Fracture, de Megan Miranda

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Amis de longue date, Delaney et Peter sont inséparables et fréquentent la même bande de copains. Dès les premiers coups de froid, ils ont coutume de se rejoindre près du lac gelé. Cette fois, coupant court le chemin classique pour gagner du temps, Delaney glisse sur la glace qui se fracture sous son poids. Son corps est aussitôt englouti par les eaux froides. Onze longues minutes passent. Delaney se réveille sur un lit d'hôpital, provoquant la stupéfaction générale.

Elle était morte (son cœur avait cessé de battre). Et pourtant, elle a repris connaissance, en bonne santé, bouleversant les pronostics médicaux. Mais au fond d'elle, Delaney est complètement chamboulée. Morte, puis revenue à la vie. De quoi vous mettre la tête à l'envers. Elle n'ose se confier à personne, car la moindre faiblesse alerte ses parents et Peter se sent responsable de son accident. Seule sa rencontre avec Troy, également rescapé d'un coma, va pouvoir l'aider à passer le cap. 

Malgré les comparaisons (Le dernier jour de ma vie et Si je reste), ce roman n'aura pas su tenir la distance. L'histoire, dont l'aspect sombre et poignant avait tout pour me séduire, m'a semblé trop brouillonne et peu convaincanteJ'ai néanmoins beaucoup aimé la personnalité de Delaney, qui est une fille ordinaire, avec ses qualités de ses défauts (intelligente, bûcheuse, déterminée, godiche et impulsive). Banale, oui mais sincèrement attachante.

Fragilisée par son état de miraculée, Delaney se sent aussi de plus en plus déchirée, mérite-elle de vivre, de saisir cette seconde chance, ou a-t-elle triché en échappant à une macabre destinée ? La réflexion, très pertinente, est conduite avec sensibilité, en tentant une approche méthodique et délicate (et en contournant le piège du fantastique). Malgré tout, le rendu paraît trop flottant et nébuleux. Dommage, la lecture reste distrayante, mais sans grande profondeur. 

PKJ, avril 2014 ♦ traduit par Juliette Paquereau (Fracture)