Éditions Robert Laffont, 2023 (367 pages)
Ma note : 16/20
Quatrième de couverture …
Royaume-Uni, 1935.
Si seulement Georgie s’était enfuie avec son grand amour, Darcy O’Mara ! Au lieu de cela, elle doit maintenant organiser un « petit » mariage, auquel toute la famille royale sera présente. Mais, d’abord, il lui faut trouver un logement approprié pour commencer sa nouvelle vie…
Alors que la situation semble désespérée, elle hérite miraculeusement de la propriété de son beau-père. Darcy étant de nouveau en mission, Georgie doit remettre seule le manoir en état, ce qui est loin d’être une chose aisée ! La maison est délabrée, le personnel incompétent, et de mystérieux événements aussi inexplicables que terrifiants commencent à se produire, éveillant ses soupçons. Est-ce de la paranoïa, ou quelqu’un en a-t-il réellement après elle ?
La première phrase
« Pour une fois, les choses se passent réellement au mieux. J’ai du mal à le croire. Je séjourne à présent chez la princesse Zamanska (Zou Zou ainsi que la surnomment ses amis), qui est originaire de Pologne, tandis que Darcy s’est absenté et que je prépare notre mariage. »
Mon avis …
Pauvre Georgie ! Alors que notre héroïne pourrait enfin savourer pleinement les préparatifs de son mariage, rien ne semble marcher comme sur des roulettes ! Son amie modiste, Belinda, lui propose une robe moderne mais pour le moins déroutante. Son grand-père est sur le point de convoler en justes noces avec une voisine… apparentée à l’incorrigible Queenie. Mais surtout, la famille royale souhaite la voir inviter tout le gotha alors même qu’elle est fauchée comme les blés.
Fort heureusement, une bonne nouvelle vient la cueillir. Lady Georgiana se retrouve en effet, grâce à sir Hubert Anstruther, héritière d’un manoir situé dans la campagne anglaise. Notre héroïne est alors autorisée à s’y installer jusqu’au retour de son ancien beau-père, parti crapahuter dans les montagnes en Amérique du Sud. Si Georgie garde un bon souvenir quant à la tenue du domaine, après y avoir vécu plusieurs années lorsqu’elle était enfant, la réalité la rattrape bien rapidement. Les domestiques qu’elle connaissait et appréciait ont tous été remerciés ou sont partis à la retraite. Mais surtout, le manoir est quelque peu laissé à l’abandon et les nouveaux employés lui réservent un accueil on ne peut plus hostile.
Très vite, les incidents s’enchaînent. Une vieille dame semble vivre recluse dans une pièce en compagnie de ses oiseaux. Notre héroïne manque de passer l’arme à gauche à plusieurs reprises. Et Darcy est une nouvelle fois aux abonnés absents, retenu par son activité professionnelle. Se trame-t-il véritablement de sombres horreurs au manoir d’Eynsleigh ? Ou bien tout ceci ne serait surtout que le fruit de l’imagination de notre Georgie ? Sa mère, son grand-père et son ancienne femme de chambre viendront à la rescousse, pour l’aider à démêler le vrai du faux.
On devine rapidement les dessous de l’intrigue et ses ressorts, mais j’ai apprécié que l’autrice nous propose une nouvelle fois une intrigue qui diffère des précédentes. Sans doute Rhys Bowen revisite-t-elle à sa manière le thriller d’ambiance à la Hitchcock ? On se régale dans tous les cas lorsque Georgiana se décide à explorer la crypte jouxtant le domaine, ou lorsqu’elle n’hésite pas à prendre des risques à la toute fin du récit. Je n’ai pu m’empêcher de penser à Alice Roy, cette héroïne de mon enfance, qui se retrouvait toujours dans des situations périlleuses sans jamais perdre courage. C’est également toujours un régal de retrouver les personnages secondaires de cette série, que ce soit la très snob et enquiquinante Fig ou encore la mère de notre héroïne, toujours très drôle lorsqu’elle nous sert des répliques semblant sortir d’une pièce de théâtre ! Georgie a en tout cas parcouru bien du chemin depuis le tout premier tome. Plus mûre, plus sûre d’elle, on finit véritablement par s’attacher à elle.
Ce récit a donc coché de nombreuses cases : du mystère, de l’aventure, une ambiance cosy comme je les aime. Si mon opus favori reste pour le moment Son espionne royale et les douze crimes de Noël, celui-ci gardera forcément une saveur particulière. Georgie et Darcy O’Mara enquêteront-ils désormais systématiquement main dans la main ? J’ai en tout cas hâte de les retrouver en Afrique, à l’occasion de leur voyage de noces.
Extraits …
« Soudain, je pris conscience du silence qui régnait dans la forêt, et j’eus la sensation d’être épiée. La nuque me picota. L’on m’observait, j’en étais certaine. Je savais que je m’étais enfoncée loin dans le bois. Si les jardiniers me voyaient, après que l’un d’eux m’eut expressément mise en garde contre les pièges, ils devineraient que je les soupçonnais. Et si Eynsleigh était bel et bien le théâtre de manigances, il était possible que l’on me poussât à mon tour dans un escalier, comme le pauvre M. Rogers. »