La route de Wakale  -  Solenn Honorine

L'ArchipelParution : 04/09/2025Pages : 272Isbn : 9782809852622
Prix : 21 €
Présentation de l'éditeur
Alix, ingénieure des eaux, s'engage au Nord-Kivu au sein de Médecins sans frontières. Alix sera bousculée par les enjeux éthiques et politiques d'une région hantée par des conflits interethniques larvés – et par ses idées préconçues sur le travail humanitaire. Une plongée hyperréaliste au cœur d'une mission en Afrique Centrale, racontée au jour le jour et sans clichés.
Les dessous d'une mission humanitaire comme ils n'ont jamais été racontés.
Un premier roman d'un réalisme saisissant, construit comme un film d'action.
Alix, sur un coup de tête, s'est engagée à Médecins sans frontières.
Sa vie de couple et son job d'ingénieure des eaux la menaient dans une impasse. Elle est envoyée au Nord-Kivu, à l'ouest du Rwanda, où vivent des milliers de réfugiés. En liaison avec les Nations unies et les leaders communautaires, le travail humanitaire commence aussitôt : installation de pompes, gestion d'une épidémie de choléra...
Premiers espoirs, premiers déboires. Première mission, sans cesse compromise par les tensions interethniques et les actes de délinquance.
Alix doit naviguer entre les réalités du terrain, les attentes de ses collègues, le bon vouloir de l'administrateur territorial et les intérêts du " major Mars ", un ancien chef de guerre qui attend son heure...
Au moment de renouveler son contrat, des questions surgissent : son engagement est-il désintéressé ? Comment rester neutre lorsqu'on est témoin d'exactions ? Pourquoi soigner des bandits aux mains couvertes de sang ? Une rencontre va tout changer et la révéler à elle-même...
Loin du fantasme héroïque du fardeau de l'homme blanc, La Route de Wakale offre une immersion saisissante parmi cette " bande d'humains " dont personne n'avait raconté sans clichés le travail au jour le jour, " les pieds dans la merde et la tête dans les étoiles ".
Solenn Honorine

Solenn Honorine a été correspondante de presse pendant dix ans en Asie du Sud-Est et en Afrique du Sud, puis chargée de communication pour MSF dans onze pays d’Afrique, ainsi qu’à Haïti. La Route de Wakale est son premier roman.
Mon avis
Alix s'engage sur un coup de tête à MSF, elle est ingénieure des eaux et s'envole au Nord-Kivu, à l'ouest du Rwanda  où vivent des milliers de réfugiés.  Sa mission sera WATSAN, installer des pompes à eau dans les villages et traiter les eaux pour faire face aux risques d'épidémie de choléra.
Très vite, elle sera confrontée à la réalité du terrain qui lui enseignera ses premiers déboires.  Une première mission, c'est tout d'abord observer, s'intégrer, déchanter car les choses sont loin d'être comme on les a imaginées.
Il faut apprendre la patience, prendre le temps de négocier, discuter avec la population, comprendre leur façon de vivre, et puis il y a la corruption, l'insécurité aussi car ici des rebelles veulent reprendre le pouvoir.
Alix va aussi intégrer que l'humanitaire, c'est la neutralité et que quoi qu'il en soit la mission est de soigner, réparer les corps peu importe de quel camp ils se trouvent.
Un récit très réaliste écrit à la première personne, on ressent la véracité, le vécu de l'autrice.  On est vraiment sur le terrain avec Alix, on vit le quotidien, les obstacles auxquels il faut faire face, le sens de l'engagement et les valeurs humanitaires.
Un premier roman intéressant de cette rentrée.
Ma note : 7.5/10  
Les jolies phrases
Plus la charge de travail est intense, plus Esther est épanouie, heureuse vraiment.  Elle est comme un trou noir qui aspire les souffrances : la faiblesse des autres fait sa force à elle. 
Il y a deux moments clés pour un être humain : quand tu nais, et quand tu meurs.  A ces moments-là, on a tous droit à la dignité.  Dans les pays riches, naître, c'est facile, et c'est pour mourir qu'on a besoin d'aide.  Ici, c'est l'inverse.  
Vous êtes drôles, vous les expats.  Il arrive toujours un moment chez les premières missions où, d'un coup, vous vous rendez compte que le monde est injuste.  Il vous faut traverser la moitié de la planète pour ça.  C'est un peu triste, mais parfois je me dis que c'est notre façon de vous repayer : on vous fait perdre votre innocence. 
On répare les corps, c'est tout. Ces soldats qu'on remet sur pied, quand ils rentrent dans leurs bataillons et dans leurs villages, ils racontent qu'on les a soignés comme on a traité leurs ennemis.  Alors quand on leur dit que notre seul agenda c'est de sauver des vies et d'alléger des souffrances, ils pensent qu'on est un peu tarés, mais ils nous croient. Neutralité, impartialité, indépendance, ce ne sont pas des concepts, c'est la seule façon d'aider.
Être médecin ce n'est pas changer le monde, mais faire ce qui est en ton pouvoir pour réparer le corps de l'autre. C'est tout mais c'est déjà ça.
On répare les corps, c'est tout.