Le rivage le plus sûr

Par Henri-Charles Dahlem @hcdahlem

En deux mots
Claire et Éléonore se rencontrent à leur entrée au collège. Claire rêve de consacrer sa vie au cheval, Éléonore veut devenir une grande artiste et quitter son Auvergne natale. Alors que les parents de la première sont confrontés à un plan social qui risque de leur coûter leur emploi, ceux de la seconde tentent de maintenir à flot leur hôtel-restaurant. Leur amitié résistera-t-elle au lourd climat social, à leurs amours et à leurs ambitions respectives ?

Ma note
★★★★ (j’ai adoré)

Ma chronique

« Elles étaient deux amies… »

Après son Prix Jean Anglade avec « La maison aux chiens », Caroline Hussar revient avec un roman qui explore l’amitié de Claire et Éléonore, deux jeunes filles qui se sont rencontrées au collège. Alors que l’une rêve de consacrer sa vie au cheval, l’autre aspire à devenir artiste et à quitter son Auvergne natale. L’occasion d’aborder avec finesse les thèmes de l’héritage familial, l’influence du terroir et la force de l’amitié.

Saint-Yorre, connue pour son eau minérale, recèle une autre histoire, celle de Sediver, longtemps fleuron industriel de la ville et leader mondial de l’isolateur en verre trempé. La décision du groupe de fermer le site de production en 2005, ne conservant que la Recherche et Développement, fut un coup dur. Cette réalité constitue la toile de fond du second roman de Caroline Hussar, lauréate du Prix Jean Anglade 2023, qui rend hommage au combat exemplaire mené par les anciens salariés de l’usine.
L’histoire s’ouvre en 1997, au cœur d’une famille où les parents travaillent chez Verredis (nom fictif de l’entreprise dans le roman). Évelyne, secrétaire de direction, et Pierre-Yves, comptable et nouvellement élu adjoint au maire, offrent un foyer stable. Claire, leur fille, s’intéresse bien moins aux affaires municipales qu’à Sauveur, son cheval. Après des mois d’entraînement, elle s’apprête à participer à son premier concours d’équitation.
Un baptême du feu que son coach, aussi nerveux que le cheval et sa cavalière, tente de relativiser. Claire peut également compter sur Éléonore, son amie la plus proche, pour dédramatiser l’événement. Leur amitié, née au collège, s’est forgée sur des confidences et des contrastes. Tandis que Claire aspire au grand amour et rêve d’une vie dédiée à l’équitation dans sa région, Éléonore collectionne les expériences sexuelles et nourrit l’ambition de devenir une artiste, loin de l’atmosphère étouffante de l’hôtel-restaurant familial.
Le premier point de bascule survient lorsqu’un orage violent effraie Sauveur, qui se blesse gravement. Le monde de Claire s’effondre tandis qu’elle assiste impuissante à la souffrance de son cheval, l’espoir de guérison s’amenuisant jour après jour.
Parallèlement à la dégradation de la situation sociale et à l’incertitude pesant sur l’avenir des employés, Éléonore s’envole pour les États-Unis, en quête de son rêve. Mais son séjour dans le Wisconsin va tourner court et elle revient chez elle moins d’une semaine après son départ.
D’une plume claire et précise, Caroline Hussar tisse un récit captivant. Ses fins de chapitre, particulièrement travaillées, invitent irrésistiblement le lecteur à poursuivre sa lecture.
Bien que l’aspect social et la lutte des ouvriers pour sauver leur usine constituent une toile de fond importante, c’est l’amitié et le destin croisé de Claire et Éléonore qui sont au cœur de ce roman poignant. L’autrice y aborde avec subtilité le poids de l’héritage familial, l’influence du terroir sur la construction identitaire, et la force inébranlable d’une amitié capable de guider vers le rivage le plus sûr.
Ce roman de formation, qui s’inscrit également comme une fresque sociale, confirme le talent de Caroline Hussar, révélée en 2023 avec La Maison aux chiens, Prix Jean Anglade. Sa plume se révèle particulièrement expressive lorsqu’elle décrit les paysages de Saint-Yorre ou de Vichy, témoignant d’un profond attachement régional. Un attachement qu’elle réaffirmera en novembre avec la parution des « Contes d’Auvergne » aux Éditions Grasset.
La romancière se montre plus incisive lorsqu’elle dénonce les conséquences de la désindustrialisation, et son hommage à la lutte ouvrière rappelle son affinité avec l’œuvre de Jean Anglade.
Enfin, elle explore toute la palette des émotions en décrivant les états d’âme de ses personnages, non seulement Claire et Éléonore, mais aussi ceux qui les entourent et qui, loin d’être de simples figures secondaires, contribuent à la richesse du récit.
En somme, sur les berges de l’Allier, loin d’être un fleuve tranquille, se cache une pépite littéraire. À découvrir sans tarder !

Le rivage le plus sûr
Caroline Hussar
Presses de la Cité, coll. Terres de France
Roman
284 p., 21 €
EAN 9782258210301
Paru le 18/09/2025

Où ?
Le roman est situé à Saint-Yorre et dans la région, à Vichy, Clermont-Ferrand et Lamotte-Beuvron. On y évoque aussi le Wisconsin et le Brésil.

Quand ?
L’action se déroule de 1997 à 2018.

Ce qu’en dit l’éditeur
L’histoire d’une riche amitié entre deux jeunes filles, issues de milieux différents, dans un contexte régional, social et romanesque très riche.
Par l’auteure de La Maison aux chiens, lauréate du prix Jean Anglade 2023.
L’amitié entre Éléonore et Claire s’est scellée le jour de leur entrée au collège. Depuis, elles ne se sont pas quittées, à peine séparées par l’Allier, d’une rive à l’autre. Et malgré leurs différences.
Éléonore, sûre d’elle, solaire, vit avec ses sœurs dans l’hôtel-restaurant familial qui surplombe la rivière. Claire, naïve et raisonnable, est passionnée d’équitation. Ses parents sont ouvriers dans l’usine qui fait vivre toute la région.
Au fil des ans, elles vont traverser des épreuves, et connaître leurs premières amours. Leur récit intime se mêle aux événements de l’époque : la tempête de 1999, la canicule de 2003,
Tandis que l’Allier, omniprésente frontière de la ville de Saint-Yorre, menace de sortir de son lit.
Des années 1994 à 2010, l’émouvante trajectoire de deux adolescentes que l’on voit éclore jusqu’à devenir femmes.

Les critiques
Babelio 

Les premières pages du livre
« Première partie 1997-1998
Les murs blancs de sa chambre ont une texture de présure ; Ça retient la poussière dans les creux, ça lui donne de l’asthme, parfois, quand s’y déposent les résidus du bois qui s’épluche dans la chaleur du poêle, de l’autre côté de la cloison, dans la pièce principale. En comparaison, les quelques meubles et le sol paraissent très foncés. L’armoire en chêne diffuse généreusement son odeur âcre sur tous les vêtements qu’il y plie. Et les larges lattes du parquet craquent, presque noires, huileuses, froides le matin sous ses pieds quand il quitte le grand lit en noyer avec ses draps du même blanc et l’oreiller trop vite
Jauni sous le frottement du gras de ses cheveux ; il n’arrive jamais à le ravoir totalement mauvaise idée, ce blanc.
Mais tout est encore plus blanc, ce jour-là. Le volet intérieur, qui ferme mal, a été repoussé par le chat; ce dernier regarde au-dehors, son large postérieur posé sur le rebord de la fenêtre. Il a neigé pendant la nuit. Il s’y attendait. Déjà, hier soir, le ciel était rouge, annonciateur des nuages bas qui déversent à présent leurs plumes sur la plaine. Il ne faut pas qu’il rate ça. Il se lève. Il est torse nu. L’élastique de son caleçon gondole sur ses hanches étroites. Après la nuit, sa peau est fripée comme un vieux drap. Ses pieds raclent le parquet luisant dont les imperfections blessent sa peau amollie par l’hiver. Il retrouve ses charentaises sous la chaise cassée au coin du lit. Elle ne peut plus servir à s’asseoir mais accueille encore un livre, une lumière, un mouchoir sale, son paquet de clopes, une boîte d’allumettes. Il enfile les chaussons, passe un pull en laine qui va l’aider à attendre que le feu réchauffe la maison. Ça sent l’âtre mort pendant la nuit, le tabac froid et, bientôt, le café. Il s’en sert un grand bol qu’il tient d’une main, une cigarette dans l’autre. Il est debout face à la porte vitrée qui apporte une maigre lumière dans la pièce au plafond sombre et bas. Il la guette. Il connaît son rituel, le même à chaque première neige depuis qu’il vit ici. Elle n’est pas encore trop vieille pour y renoncer. L’air absent, 1l l’attend, le regard perdu dans les platanes le long de la route de Saint-Yorre, au fond de son terrain. Dépouillées de leurs feuilles, leurs branches nues ressemblent à des poings hérissés de griffes.
Sa voisine finit par apparaître. Leurs deux maisons n’étant séparées par aucune clôture, il peut la voir sortir sur la véranda branlante dans le prolongement de son arrière-cuisine. Elle est toute petite, ronde comme une boule, les articulations déviées par l’arthrose, jambes arquées et hanches percluses de douleur, surtout au lever. Ses cheveux forment un halo gris et sec autour de son visage paisible, ridé comme une pelure de pomme au four, entièrement tourné vers la volonté qu’exige sa tâche. Elle s’avance dans la cour, sous les gros flocons duveteux qui ont laissé une couche épaisse de blancheur pendant la nuit. Elle est pieds nus sous sa longue chemise de nuit bleu pâle. Il distingue vaguement les formes de son large corps sous le tissu léger. Lorsqu’elle a de la neige jusqu’aux chevilles, elle s’arrête. Longuement, elle se lave les pieds dans la poudreuse, les frottant de ses mains difformes. Un pied, puis l’autre, rougis par le froid. Elle commence à avoir du mal à les atteindre. Quand elle en a fini avec eux, elle prend entre ses mains très rouges une boule de neige, frotte chaque articulation jusqu’aux avant-bras. Il la regarde en fumant sa première cigarette de la journée, alternant une bouffée de nicotine et une gorgée du café qu’il aime avec ce goût de brûlé qui arrache la gorge et tord les boyaux. Il commence à faire chaud dans la maison. La vitre se couvre de buée au contact de son haleine. La vieille se retourne, rentre chez elle à petits pas, les pieds engourdis par le gel. Elle sait qu’il est là, devine son corps à la concentration de buée sur la vitre, lève un bras raide pour le saluer et lui crie de sa voix de sourde :
— Eh, bonjour, Arnaud !
Elle voit sa chevelure épaisse, un mouvement d’avant en arrière, lui rendre son salut. Il lui, demandé, la première fois qu’il l’a surprise, pour. quoi elle faisait cela. Elle lui a répondu qu’elle était sujette aux engelures. Un jour, un médecin lui, conseillé de se laver les mains et les pieds avec la première neige de l’hiver. Elle le fait chaque année depuis. Elle n’a plus jamais souffert d’engelures. Il n’y a pas cru. Il sait qu’elle perd un peu la tête avec l’âge. Mais il aime l’observer, ne se demande pas si son regard la gêne. Elle n’a jamais laissé entendre que c’était le cas. Qu’il soit là ou pas n’y change rien.
Il entrouvre la fenêtre pour proposer une sortie au chat. Dégoûté par la météo, ce dernier s’en va se blottir sur un vieux pull roulé en boule par terre, à côté du feu, entièrement recouvert d’une pellicule de poils ancrés là depuis qu’il se l’est approprié. Arnaud referme la fenêtre et se détourne du spectacle de l’hiver qui l’invite à rester au chaud, lu aussi. Il est l’heure de se mettre au travail, d’aller casser l’eau de sa jument qui aura gelé, il en est sûr, lui remettre du foin. Et puis il s’en ira donner sa leçon à Claire. Il ne sait pas encore s’il a bien fait de la prendre comme élève. Elle lui fait de la peine. Elle sait à peine monter, alors apprendre sur ce cheval si jeune qui lui fait peur, il le voit bien, même s’il la trouve vaillante, c’est tout sauf la bonne manière de procéder. Elle a besoin de son aide, c’est ce qu’il s’est dit. Il faut qu’elle crée du lien, qu’elle y trouve du plaisir. Il lui proposera peut-être une balade, si les chemins sont praticables, car le sol du pré sera trop dur pour qu’il puisse vraiment la faire travailler. Et puis cela permettra à sa propre monture de se dégourdir les jambes ; d’une pierre deux coups. Il s’habille chaudement. Il se douchera quand il rentrera, en espérant que les tuyaux n’auront pas gelé. Il a loué ce vieux corps de ferme aux Fourniers, à la sortie de Saint-Yorre, car il y a un pré avec un abri pour Liselotte. Mais s’il a pu se le permettre, c’est parce que la partie habitation n’a pas été réhabilitée depuis une bonne cinquantaine d’années. Les lustres en corolle s’allument en tournant une manette sur les interrupteurs de porcelaine reliés à des fils apparents qui courent le long des murs et pendent du plafond. On y a installé l’eau chaude, mais les tuyaux de cuivre auraient dû être changés. L’isolation laisse à désirer. Ça ne le dérange pas. La maison, une pièce principale et la chambre attenante avec sa petite salle d’eau, est propre et abordable. Il s’y est installé avec le chat, a aménagé un local pour le matériel de la jument et un atelier pour les outils qui lui permettent d’entretenir les extérieurs. En cas de problème, le mari de la voisine, qui est également son propriétaire, est toujours enclin à l’aider. Arnaud ne travaille plus en centre équestre : il gagne mieux sa vie en donnant ses leçons particulières, et garde son indépendance.
Allez, il faut y aller. Arnaud enfile ses bottes fourrées et son long manteau Barbour huilé, coiffe sa tignasse d’une casquette d’hiver dont il déploie les cache-oreilles, et sort dans la bourrasque qui jette une poignée de flocons sur les tomettes brillantes de l’entrée.

Claire avait dix ans en 1995, quand son père, Pierre-Yves, fut nommé adjoint au maire pour la première fois. Elle se souvient très bien de l’élection municipale et de la soirée de dépouillement qui a précédé cette annonce. Celle-ci s’était tenue dans son école primaire, dans la classe des plus grands élèves. Une salle à l’ancienne, aux bureaux de bois meurtris par les mines de compas des générations d’enfants ayant posé leurs derrières sur leurs bancs inconfortables.
Ce soir-là, sa mère, Évelyne, l’avait installée à un bureau au fond de Ia salle en lui recommandant la plus grande discrétion. Le tableau mobile, que le maître faisait rouler d’un bout à l’autre de la pièce à longueur de journée pour l’orienter soit vers les CML, soit vers les CM2 – petits effectifs obligent -, avait été réquisitionné par le conseiller municipal chargé du comptage des voix. Deux des adjoints au maire sortant avaient vidé les urnes sur les bureaux de l’avant de Ia salle, lisant à voix haute le nom figurant sur chaque bulletin de vote. Le secrétaire de mairie répétait les noms de sa voix nasale avant de tracer des bâtonnets à la craie sous les cases qu’il avait dessinées sur le tableau noir cerclé de métal, correspondant aux deux listes en blanc. Dans le casier du bureau où elle était assise, Claire avait trouvé une feuille froissée et un stylo Bic vert parmi les copeaux de crayons fraîchement taillés et les rognures de gomme coincées entre les lattes de bois. Elle avait défroissé la feuille et s’était occupé à y reproduire avec application les résultats qui se dessinaient peu à peu.
L’épaule appuyée dans l’angle de la porte, bras croisés, son père faisait mine de discuter d’un air détaché avec l’un de ses colistiers, celui qui devait devenir le prochain maire. Pour l’occasion, il avait brossé ses cheveux en arrière, laissant apparaître la découpe de ses tempes en accent circonflexe qu présageait sa future calvitie. Sa chemise blanche était froissée. Les premières grosses chaleurs de juin et les émotions de la journée avaient orné ses plis de traînées plus foncées qui s’étendaient jusque sous ses aisselles. Sa mère ne s’écartait pas de lui droite comme un I dans sa robe portefeuille écrue, déplaçant à intervalles réguliers son poids d’un pied sur l’autre afin de soulager l’échauffement produit par les semelles trop fines de ses sandales à talons.
Par les larges fenêtres qui ornaient la façade sud de la salle de classe, un soleil bas finissait de chauffer l’atmosphère enfiévrée propre à ces rares soirées électorales durant lesquelles deux listes s’affrontaient — la plupart du temps, une seule était soumise au vote, ce qui limitait l’effet de surprise des annonces de fin de soirée.
Quand Claire y repense, elle se rappelle la sensation d’importance et de fierté ressentie alors, à la fois parce qu’elle était la seule enfant présente et parce qu’elle avait l’impression de participer à ce qui lui semblait être la mécanique secrète de la démocratie, alors même qu’elle se trouvait du côté des vainqueurs, forts d’un succès qu’ils allaient ensuite célébrer au mousseux dans la salle du foyer rural attenante à la mairie. Elle s’était endormie tard dans la nuit, blottie dans la veste abandonnée plus tôt dans la soirée par son père, bercée par le ronronnement des voix de plus en plus fortes à mesure que les verres se vidaient.
Dire que leur vie a changé depuis deux ans qu’a eu lieu cette élection pourrait paraître présomptueux au regard de la taille de la commune. Pour autant, ils ne peuvent plus se promener dans la rue sans se faire interpeller par un administré mécontent de la largeur des trottoirs, de l’heure du ramassage des poubelles, de la qualité du salage de la neige au petit matin devant sa maison, ou préoccupé par la faveur accordée à son voisin alors que lui attend toujours que l’on se prononce sur sa demande de permis de construire, afin qu’il puisse agrandir sa véranda ou creuser une piscine cubique au centre de son carré de pelouse taillé avec soin chaque vendredi soir de sorte que le jardin soit impeccable tout le week end qui suit.
Cette nouvelle occupation vient s’ajouter au travail de son père, comptable chez Verredis, l’usine locale dans laquelle la plupart des membres de la famille ont travaillé à un moment ou à un autre pour une période plus ou moins longue. Claire a toujours entendu sa mère et ses tantes parler de stages qu’elles y ont effectués, pendant leur apprentissage du travail de secrétaire. Ses oncles évoquent leurs heures à la chaîne. Le père Noël de la boite unique pourvoyeur de cadeaux en fin d’année. Les voyages organisés par le comité d’entreprise, les seuls que l’on avait pu entreprendre, à l’époque. Il y avait ce clivage, à l’école primaire, entre les enfants des employés de la boîte et les autres. Le père de Sophie Paput semblait y avoir un bon poste. Il lu arrivait de faire des déplacements, parfois même à l’étranger. Sa maison comptait trois étages, signé incontestable d’embourgeoisement. En réalité, il s’agissait d’une des locations mises à disposition des cadres, et l’une des premières à avoir les pieds dan J’eau en cas de crue. Car la boîte a ses quartiers au bord de l’Allier. L’eau est la richesse de toutes le villes avoisinantes. On la ponctionne dans l’une des innombrables sources du coin, lesquelles viennent gonfler le flux des célèbres eaux de Saint-Yorre. Elle ruine la solidité des maisons et les poumons des enfants qui grandissent là. Mais ce n’est pas un problème : on peut les envoyer en cure. Les eaux du coin ont des vertus thérapeutiques, à condition que l’on ne vive pas sur leurs berges. »

Extrait
« Des photos, elle en prend peu. De cette période, elle gardera deux clichés : Claire et Liselotte s’envolant sur un oxer par temps de pluie, et un gros plan sur des manifestants de Verredis réunis autour d’une estrade sur la place de la mairie. Pour celle-ci, on lui a donné un billet en échange de l’autorisation de la diffuser dans le journal du syndicat, puis dans La Montagne. C’est un premier succès, mais Éléonore ne s’en empare pas. Elle se préserve pour la suite, prend une année de césure afin de participer à un stage photo dans le cadre d’un échange aux États-Unis. » p. 186

À propos de l’autrice

Caroline Hussar © Photo DR

Née en Auvergne, Caroline Hussar a grandi dans la campagne bourbonnaise. Dans le cadre de ses études au sein de la faculté de droit de Clermont-Ferrand, elle s’est intéressée au droit de la santé, ce qui l’a amenée à poursuivre des études à la faculté d’Aix-Marseille. Elle a choisi de revenir exercer son activité d’avocate en Auvergne, et de se spécialiser dans la défense des victimes, notamment auprès des enfants. Elle vit aujourd’hui au pied du Puy-de-Dôme.
Après La Maison aux chiens (Prix Jean-Anglade du premier roman 2023), elle publie Le Rivage le plus sûr (2025). (Source : Presses de la Cité)

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