Downton Abbey III : le grand final

Downton Abbey grand final

Sortie : 10 septembre 2025

Réalisation : Simon Curtis

Avec Michelle Dockery et Hugh Bonneville

Drame, Historique

Ma note : 18/20

1930. Tandis que le divorce de lady Mary fait la une des tabloïds, le scandale enfle jusqu’à se changer en véritable épreuve. Lady Mary se retrouve littéralement exclue du cercle de l’aristocratie qu’elle était amenée à fréquenter. Face à l’adversité, la famille reste unie quitte à bousculer les convenances. Mais les Crawley se doivent en parallèle de composer avec les conséquences indirectes du krach boursier de l’année précédente, tandis qu’un monde nouveau tend à se dessiner. Upstairs et downstairs, chacun pressent en effet la possibilité de changements à venir. Pour preuve, les liens de subordination se trouvent parfois effacés, qu’il s’agisse de célébrer le départ en retraite du majordome (Mr Carson) et de la cuisinière (Mme Patmore) ou bien encore d’inviter un ancien domestique à la table des Crawley. Le comte de Grantham accepte quant à lui de passer le flambeau et de s’effacer, laissant la gestion de Downton à sa fille aînée.

Downton Abbey grand final Downton Abbey grand final

Certaines séquences sont absolument sublimes. Qu’il s’agisse de la course d’Ascott, de la foire régionale ou encore du dîner final à Downton. Celle-là même où il est chanté « Poor little rich girl » à lady Mary qui, si elle se doit de faire face au divorce et à l’opprobre qui l’accompagne, n’a d’autre choix que de garder la tête haute en qualité de digne héritière du domaine. Le soutien qu’elle reçoit de sa propre famille s’élargira aux domestiques, et même jusqu’à certains aristocrates du Yorkshire (vous pensez, quand il s’agit de croiser Noël Coward, le dernier dramaturge en vogue, on fait fi des convenances pour finalement accepter de se rendre à Downton !). Preuve ultime que les mentalités commencent à changer, et quelque peu à s’ouvrir.

Downton Abbey grand final

Le parcours de l’aînée de la fratrie est ainsi construit en miroir du déroulé de la série. Il est d’abord question du corset des traditions et conventions poussiéreuses, pour ensuite s’en émanciper, s’adapter face à un monde en pleine mutation. Il est aussi question de lien familial, de transmission. Car lady Mary le sait, d’ici plusieurs décennies c’est à son fils (George) que reviendra la charge d’entretenir et d’assurer la survie du domaine.

Downton Abbey III nous permet en tout cas de retrouver les personnages récurrents de la série. L’occasion de revoir certaines images de Maggie Smith, en inoubliable lady Violet. Le film lui rend ici hommage. Mais j’ai aussi beaucoup aimé retrouver Anna (Joanne Froggatt), Mme Hughes (Phyllis Logan) ou encore lady Edith (Laura Carmichael) qui fait état ici de toute l’assurance qu’elle a su acquérir au fil des années. Elle n’hésitera pas en effet à menacer la dernière conquête en date de sa sœur, qui n’est autre qu’un impitoyable escroc. Mais je crois que j’apprécie tous les personnages de cette saga. Jusqu’au bout, on retrouve les mêmes protagonistes, les mêmes acteurs (certains ont vieilli, mais nous aussi, est c’est un réel bonheur de les retrouver). Ce final ne révolutionne pas l’ensemble, mais ce n’est pas ce que je lui demandais. Il s’inscrit dans la lignée de ce qui nous a déjà été proposé (en 2019 et 2022 pour les films), et c’est déjà formidable de nous proposer de la qualité, ces plans sur le magnifique château de Highclere, des images somptueuses, des moments émouvants, des personnages qui évoluent, une bande son que l’on pourrait reconnaître entre mille. Un final émouvant, digne et élégant, tout à fait à l’image de ce que l’on retient de Downton Abbey.