconvenante de rendre si riche des joueurs de foot est très facile à faire, hormis que Mara fait du volley-ball.Tout va donc pour le mieux pour la belle Mara. Elle est magnifique, démesurément riche, idole des foules, seul son passé douloureux peut être propice à une pointe d’amertume. En effet, dans ce futur, les enfants sont abandonnés par les parents dans des camps pour devenir sportifs ou militaires. Ils n’en ressortent que dix ans plus tard, sans avoir revu leurs parents. Chacun voyant cela comme un devoir, enfin les parents voient cela ainsi, les enfants, à leur âge, beaucoup moins.
Mara
Mais la vie de Mara va basculer, lors d’un match, des pouvoirs, qu’elles ne soupçonnaient pas, vont se révéler à ses yeux et à ceux du monde ! Si c’est d’abord la stupeur et la surprise qui prédominent dans le cœur des gens, très vite, la peur de l’inconnu et la haine prennent le pas. Et Mara qui était alors aimée, adulée, devient la cible de la méchanceté humaine au fur et à mesure que ses pouvoirs, semblant sans limites, se révèlent sans qu’elle ne le décide ou ne le veuille. Mais cette vision de l’humanité de Brian Wood face à l’inconnu n’est que survolé de par le format de cette minisérie. En six épisodes, le scénariste n’a pas le temps d’aller creuser sa vision pessimiste des hommes et encore moins de montrer jusqu’où elle peut aller. On ne peut que le deviner à travers les quelques réactions auxquelles nous avons le droit. Mara est femme perdue, sans repère, elle est encore plus unique qu’elle ne l’était déjà, et n’a personne vers qui se retourner pour essayer de comprendre ce qui lui arrive. Et après une tentative de l’armée de l’enrôler, ou plutôt de la contrôler, elle décide de prendre de la hauteur, littéralement et de quitter la Terre !Graphiquement, Ming Doyle nous offre des planches de toute beauté. Elle nous offre un travail qui nous présente, nous représente la normalité. Nous sommes donc bien loin du spectaculaire. Mais en même temps, cela correspond parfaitement au récit. Ses personnages, ses décors, tout son univers est crédible. Malheureusement, plus nous avançons dans les chapitres et plus l’assiduité de la dessinatrice semble aller en déclinant. Les décors font de plus en plus vide, les détails, surtout ceux liés à la publicité se font plus rare. On se concentre véritablement que sur Mara et son introspection.
Mara
Bref, un bon récit. Plus que le personnage de Mara, c’est sur la société que Brian Wood pose un regard interrogateur. Malheureusement, son récit n’arrive pas à nous embarquer, à nous emporter et nous laisse une saveur d’inachevé et même d’interrogation. Déjà, il est dommage de se réduire à une minisérie de six épisodes. Si la présentation de Mara et de ce monde est bien faite, les parties découverte des pouvoirs et celle sur la décision de Mara donnent l’impression de survoler le sujet pour la première, et de ne pas aller au bout des choses pour la seconde. Le rendu final en devient alors plutôt décevant. J’aurais aimé que Woodapprofondisse sa vision sur la réaction des gens face à ce pouvoir. La partie avec l’armée ne sert au final à rien et des personnages comme son frère Mark ou sa partenaire Ingrid ne sont pas assez mis en avant. Dommage. 

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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois