Interview : Fanny André

Photo Depuis quelques temps, j'ai envie de poser quelques questions à différents auteurs que je côtoie virtuellement. J'ai donc décidé de vous proposer occasionnellement diverses interviews de personnes plus ou moins accessibles. Ces interviews seront à chaque fois coupée en deux, avec une seconde partie un peu moins sérieuse.
Pour ce premier rendez-vous, j'ai laissé le clavier à Fanny André.

  • Rédigé par NINIE

Interview Fanny André :

Tout d’abord Fanny, merci de prendre le temps de répondre à mes quelques questions. J’espère que tu passeras un agréable moment en ma compagnie (pardonne-moi c’est ma première interview, mais parait-il qu’il faut bien commencer avec quelqu’un ;) )
Et je ne voyais personne d’autre que toi pour ma première fois. (Merci de ne pas y prêter un sens non voulu pour ceux qui auraient les idées mal placées.)
J’ai l’habitude qu’on me drague aussi ouvertement, ne t’inquiètes pas :P ça va, je blague ! Respire ! Ça va bien se passer je suis une auteure super sympa (condition à remplir pour écrire de la romance, sinon on est rejetée dès l’entrée. Si, si, bizarre mais vrai) !

TOI ET TON ENTOURAGE :

  •   Tu es depuis peu présente sur la blogosphère avec la sortie de ton livre, peux-tu nous en dire un peu plus sur toi ?


Fanny André, 30 ans (pour toujours si on me laisse le choix),  jeune auteure, maman et thérapeute. Je vis dans les Alpes depuis quelques années après avoir un peu bougé à travers la France. J’écris depuis longtemps mais de manière plus sérieuse depuis 2010. Et c’est en 2014 que les choses ont commencé à bouger pour moi. Le reste ne va pas passionner les lecteurs… sauf si vous voulez savoir ma pointure pour m’offrir des chaussures ?

  •   Fanny André, est-ce ta vraie identité ? Ou es-tu une personne à multiples facettes ?


Je dirais que c’est une de mes « vraies identités » même si ça reste un pseudo, effectivement. André était mon grand-père, un homme qui a beaucoup compté pour moi.

  • Je sais que ton mari t’aide beaucoup pour ton blog, est-ce que d’autres personnes de ton entourage te soutiennent dans ta passion de l’écriture?


Oui, il m’a fait un blog magnifique avec un petit coup de main d’une copine très douée pour le graphisme ! (La copine rougit et te remercie, pour ceux qui n'aurait pas suivi la copine c'est moi, Ninie). Mon père s’investit aussi régulièrement il fait partie de mes relecteurs pour l’orthographe, conjugaison, etc. Il y passe du temps et je lui en suis toujours reconnaissante. Ma mère commence à lire tous mes livres et elle se montre à la fois critique et encourageante. Deux copines complètent aussi mon équipe de bêtas régulières.

  • D’ailleurs que pensent-t-ils de ta passion ? Est-ce qu’ils ont lu tes écrits ?


Mon mari a la gentillesse de laisser cette passion envahissante accaparer une partie de mon temps et de gérer les coups de stress, de dépression, d’euphorie... Il m’aide de bien des manières mais il a encore peu lu de mes écrits à part « Camping dating » du temps où je le corrigeais, pour me donner son avis.

  • Ta fille est encore petite, mais quand elle aura l’âge lui feras-tu lire tes écrits un jour ? Ou n’est-ce pas envisageable ?


Si elle en a envie et qu’elle est assez grande (j’écris des romances « contemporaines » pas du Barbara Cartland, donc elles contiennent des scènes explicites !), bien sûr qu’elle pourra les lire. Mais j’ai écrit des sagas pour ados et j’ai bien l’intention d’écrire aussi des livres pour les plus jeunes dans les années à venir pour qu’elle puisse me lire très vite. Ça sera ma première critique ! Vu ses passions du moment, il y aura des escargots, cela a l’air de la tenir à cœur… 

TOI ET TA PASSION :

  • J’ai lu sur ton blog, que ton père avait lancé ta première parution (aujourd’hui introuvable), peux-tu nous dire de quoi parlait ce bouquin ?


Tu as mené l’enquête je vois ;) Je l’ai écrit à six ans, je n’ai pas un souvenir très net, mais c’était l’histoire d’un chien et les péripéties de sa petite vie d’animal de compagnie… Encore un chef-d’œuvre qui ne passera pas à la postérité. Il aurait sans doute fait fureur chez les 6-8 ans !

  • Ecris-tu partout ou t’enfermes-tu dans un endroit au calme pour écrire ?


J’écris principalement chez moi, sans télé, avec ou sans musique selon mon degré de fatigue. Je dois composer avec mon métier (mes métiers, j’en ai plusieurs), ma fille, le quotidien…

  • Avant d’écrire est-ce que tu as besoin de respecter un rituel ? Ecrire avec ton stylo plume préféré ? Ecrire avec une musique chère à ton cœur ?


Je me fais souvent du thé pour lancer la machine. Pour le reste, non, pas de rituel. Je ne suis pas quelqu’un de trop routinier… étant donné qu’écrire ne constitue pas en soit une routine assez répétitive (toujours dire des choses très contradictoires, ça intrigue le lecteur).

  • Quand tu travailles sur tes romans, as-tu un plan ? Ecris-tu la trame et ensuite le reste de l’histoire ou tout te vient-il au fur et à mesure ?


J’ai une idée de base plus ou moins développée. D’une page sur mon petit cahier où je note mes idées, à 4, 5, voir plus. Mes projets YA (ados) sont les plus développés en termes de prises de notes… ce qui me semble ironique quand on sait que la plupart des gens voient ça comme une « sous littérature ».
« Camping dating » n’avait aucune trame et j’ai juste suivi le fil de ma plume. J’ai découvert l’histoire en l’écrivant en huit jours. Evidemment, ça nécessite plus de boulot derrière  pour vérifier la cohérence.

  • Ton inspiration où la trouves-tu ? Dans la vie de tous les jours ? En regardant la télévision ? En écoutant la radio ? En discutant avec des amies ? Dis-moi tout. 


Un peu de tout ça. En lisant, en voyant des films, des mangas, en écoutant de la musique, même devant une pub ça peut  se déclencher (comme pour « Camping Dating » ceux qui l’ont lu comprendront de quelle pub je parle). Des fois différences influences se surajoutent sur un projet.

TOI ET TES ROMANS :

  • Je viens tout juste de finir « Camping Dating » ton premier roman édité chez Milady. Est-ce que tu as prévu une suite ? Personnellement je le trouve trop court et je me pose pleins de questions sur tes personnages.


Désolée, il parait que les auteurs sont sadiques, je ne fais pas exception à la règle. * rire démoniaque* La critique « trop court » revient souvent sur les premiers retours et une partie de moi le prend avec plaisir ; c’est flatteur, on suppose que le lecteur s’est attaché aux personnages et qu’il n’est pas lassé.
A l’origine « Camping » a été écrit pour un concours comme tu le sais. La longueur était imposée et je trouvais au final que le format fonctionnait bien ; pas le temps de s’ennuyer ou de risque de temps mort avec un tel format.
Donc pour l’instant, pas de tome deux prévu. Je ne peux pas dire que l’idée n’a aucun sens, mais il est trop tôt pour y réfléchir. Il faudrait voir les retours des lecteurs dans les mois à venir. Et que Gaby revienne me raconter un peu plus de son histoire…

  • Que peux-tu nous dire sur « Camping Dating » pour ceux que ne connaissent pas encore ton histoire ?


« Camping Dating » est l’histoire de Gabrielle jeune femme dynamique qui se retrouve sans boulot aux portes de l’été. Un coup de fil providentiel de Ryan Misson qui lui propose une place de gérante dans un camping de luxe en Espagne. Le camping propose aux vacanciers de trouver l’amour lors de leur séjour, un peu comme un site de rencontre grandeur nature. Gaby va devoir veiller sur tout ce petit monde un été, malgré un animateur un peu dragueur, un patron têtu, autoritaire et sexy. Sans oublier le caractère latin de notre héroïne qui la pousse à se jeter tête première dans la bataille ; que ce soit pour aider quelqu’un ou dans une dispute. Gaby est un perso que j’espère fort et positif.

  • Ton prochain roman « Un amour marqué » va être publié le 13 mai 2015. Tu m’as déjà convaincu avec ce que tu m’en as dis, mais si tu devais persuader d’autres personnes de découvrir ce nouveau roman, que pourrais-tu nous dire sur ce livre ? 


C’est tout le contraire de « Camping » et je crois que c’est l’intérêt de les voir sortir en même temps finalement. Si on a aimé ma plume, la tester avec ces deux projets opposés donnera une bonne idée de mon univers d’écriture. Les personnages de « Un amour marqué » ont un lourd passé, ils se débattent et tentent d’avancer malgré tout. Faire confiance et se laisser approcher est compliqué pour eux. Je suis fière de cette grosse différence entre ces deux premiers livres : il me semble qu’elle me représente bien.

  • Je viens de découvrir sur ton blog, que tu serais à nouveau publié chez Milady avec « Zone de Transit » au mois de septembre. J’ai donc lu le résumé et j’attends maintenant avec impatience de le découvrir. Est-ce un texte que tu as écris pour une occasion particulière comme « Camping Dating » ou pas du tout ? 


Je l’ai écrit en 2010 pour me « vider la tête » d’une saga pour ados un peu longue. A l’époque, je l’ai proposé à un petit groupe d’amies et leurs réactions enthousiastes m’ont encouragée à finir le livre. C’est peut-être ce qui m’a donné la confiance suffisante pour persévérer dans cette voie. « Zones de transit » garde une place particulière dans mon cœur. Peut-être parce qu’il est l’un de mes projets les plus longs et quelque part mon premier « vrai roman ». C’est aussi l’un des livres que j’ai eu le plus de mal à quitter.
Il y a beaucoup de références à l’Art, la musique, le cinéma, de nombreuses œuvres que j’aime et que j’ai parsemées dans le livre. J’espère que cela rendra le roman un peu atypique et donnera envie aux gens d’aller écouter la playlist du roman en lisant les scènes, regarder le tableau dont je parle, etc.    

  • Les personnages de tes histoires sont-ils inspirés par des personnes que tu connais ?


Bonne question… souvent par un aspect, un nom, un type de comportement, une expression ou un tic. Mais je n’ai encore jamais décrit de à A à Z quelqu’un. C’est plus un patchwork.

TOI ET TES PROJETS :

  • Quels sont tes futurs projets dans l’immédiat ? Ecriture, pause vacances ?


Dans l’immédiat, je dois finir « Un amour marqué », j’ai la relecture de la version finale qui arrive avant la mise à disposition dans le commerce. Ensuite, fin mai je commencerais le travail sur « Zones de transit ». Cela devrait m’amener jusqu’à fin juin. J’ai aussi la nouvelle fantastique qui a gagné un concours chez Làska à corriger pour fin août. Cela devrait s’enchaîner. Et au milieu de tout cela, reprendre l’écrire des projets en cours : quand on a beaucoup à corriger, les nouveaux projets n’avancent pas ! Cet été je pense faire une pause d’un gros mois je l’aurais bien mérité. Ma PAL diminuera enfin !

  • La romance est-ce ton domaine de prédilection ou as-tu prévu d’autres genres pour tes nouveaux livres ?


En 2010 quand j’ai repris l’écriture plus intensivement après une longue période de pause, je m’orientais beaucoup plus vers des livres fantastiques, sûrement car je ne lisais que ça : bit-lit, dystopie, YA fantastique… et j’écrivais donc plus ce type de livres aussi. La romance est venue pour « changer d’air » et c’est ce qui a finalement abouti le plus vite. Mais je ne désespère pas de proposer bientôt ce type de projets aux lecteurs. Vous pouvez organiser aussi une grande pétition à soumettre à mes éditeurs si vous voulez !

  • As-tu un livre en cours d’écriture ? Si oui peux-tu nous en dire un peu plus ?


Comme je le disais, mes lectures m’inspirent et j’ai lu toute une série de livres « New Adult » qui ont déferlés en France, cela m’a donné envie d’en donner ma version. En ce moment j’écris donc un New Adult assez dur, les personnages ont un lourd passif et ils se connaissent depuis l’enfance. Je développe leur histoire depuis leur six ans jusqu’à l’âge adulte. J’écris aussi une série de nouvelles  courtes très « chick-lit » sur des rencontres dans les transports en commun.

  • Tes nouveaux projets, les écris-tu directement sur ton pc ou as-tu un calepin dans lequel tu écris tes textes ? Et est-ce que tu te sens proche mentalement de tes personnages ?


Les idées en vrac sur un cahier (qui va finir par être plein), le projet en lui-même, directement sur l’ordinateur. C’est déjà tellement de boulot à corriger que si je devais tout recopier du papier, ça serait ingérable. Mon système est très compliqué, on dirait un menu chinois, il y a des codes bizarres, des numéros « J12 » « BL1 ». En ce moment, j’écris « R7 » et « R23 »…

  • Quand tu as une idée pour un nouveau roman, est-ce que tu en parles avec des amies ou tu écris et tu fais lire ensuite à des bêtas-lectrices ?


J’ai peu d’amies que ça ne fatigueraient pas d’en entendre parler le temps que je finisse de A à Z un projet. C’est assez insupportable je crois. Un petit groupe de copines (elles se reconnaîtront) m’encouragent et attendent mes sorties avec impatience. Elles peuvent témoigner du long chemin entre l’écriture et la publication.
Celle qui entend le plus parler des différents processus est sans doute Florence. Elle aussi est auteure et on se tient au courant, on discute, on relit les projets l’une de l’autre – même si elle m’aide plus que je ne l’aide la pauvre. Florence, si tu lis ça,  tu es une perle ! Ça sera dit ! Et tu participes à la sauvegarde mentale de mon mari qui finirait par devenir fou avec tous mes psychodrames de «d’écrivaillonne »… Même s’il doit en écouter beaucoup et qu’il le fait avec la zenitude d’un maître bouddhiste (sûrement en pensant à autre chose d’ailleurs).

TOI ET TA VIE DE TOUS LES JOURS :

  • As-tu d’autres passions que l’écriture ? 


Beaucoup trop. Je suis plasticienne de formation et j’aime les arts en général. La peinture, même si je pratique peu en ce moment, le dessin… Ecouter de la musique et lire font partie de mes besoins quotidiens. J’aime cuisiner, je fabrique des choses et d’autres… je crois que je suis plus quelqu’un de « trop passionné » que le contraire.  

  • Où te vois-tu dans dix ans ?


Avec ma famille heureuse et épanouie. Et je l’espère, avec mes différents métiers qui s’équilibrent. En espérant que des lecteurs accepteront toujours de me lire à ce moment-là et des éditeurs de me publier. Voir les miens heureux reste le point principal.

  • Si tu devais te décrire en trois mots ? Quels seraient-ils ? 


Créative. Désordonnée. Têtue.

  • Est-ce que tu es une adepte des réseaux sociaux ? Facebook, twitter …


Twitter, du tout. Mon mari m’explique encore, je finirai sûrement par comprendre. Facebook beaucoup plus, je suis des auteurs, les actualités littéraires des éditeurs… je trouve même ça assez chronophage si on n’y prend garde. C’est aussi un moyen de se faire connaître des lecteurs à l’heure actuelle, il ne faut pas se leurrer.

  • Que penses-tu de l’édition numérique ? Je sais que la hantise des auteurs c’est de se retrouver sur les sites de téléchargements illégaux.


Je crois qu’il faut prendre autant de recul que possible avec ça. Déjà on peut difficilement l’empêcher. J’ai juste du mal à comprendre les gens qui vont lire tous les livres d’un auteur sans jouer le jeu d’acheter ce qu’il produit à un moment donné. Surtout quand c’est un petit auteur français et pas Nora Roberts. Même si je n’incite personne à aller télécharger toute la bibliographie de Nora hein. Mais ça me semble différent quand on voit un petit auteur français qui sort le cinquième tome de sa série chez un petit éditeur et dont les livres sont piratés le jour même. Si on en est au cinq, a priori, on aime le boulot de cet auteur ou on a un vrai fond masochiste.
Après je ne suis pas sûre d’être vraiment concernée, je n’intéresse pas grand monde et je vais essayer de continuer à écrire, j’espère être lu, le reste n’est plus de mon ressort.  Je vous remercie d'avoir suivi l'interview de Fanny André et si vous voulez découvrir la seconde partie de cette interview, retrouvez-là sur le blog d'ici quelques jours. En attendant, n'hésitez pas à découvrir mon avis sur "Camping Dating


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