La seule information de ces dernières semaines qui vaille c’est la libération de Boualem Sansal et tous les médias vous en n’ont donné les détails, « L’infatigable militant de la liberté, enfin libre » annonce Le Figaro du 13 novembre et Kamel Daoud complète dans le même journal, « Aujourd’hui, Boualem Sansal est libre, mais il reste à libérer toute l’Algérie. »
Dans Le Figaro du 6 novembre, un long papier sur Philip Roth dont un nouveau tome de La Pléiade vient de paraître, « ce troisième volume de l’auteur américain réunit ses romans des années 1993-2007, période faste et prolifique » : Opération Shylock, Le Théâtre de Sabbath, Le Complot contre l’Amériqueet Exit le fantôme. Des romans incontournables. Un quatrième tome est prévu…
Dans Le Figaro du 27 novembre, parution d’une nouvelle traduction du roman de William Faulkner, Le Bruit et la fureur (Gallimard) qui facilite la lecture de ce texte difficile et somptueux : « Au bout du compte, si la première version nous avait fait découvrir Le Bruit et la fureur, la nouvelle nous permet sans aucun doute d’apprécier les subtilités et les passages retors de ce texte hypnotique. » Notons aussi la parution du nouveau bouquin de Lawrence Osborne, La Ballade d’un petit joueur (L’Herne), « On a rarement décrit aussi bien la puissance d’une addiction, ce monde flottant, dangereux, où toutes les choses se conjuguent au conditionnel. »
L’édition du 4 décembre me réjouit car deux romans que j’ai déjà lus et trouvés bons, sont ici aussi mais par des professionnels de la critique, appréciés : Scott Preston avec Le Sang des collines(Albin Michel) « Ce premier roman saisit à la gorge (…) Le désespoir a de la gueule » et Dror Mishani avec Les Doutes d’Avraham(Folio) « Comme chez Simenon, Dror Mishani a le don d’endormir le lecteur tout en avançant dans son énigme pas à pas ».
Le Monde du 7 novembre me signale qu’un inédit de 1924 d’Alfred Döblin dont nous avons tous lu Berlin Alexanderplatz, vient de paraître, Monts mers et géants (Gallimard). Un roman d’anticipation « singulier témoin des angoisses de son temps », une dystopie qui s’étale jusqu’au XXVIIème siècle ! Je note aussi, en poche, Le Capitaine vampire de Marie Nizet, un roman de 1879, source probable de Dracula…
L’édition du 14 novembre m’informe de la parution d’un inédit de Jim Harrison, une novella, Blue Moon In Kentucky (Héros-Limite). « On y retrouve une intrigue haletante, une langue gouailleuse et sensible, un sens aigu de l’observation et des dialogues vivants qui s’entendent comme des répliques de cinéma. » Bien ou pas, quand on a tout lu de l’écrivain comme moi, on ne peut ignorer ce bouquin et j’y reviendrai bientôt puisque je viens de le terminer.
La semaine suivante, entretien avec Margaret Atwood où l’on apprend qu’elle n’aurait pas vu le jour sans l’intervention d’une chenille ! J’explique : son futur père est fasciné par une chenille, ça le pousse à étudier l’entomologie ce qui l’amène à faire connaissance avec sa mère etc. Elle déclare aussi : « Je pense que les romanciers n’en savent pas plus que les autres sur la nature humaine. Souvent, ils en savent même moins, et tout leur travail consiste à comprendre l’énigme de ce manque à résoudre. » Le critique du journal encense un nouveau livre d’Edna O’Bien, L’Objet d’amour (Sabine Wespieser), un recueil de nouvelles dont la nouvelle titre est « un joyau de psychologie et de concision ».
Dans le quotidien du 28 novembre, je note un très court texte de Pierre Mac Orlan (1882-1970), Petit manuel du parfait aventurier (Mercure de France) qui me paraît jubilatoire où « l’aventure, que voulez-vous, c’est comme la politique, il y a ceux qui la vivent et ceux qui en vivent. »
Enfin le 5 décembre, long entretien avec Ahmet Altan, « l’écrivain turc vient de voir son assignation à résidence levée, après quatre années ayant suivi cinq ans en prison. Très fécond, il publie un roman sur le génocide arménien, sujet tabou en Turquie, tandis qu’en France parait Boléro (Actes Sud), un huis clos amoureux. »

