Le Livre perdu des sortilèges, Tome 1 de Deborah HARKNESS

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Le Livre perdu des sortilèges, Tome 1

de Deborah HARKNESS

(Lecture Commune)
Orbit,
2011, p. 519
Première Publication : 2011
Pour l'acheter : Le Livre perdu des sortilèges

Deborah Elizabeth Harkness, née le 5 avril 1965
aux États-Unis, est professeur d'histoire à l'université
de Californie du Sud. Le Livre perdu des sortilèges
est son premier roman, dont les droits ont été vendus
avant même sa parution dans trente-quatre pays
et sera bientôt au cinéma.

Wikipédia.

Les avis des autres lecteurs :Anastasia.B, Audel, Elahbulle, Frankie, Frenchbooklover, Guenièvre, Harmo20, Kincaid40, Lulubel, Luna, Morgaxia, Nane42, Natiora, Soevangeline, Sokitty,
http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Habillage/Quatriemedecouverture.jpghttp://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Dgrisfonce.jpgiana Bishop est la dernière d'une longue lignée de sorcières, mais elle a renoncé depuis longtemps à son héritage familial pour privilégier ses recherches universitaires, une vie simple et ordinaire. Jusqu'au jour où elle emprunte un manuscrit alchimique : L'Ashmole 782. Elle ignore alors qu'elle vient de réveiller un ancien et terrible secret, et que tous - démons, sorcières et vampires - le convoitent ardemment. Parmi eux, Matthew Clairmont, un vampire aussi redoutable qu'énigmatique. Un tueur, lui a-t-on dit. Diana se retrouve très vite au coeur de la tourmente, entre un manuscrit maudit et un amour impossible.

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http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Lbordeau.jpge Livre perdu des sortilèges (et non Le Livre des choses perdues de John Connolly), est une bonne grosse brique qui m’a été offerte il y a de cela un an par Tsuki qui l’avait adorée ! J’étais un peu anxieuse à l’idée de faire cette lecture car, à côté des nombreux coups de cœur vus sur la toile, j’ai aussi vu des lecteurs très déçus… J’avoue également que la densité et l’épaisseur de ce pavé me faisaient un peu peur, c’est donc une lecture commune organisée sur Livraddict qui m’a enfin décidée à me lancer !
Et j’ai bien fait car ce fut une excellente surprise et j’envisage très sérieusement de lire la suite dès que possible ! Je mets un petit cœur en haut de cette chronique car cela faisait très longtemps que je n’avais pas été autant happée par un univers… et la richesse de celui-ci mérite bien un signe pour le distinguer des autres bonnes lectures.
Alors oui, impossible de cacher ce fait : c’est dense. Très dense même et ça peut en rebuter plus d’un. Ce n’est pas le genre de livres qui se lit en deux heures mais c’est plutôt le genre d’ouvrages qui demande de prendre son temps sur chaque page pour bien entrer dans l’univers présenté. Alors préparez-vous, les descriptions sont nombreuses et ultra précises mais à mon sens, elles permettent une bonne immersion dans le contexte. C’est très important de réussir à s’imaginer chaque détail d’une histoire et pour moi, c’est ce qui sépare les bons livres bien écrits des livres trop superficiels. Plusieurs fois, j’ai complètement oublié que j’étais dans mon appartement pour me retrouver auprès de l’héroïne empruntant des manuscrits dans la belle bibliothèque d’Oxford ou dans le château familial de Matthew en Auvergne… J’ai particulièrement apprécié ce côté très immersif et je félicite Deborah Harkness d’avoir su me happer comme elle l’a fait.
Si je ne me trompe pas, il s’agit d’un premier roman. Et pour un premier livre de cette ampleur, c’est travaillé, recherché, contrôlé. Bravo ! L’auteure maîtrise son univers, historiquement et scientifiquement parlant. On sent un vrai travail de recherches derrière tout ça (beaucoup de références bibliographiques et d’extraits de manuscrits anciens), notamment du côté de l’alchimie. J’ai trouvé toutes ces références passionnantes ! J’ai eu l’impression de lire quelque chose « d’intelligent ». Deborah Harkness ne prend pas ses lecteurs pour des truffes au cerveau limité et ça fait plaisir !
On sent qu’il y a encore plein de choses cachées au sujet des sorcières, des vampires et des démons… Je sens beaucoup de matière et de potentiel et je suis sûre que nous ne sommes pas au bout de nos surprises !
Le Livre perdu des sortilèges n’est pas un livre superficiel qui reste en surface, mais un texte mature ; et ça me plait beaucoup.
http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Auteurs/deborahharkness.jpgOutre l’univers, les personnages et leurs relations m’ont paru également très matures. En effet, Diana est une héroïne trentenaire et une scientifique universitaire. On est loin des héroïnes adolescentes aveugles et qui ne comprennent rien à rien. Diana a du vécu et un cerveau. J’ai beaucoup apprécié sa personnalité de chercheuse (ça me rappelle quelques bons souvenirs de l’université) et le parallèle fait à Diane la Chasseresse. Je suis très contente de voir ENFIN une auteure qui va aux origines de la Wicca/sorcellerie en mentionnant une des déesses patronnes et en le faisant bien (la Déesse n’est pas uniquement bienveillante et l’auteure le souligne parfaitement bien). Voilà une preuve supplémentaire de la qualité des recherches faites pour la rédaction de cette histoire. En plus d’être universitaire, Diana est aussi et surtout une sorcière, mais une sorcière qui s’ignore depuis plus de 20 ans. Elle ne sait pas grand-chose sur les capacités de son « clan », ni sur les autres d’ailleurs (vampires et démons). Le lecteur découvre donc ses pouvoirs et l’Histoire des sorcières en même temps que l’héroïne. L’immersion est encore plus complète !
C’est également à cause (ou grâce ?) à sa méconnaissance des autres créatures, que le lecteur reçoit des informations sur celles-ci, toujours aux côtés de Diana. On découvre avec plaisir Matthew, des bribes de son histoire et sa famille de vampires. Pour une fois, j’ai vraiment beaucoup aimé les caractéristiques que Deborah Harkness a offert aux « sang-froid », je trouve l’ensemble peut-être pas « réaliste » mais au moins très vraisemblable. C’est très proche de ce que je m’imagine lorsque je pense aux vampires.
Pour le moment, on ne sait pas grand-chose des démons, mais avec l’arrivée d’un nouveau couple dans les derniers chapitres, je pense que l’auteure nous réserve quelques surprises… En tout cas, j’ai hâte d’en apprendre plus sur ces « artistes » bouillonnants !
En fait, pour résumer plus simplement, j’ai adoré tous les personnages, qu’ils soient principaux ou secondaires. Ils m’ont tous paru avoir une personnalité complexe et unique. Je n’ai eu aucun mal à me les imaginer, à apprendre à les connaître et à les aimer/détester. J’apprécie tout particulièrement l’un d’eux : Ysabeau, la mère vampire de Matthew. Femme charismatique et peu commode, elle se révèle au fil des pages et j’ai vraiment eu un gros coup de cœur pour cette figure. J’espère la revoir dans le tome suivant !
Vous vous en doutez, la relation amicale puis amoureuse entre Diana et Matthew est un élément important de l’intrigue. C’est vrai qu’elle prend un peu de place mais je l’ai trouvée mature (merci de ne pas nous avoir offert une énième amourette niaiseuse) et intimement liée à l’ensemble de l’histoire, donc à mon goût, elle n’empiète pas sur le reste et est bien dosée. J’émets tout de même une petite réserve avec l’utilisation du vouvoiement entre les deux héros sur 99% du texte. Je veux bien que Matthew soit un vampire millénaire donc forcément un peu vieux jeu, mais quand même, quand tu passes certaines étapes dans l’intimité, y a un moment où le « vous » n’est plus d’actualité… mais c’est peut-être moi qui ne suis pas assez vieux jeu, pour le coup !
Juste un dernier petit mot au sujet de la forme : c’est simple, j’ai adoré ! La grande majorité des chapitres sont écrits du point de vue de Diana (un joli petit « je » qui accentue le côté immersif déjà bien présent), je regrette simplement qu’il n’y en ait pas eu plus du côté de Matthew (seulement deux ou trois lui sont consacrés, et encore, pour lui, Deborah Harkness prend un peu de distance et utilise la troisième personne du singulier). Peut-être le deuxième tome est-il plus équilibré de ce côté-là ?
Inutile de répéter que de mon côté, les longues descriptions très détaillées, pouvant paraître inutiles, m’ont beaucoup plu et me semblent, au contraire, très importantes pour bien mettre en place un univers complet et précis. C’est grâce à elles que, je pense, j’ai pris autant de plaisir à suivre les aventures de Diana qui est devenue, au fil des pages, une héroïne amie.
Le Livre perdu des sortilèges est un texte dense et riche, aussi bien dans le fond que dans la forme. L’auteure offre un premier tome intelligent, va assez loin dans ses explications/théories/hypothèses fantastiques et ne prend pas ses lecteurs pour des abrutis ; merci ! De l’imaginaire comme je l’aime. Je conseille donc fortement et lirai sans aucun doute le tome suivant (et les autres titres de Deborah Harkness, une auteure à suivre) !

"En tant que scientifique, Diana, je peux vous dire qu'il n'existe rien qui soit qualifiable de "normal". (Son ton s'était durci). La "normalité", c'est une fable que les humains se racontent pour se réconforter, quand ils sont confrontés à la preuve que presque tout ce qui les entoure est tout sauf "normal"."
"Je ne renoncerais jamais à la peine si cela m'obligeait à ne plus connaître la joie."
"- C'est un régime relativement courant pour un vampire quand nous sommes en compagnie de sang-chauds, répondit-il en se servant du vin.
- Vous devez beaucoup fréquenter les bars, si vous aimez le vin et les cacahuètes, observa Sarah."


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois