La faute, une vie en Corée du nord

Chronique « La faute, une vie en Corée du nord » : En oubliant de porter le badge officiel des portraits souriants de ses dirigeants défunts, Chol-il va faire chavirer son existence…

Scénario de Michael Sztanke, dessin de Alexis Chabert

Public conseillé : Adultes, adolescents

Style : Historique, Drame Paru chez Delcourt, le 7 mai 2014


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L’histoire

Nous sommes en décembre 2011, la Corée du nord a perdu son « Cher Leader », Kim Jung-il. Lors des funérailles, le guide touristique Chol-il (personnage principal du livre) va égarer le badge qu’il doit, comme tous les autres, impérativement porter durant la cérémonie. Il représente un portrait souriant des deux précédant dirigeants du pays. Ce manquement à la règle est considéré comme une faute grave, mais il sera offert à Chol-il, une chance de se faire pardonner. Il sera observé jour et nuit pendant ses dix prochains jours de travail, durant lesquels il devra accompagner deux européens venu réaliser un documentaire sur le Pays. Suite à cela, ses supérieurs pourront décider si oui ou non il est un traître de la patrie.

Ce que j’en pense

Les auteurs nous plongent dans l’univers cloisonné de la Corée du nord, à travers la vie de Chol-il, dont le quotidien va être totalement bouleversé à cause d’un simple badge. Cet oubli prendra des proportions totalement démesurées, puisque sa famille sera même contrainte de fuir le pays. En effet, lorsqu’un citoyen trahit sa patrie, les membres de sa famille sont blâmées sur plusieurs générations.
Cet album nous fait découvrir les pratiques insensées et sectaires de ce pays, les dirigeants sont considérés comme des demi-dieu, des soleils… Ils sont plus importants que la propre famille des habitants. L’aveuglement du peuple est réellement déconcertant, alors que les conditions de vie sont désastreuses. Ce que je trouve réussi dans cet album, c’est le fait que ce ne soit pas un document à charges contre la Corée du nord. On découvre le pays à travers les yeux du guide touristique et l’on peut constater que son dévouement est sincère.
Dans la deuxième partie du livre, l’auteur et journaliste Michaël Sztanke se met en scène comme l’un des deux étrangers venu visiter les lieux. C’est à ce moment du récit qu’intervient un point de vue extérieur. Bien que les évènements soient romancés et que l’intrigue soit inventé, les situations et les dialogues entre les journalistes et le guide touristique sont bien réels, ce qui fait tout l’intérêt de cette « BD documentaire ».

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Le dessin

Le trait d’Alexis Chabert est extrêmement dépouillé dans cet album. Il va à l’essentiel, les décors et les personnages sont représentés très simplement, il laisse en somme, la part belle à l’histoire. Les couleurs sont elles aussi très basiques. Des aplats sans ombrages, rien de plus. Cependant, les teintes choisies sont très pertinentes par rapport au propos. Ces ambiances ternes, ponctuées parfois de rouge vif sont particulièrement représentatives de la Corée du nord. Il faut également noter que certaines pages sont de véritables illustrations en couleurs directes, ce qui ramène une pointe de réalisme dans l’aspect visuel de l’ouvrage.

Pour résumer

« La faute, une vie en Corée du nord » brille par son aspect documentaire et par son sujet, peu présent en BD. Les images de ce pays sont très rares, le roman graphique est donc un média de choix pour montrer ce que l’on ne peut normalement pas voir. Cette BD de reportage est donc une belle réussite, davantage sur le fond que sur la forme. Même si finalement, un dessin sobre était certainement le choix le plus judicieux.
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