L'homme sous l'orage - Gaëlle Nohant ♥

 L'homme sous l'orage  -  Gaëlle Nohant

L'homme sous l'orage Gaëlle Nohant
L'iconoclasteParution : 21/08/25Pages : 430Isbn : 9782378805043Prix : 21.90 €
Présentation de l'éditeur
Hiver 1917. Le front s'enlise, l'arrière s'épuise. Une nuit d'orage, un visiteur demande asile à Isaure, la propriétaire d'un domaine viticole. Avant le conflit, c'était un peintre talentueux reçu au château, désormais c'est un déserteur que la maîtresse de maison renvoie sèchement. Saisie de compassion, Rosalie, la fille d'Isaure, le cache au grenier. Mais avec lui, les périls s'invitent au cœur de la demeure.
Peut-on agir sur le destin? Le fugitif, la jeune fille et la mère refusent la place qui leur a été assignée. Ils s'émancipent et se confrontent, tissant un fascinant roman de guerre, d'amour et de liberté. Pour eux comme pour nous, l'orage se lève, il faut tenter de vivre.
Gaëlle Nohant
L'homme sous l'orage Gaëlle NohantGaëlle Nohant manie les mots comme d’autres sculptent le marbre : avec précision, ferveur et une infinie délicatesse. Née en 1973, elle explore, roman après roman, les méandres du passé pour en raviver la flamme, offrant aux lecteurs des récits où l’histoire devient chair et souffle. Révélée par L’Ancre des rêves, elle s’impose avec La Part des flammes, fascinante immersion dans l’incendie du Bazar de la Charité, avant de frapper les esprits avec Légende d’un dormeur éveillé, hommage au poète Robert Desnos. Chaque livre est une invitation à écouter les voix enfouies, à sonder l’âme humaine avec une élégance aussi érudite qu’émotive.


Mon avis
Hiver 1917, nous sommes à l'Esparre près de Collioure, un château et domaine viticole, où vivent Isaure Sauvel et sa fille Rosalie depuis que le mari et le fils sont partis depuis trois ans déjà, se battre pour le pays. 
C'est une soirée d'orage, on sonne à la porte, un homme demande l'asile à Madame qui le chasse, outrée par sa demande.
Rosalie, presque 19 ans, a tout vu de l'étage, cet homme demandant l'asile, un ami de sa mère, elle ne peut le laisser dehors, elle se décide de le cacher au grenier.  C'est le commencement d'un récit romanesque et de tous les dangers.  
Le fuyard se nomme Théodore, c'est lui qui a peint le grand portrait de sa mère. Rosalie découvre un sentiment qu'elle ne connaît pas encore.  Elle est jeune, elle va s'endurcir, devenir bénévole à la Croix Rouge comme sa mère, soigner ou accompagner les soldats blessés au front, se faire sa vision de la guerre, des raisons de la fuir ou non.
Un magnifique récit qui nous dépeint la guerre vue par les femmes, l'importance de la place prise durant ce conflit, un rôle majeur qui a permis de maintenir une activité économique, les responsabilités prises.  Un roman qui questionne sur le sens et l'utilité de la guerre, où commencent la lâcheté, le courage ?  Le regard de la société sur la désertion mais aussi les conditions sur le front, sur la liberté, l'amour et le courage. 
Un autre thème majeur du roman est l'art salvateur qui contraste avec les horreurs de la guerre, celui qui montre la beauté des choses comme un refuge contre la laideur de la guerre.  Théodore est peintre et à travers la peinture il va renouer avec la beauté, avec la vie tout comme Rosalie qui trouve dans la littérature une échappatoire, l'envie de vivre.
Une plume magnifique, romanesque à souhait, poétique. Un excellent moment de lecture que je vous conseille vivement.
Ma note : ♥♥♥♥♥
Les jolies phrases
La vigne m'enseigne que l'amour mérite des sacrifices.J'ai besoin de ton espoir pour ne pas renoncer au mien.
La guerre est l'épreuve de la force morale, elle le répète assez à Rosalie. Elle révèle cruellement la faiblesse de certains, les calculs mesquins, tandis que tant d'autres se découvrent dignes et modestes face à l'adversité.
Petite, ses écorchures lui donnaient le sentiment d'être immortelle. La vieillesse et la maladie étaient ce qui arrivait aux autres, quand elle-même se tenait sur la rive de la jeunesse. 
Combien de morts, de blessés pour que la voracité de la guerre soit rassasiée ?
C'est à ça que sert la peinture.  Restituer l'émotion. C'est aussi la chose la plus difficile.  Sans elle, l'œuvre manque sa cible.
L'amour n'est pas une tempête mais un accord profond, la certitude d'être à sa place, tranquille, protégée. 
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