Chronique « Centaurus (T1) »

Scénario de Léo et Rodolphe, Dessin de Zoran Janjetov,

Public conseillé : Adultes / Adolescents

Style : Anticipation
Paru chez Delcourt, le 4 mars 2015, 48 pages, 12 euros
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L’Histoire

Dans l’arène d’un petit village, Bram, un jeune homme doué d’une force titanique, affronte un énorme grizzli. Encouragé par la jeune et belle June, il est arrêté dans son élan par Joy, sa soeur jumelle, qui l’interpelle par un message mental.
Au même moment arrive Ethel, une femme envoyée par le gouvernement tout spécialement pour rencontrer les deux jumelles. Malgré sa totale cécité, June a dessiné de curieuses figues géométriques.
Lors d’une réunion en petit comité, Ethel propose aux deux jeunes femmes de les rejoindre sur la mission de reconnaissance…sur Vera.
Enfermées dans un vaisseau monde, elles voyagent comme tous les habitants du vaisseau, à travers l’espace. Le voyage qui a commencé il y a plus de 400 ans touche à sa fin, et des formes semblables aux dessins de June sont visibles à sa surface. Malgré la résistance du personnel engagé pour cette mission, Bram et Pierre (un grand connaisseur de la faune et la flore sauvages) sont invités à rejoindre l’équipe……

Ce que j’en pense

Vous connaissez et appréciez l’univers S.F. particulier de Léo (Aldébadran, Betelgeuse…) ? Ses mondes étranges, son imaginaire débridé (faune et flore), ses descriptions des relations humaines ? Et bien, vous allez adorer “Centaurus” !
Cette nouvelle série, scénarisée par Léo et Rodolphe (auteur prolifique et complice de Léo sur “Trent” et “Kenya”), dessinée par Zoran Janjetov (dessinateur des “Technopères”, “La Caste des Métabarrons”…) est un copier-collé des principes exploités dans les séries de Léo.
Point de départ classique (typé anticipation), les auteurs nous racontent l’exploration d’un monde lointain, assez semblable au notre, faute d’avoir épuisé toutes les ressources de notre planète Terre. C’est l’occasion de mettre en image le monde-vaisseau, sur lequel vivent depuis des centaines d’années les humains sélectionnés pour le voyage interstellaire. D’ailleurs, ils partent du principe que certains humains en ont oublié la réalité et le but du voyage.

Ce premier tome est une mise-en-place, centrée sur cette idée et sur la galerie de portraits de personnages ‘haut en couleur” : les deux soeurs jumelles June et Joy, aussi belles d’intelligentes et étranges; Bram, le “gros musclé et gentiment inculte”, ainsi que les autres protagonistes de la mission d’exploration.
Bien entendu, à l’approche de la planète cible Vera, les choses se compliquent. Est-elle habitée ? Quels seront les réactions des “locaux” ? Quels dangers menacent les colons humains ?
Léo et Rodolphe jouent avec l’habituel conflit “Humain versus Nature” et ils le font bien.

Le récit est assez lent et prend son temps pour exposer les enjeux et les personnages, et on arrive assez vite à la fin de l’épisode, en ayant envie d’en connaître la suite…
Pour satisfaire, les inconditionnels d’”Aldébaran” et consort, Léo et Rodolphe ajoutent quelques bébêtes effrayantes et/ou monstrueuses. C’est clair, le contrat est rempli !

Côté dessin, Zoran Janjetov travaille son trait “sous influence”. Il en passerait presque pour du “Léo”…Compositions sages, prédominance des plans larges et des plans très rapprochés, cases à l’encrage un peu statique, on s’y tromperait…
Enfin, le dessinateur des “Technopères” a tout loisir pour exprimer son goût de la technologie avec une grande rigueur. Petite navette d’exploration ou vaisseau-mère, pas un boulon de manque à l’appel.