Critique de comics : Gotham Central

Découvrez le quotidien des policiers de Gotham City. Il n’est pas toujours facile de servir la justice quand un justicier masqué impose la sienne à la ville… Derrière Batman, derrière Gordon, il y a Gotham Central.

Si vous cherchez un nouveau Batman à lire, vous faites fausse route ! Le Chevalier Noir est inévitable à Gotham, mais vous ne ferez que le croiser dans ce récit, et ses protagonistes ne seront pas ravis de le voir apparaître. On pourrait presque les qualifier de rivaux, tant le travail de Batman donne l’impression que les efforts de la police sont vains. Le rapport d’amour-haine est assez évident à comprendre ! Et si l’on est d’accord avec l’idée que c’est la présence d’un justicier déguisé en chauve-souris qui attire les criminels « spéciaux » comme le Joker ou Mister Freeze… Oui, on se met totalement à la place des flics de Gotham City : usés, amers, mais tentant toujours de faire du bon boulot malgré les circonstances extraordinaires auxquelles ils doivent faire face. Le scénariste est le génial Ed Brubaker, grand spécialiste du genre espionnage/polar, à qui l’on doit déjà Captain America : le soldat de l’hiver, le comics qui a inspiré le film, et les meilleures histoires de Catwoman, parues en France sous le nom Ed Brubaker présente Catwoman en quatre tomes. Avec ce nom sur la couverture, vous êtes sûrs d’y trouver votre compte ! On en reparle bientôt dans la rubrique Comicsographie !

critique de comics gotham central

Gotham Central est un très bon policier qui met en avant la police mais pas le commissaire Gordon, pour changer ! On découvre l’équipe de jour et de nuit, avec des têtes connues comme Renée Montoya. Mister Freeze et Double-Face font leur apparition, mais ce n’est pas ce qui est important dans l’histoire. Comme le disent les policiers, eux, ce sont les cas de Batman, ils n’ont pas leur place au centre d’une histoire de flics. Tout juste à la périphérie.

Ce qu’on voit, c’est les difficultés qu’ont les policiers à faire appel à Batman. Le douleur de perdre un coéquipier et la culpabilité du survivant. La dignité blessée d’une flic dont la vie privée est dévoilée à ses collègues, à sa famille. Les gens de Gotham… Ceux qui n’ont pas de bat-gadgets ou de costume de combat en latex, mais qui doivent se battre pour leur vie quand même. Quelques bémols cependant : les dessins de Michal Lark sont excellents pour rendre une ambiance « polar sombre » mais ils ne sont pas très précis, notamment sur les visages, ce qui rend les policiers parfois durs à distinguer les uns des autres… Dommage pour un comics qui s’attache à dépeindre la personnalité de personnages peu mis en avant !
critique de comics gotham centralEn ce qui concerne les derniers chapitres, ils risquent d’être incompréhensibles pour ceux qui n’ont pas lu Batman : No Man’s Land tome 1, sorti le 11 avril dernier chez Urban Comics. C’est dans cette histoire qu’un lien se forme entre Renée Montoya et Double-Face, et sans avoir lu ce récit, il est difficile de comprendre les motivations derrière ce qui se passe dans Gotham Central… Certaines allusions à « ce qui est arrivé à Harvey Bullock » restent également sans réponse, en attendant les prochains tomes de No Man’s Land. C’est une bonne chose de vouloir créer une sensation d’ « univers partagé » entre les livres publiés, mais l’éditeur devrait penser à ceux qui ne lisent pas toutes les parutions et mettre une petite note explicative plutôt qu’une simple mention « voir No Man’s Land tome 1 » !

Pas de sans-faute donc, mais une excellente note pour Gotham Central. C’est super qu‘Urban Comics se risque à faire paraître des titres à priori moins vendeurs que Batman. Même si c’est le même univers, le genre n’a rien à voir et c’est tant mieux ! Un peu d’air frais, c’est toujours positif. Urban Comics a annoncé quatre tomes de Gotham Central avec cette photo :

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En résumé : si vous aimez les bons polars, courez chez votre librairie préférée, et n’oubliez pas de me donner votre avis ci-dessous :)