Ma note
★★★ (bien aimé)
Ma chronique
Une rencontre déterminante
Cécile Tlili signe un roman délicat sur la reconstruction après la rupture, où deux femmes blessées trouvent dans leur rencontre la force de se relever.
« J’avais fui en Corse en pensant échapper à mes peines, et pendant quelques heures, j’avais cru à la réussite de mon stratagème. » Quand Alice a appris que son mari avait décidé de la quitter, elle a ressenti le besoin de partir. Sans réfléchir, elle est montée dans un train avant de prendre la direction de la Corse. Mais les kilomètres et les paysages n’auront pu réussir à panser ses plaies.
En prenant la route du retour, le chagrin et la douleur étaient toujours présents. Elle a trouvé un studio, y a déposé les quelques affaires qu’elle avait emmenées avec elle et a repris le chemin de son laboratoire d’analyses médicales. En piquant les patientes, elle essaie de donner le change. Évite de parler à Léna, sa collègue et amie.
Elle cache son mal-être puis essaie de le noyer dans l’alcool. Après avoir réussi à échapper à un homme croisé dans un bar et qui voulait profiter de son désarroi, elle croise Siham, sa voisine, dans le hall de l’immeuble. La jeune femme lui tend la main et lui propose de passer la nuit chez elle. Un geste de solidarité qui lui met un peu de baume au cœur. « J’aimerais qu’elle voie autre chose en moi qu’une femme d’âge indéterminé qui s’enivre seule le soir. J’aimerais qu’elle mesure la profondeur de ma peine, sa violence ». Aussi, petit à petit, elle trouve les mots pour dire ce mal qui la ronge.
Son amie Léna a aussi compris qu’elle traversait une mauvaise passe. Quand Damien, le mari d’Alice, l’appelle pour lui expliquer la situation et lui demander d’intercéder en sa faveur pour qu’elle accepte de parler à leur fille, elle n’est guère surprise. Mais essaie tout de même d’en savoir davantage pour aider Alice, dont les nuits sont toujours autant agitées.
Au bout du rouleau, elle va demander à Siham de l’héberger quelques nuits. Les liens qui se tissent entre les deux jeunes femmes vont leur permettre d’avancer ensemble vers le meilleur. Alice comprend que Siham est sous emprise et va demander à son mari, conseiller municipal, de lui fournir les coordonnées des services sociaux qui pourraient prendre Siham en charge. Un moyen d’atténuer sa propre peine et de renouer avec son mari.
Après Un simple dîner, Cécile Tlili confirme ici qu’elle maîtrise parfaitement l’art du roman psychologique intimiste. Elle nous livre une œuvre fine et sensible qui explore avec justesse les mécanismes de la douleur et de la reconstruction. L’autrice évite les écueils du pathos pour nous offrir ce récit délicat sur la résilience.
L’écriture est épurée et juste, la description des deux femmes, abîmées mais non résignées, sonne juste. Un réalisme émotionnel qui permet tout à la fois de ne pas à édulcorer la souffrance d’Alice ni d’offrir des solutions miracles. Il montre au contraire comment la reconstruction passe par l’acceptation de sa vulnérabilité et l’ouverture à l’autre.
La relation qui naît entre Alice et Siham, basée sur l’entraide et la compréhension mutuelle, constitue le cœur vibrant du récit. L’alternance des points de vue enrichit la narration, car chaque personnage apporte sa propre couleur au récit, créant une polyphonie subtile.
Cécile Tlili signe ainsi un roman touchant sur la douleur d’une séparation brutale, la solitude et la fuite, la sororité et la résilience.
Celle qui fugue
Cécile Tlili
Éditions Calmann-Lévy
Roman
180 p., 18,50 €
EAN 9782702192825
Paru le 20/08/2025
Où ?
Le roman est situé principalement en Corse et en région parisienne.
Quand ?
L’action se déroule de nos jours.
Ce qu’en dit l’éditeur
« Je veux lui parler du tremblement de ma main posée sur la table, à qui j’interdis de se lever pour caresser sa joue. Je veux lui dire la sidération, je veux lui faire connaître le goût infect de la fin de l’amour. »
Alice erre en Corse. Alice erre la nuit dans les rues animées d’une ville méditerranéenne. Comme un automate, elle se rend à son travail, avant de rejoindre le deux-pièces impersonnel qui héberge ses insomnies. Alice fuit.
Quelques jours plus tôt, son mari lui a annoncé qu’il la quittait. Même pas pour une autre. L’ennui a pris le dessus dans une relation autrefois tumultueuse. Pour ne pas avoir à affronter la réalité, pour ne pas s’effondrer devant sa fille, Alice fuit. Jusqu’à sa rencontre avec Siham, une jeune femme, presque une adolescente, qui la recueille un soir d’ivresse.
Dans Celle qui fugue, Cécile Tlili sonde le couple, de la passion à l’usure, avec ses doutes, ses sentiments mêlés et ses fausses certitudes. Un roman intimiste qui met à l’honneur deux femmes et leur désir éperdu de liberté.
Les critiques
Babelio
Cécile Tlili s’entretient avec Marie-Madeleine Rigopoulos à la Maison de la poésie, à propos de « Celle qui fugue » © Production Éditions Calmann-Lévy
Les premières pages du livre
« 1
Dimanche, la nuit
Le réveil affiche 3 h 14. Mes yeux fixent un moment les chiffres rétroéclairés, puis se referment. Il ne reste que la nuit. J’essaie de respirer doucement, mais chaque inspiration semble venir gonfler la bulle sombre logée à l’intérieur de mon abdomen. Je rouvre les yeux. Ils s’habituent peu à peu à l’obscurité, parcourent les formes pas encore familières des meubles de la chambre, la chaise qui me tient lieu de table de chevet, le lampadaire de papier froissé. Ma gorge se noue à l’idée des trois longues heures qui me séparent de la sonnerie du réveil.
J’ai transpiré, et le contact de mon tee-shirt humide me glace le dos. Je serre mes mains entre mes cuisses, essaie de m’agripper à la sensation rassurante de ma peau contre ma peau. Je pense aux jours où il me suffisait de me blottir contre un autre corps, de glisser ma main par-dessus un autre torse et de sentir les battements d’un cœur dans le creux de ma main pour me rendormir.
Il est 3 h 21. Le temps s’écoule avec une lenteur impitoyable. Je m’allonge sur le ventre. Les draps ont encore l’odeur de plastique du sachet dont je les ai sortis hier après-midi. J’ai lu quelque part que les tissus neufs étaient chargés de produits chimiques, et je les imagine s’infiltrer par mes pores grands ouverts. La solitude rampe le long de mes bras, de mes jambes, je ramasse mon corps pour le soustraire à sa morsure, enfouis mon visage dans l’oreiller aux relents d’humidité, refoule les larmes qui montent dans ma gorge.
Je me lève, sens le contact du carrelage froid sous mes pieds, fais quelques pas, cherche à tâtons la poignée de porte. La lumière que projette le réverbère dans le salon gagne la chambre. Je distingue une pile d’habits au sol, attrape mon pull. Je m’avance vers la fenêtre du salon. J’aperçois des petits groupes venus s’échouer sur le trottoir à la fermeture du bar, des silhouettes immobiles devant les jeux pour enfants. Une ombre en sweat à capuche glisse devant l’immeuble d’en face, en proférant ce qui ressemble à des menaces, adressées à elle-même ou à son téléphone.
Autour de moi, la ville palpite, indifférente, rassurante. Comme je préfère ses bruits au silence de mes nuits corses.
J’avais fui en Corse en pensant échapper à mes peines, et pendant quelques heures, j’avais cru à la réussite de mon stratagème. Les contours de L’Île-Rousse qui se dessinaient dans la pénombre depuis mon hublot, le rose du ciel venu se joindre à celui de la ville à l’heure où le ferry repartait vers le continent, le maquis qui dégringolait depuis la fenêtre de mon petit hôtel de Balagne jusqu’à la mer. J’imaginais que la beauté de l’île allait éclipser mon chagrin. Mais il m’avait rattrapée sans perdre de temps, il était revenu nuit après nuit, enlaçant mon corps épuisé, à 2 heures, 3 heures, 4 heures du matin parfois, quand j’avais de la chance. Lorsque je m’avouais vaincue, lorsque je devais admettre que je ne me rendormirais pas, je me levais et m’accoudais au balcon. Les voix des derniers touristes de cette fin de saison s’étaient tues. Le village, un hameau plutôt, n’était pas éclairé. J’étais entourée par la noirceur du ciel et par celle, plus terrifiante encore, de la mer. J’avais essayé de braver le silence, attendant le passage d’une voiture ou le cri d’une bête, sortant même l’affronter dans les rues désertes, mais il n’avait jamais révélé la moindre faille. Dans mon oreille droite où quelques brasses coulées avaient ravivé une otite, mon pouls résonnait jusqu’à me rendre folle. Il ne me restait qu’à attendre l’aube, l’entrechoquement des tasses sur le plateau de la jeune fille qui commençait à dresser les tables du petit déjeuner, le soleil d’automne se hissant paresseusement au-dessus des collines pour m’accorder un répit de quelques heures.
J’ai renoncé à mes fantasmes d’évasion, pris le ferry en sens inverse, ma tristesse vissée au corps, et me voici de retour. Deux traversées de Méditerranée pour comprendre que je ne pouvais pas laisser mes peines derrière moi.
J’ouvre en grand la fenêtre pour permettre au fredonnement de la ville de gagner la pièce. Je m’assieds sur le canapé, m’enroule dans le plaid acheté pour camoufler l’assise de velours élimé. J’écoute les voix. Des voix de filles, des voix d’hommes, des mots en français et en arabe, des rires. Ils couvrent mes voix intérieures.
Une mélodie saturée de basses monte d’un appartement voisin. Après quelques secondes, le volume est brutalement poussé au maximum. Toute la rue a dû être arrachée en chœur à son sommeil. J’imagine les derniers instants d’une soirée de fête, l’ultime provocation lancée aux dormeurs avant de se séparer. Je me penche à la fenêtre. La musique provient de l’immeuble d’en face, deux étages en contrebas. Un garçon fume une cigarette, silhouette mince attablée dans une minuscule cuisine. J’attends quelques minutes pour voir si quelqu’un va le rejoindre, mais rien. À un moment, il bascule doucement le visage en arrière, semblant l’offrir aux rayons du réverbère, l’offrir aux regards de tous les curieux qui comme moi l’observent en cachette, à ces somnambules qui se sont retrouvés brusquement aimantés à leur fenêtre par quelques notes de metal. Il finit par aller éteindre son enceinte. Je retourne m’allonger sur le sofa. Je pense au garçon seul qui a fait hurler sa musique au milieu de la nuit, et cette pensée m’accompagne vers le sommeil.
2
Lundi matin
La sonnerie du réveil vient éteindre les rêves que commençait timidement à modeler mon cerveau, ces rêves du matin si réalistes qu’ils me paraissent toujours une répétition générale de la journée à venir.
Je me douche rapidement, récolte la moisson d’automne de mes cheveux au creux de la bonde, y devine quelques fils blancs. Je sors sans prendre le temps de boire un café, pressée de sentir sur mon visage l’air piquant de l’aube, avant les heures chaudes de ce mois d’octobre qui ressemble à un mois d’août.
La ville, encore groggy de sa nuit, semble peiner à maintenir debout les immeubles. Je remonte l’une des ruelles qui dévalent de la vieille ville vers les faubourgs. Sur les façades que le soleil n’a pas encore réveillées de reflets ocre, lierre et urine tracent des sillons parallèles. Les moellons étouffent les premiers bruissements du jour. La silhouette reptilienne du tram s’avance. Je décide de marcher.
Plus tard, j’aperçois le boulevard, l’arrêt de tram où je suis descendue presque quotidiennement pendant toutes ces années, et soudain je me retrouve à emboîter le pas à celle que j’ai été, celle que j’étais il y a quelques semaines encore, qui avançait sur ces pavés familiers, dépassant sans les voir les devantures criardes des sandwicheries qui alimentent les étudiants de la ville, pensant à la maison qu’elle avait laissée derrière elle engourdie de sommeil, imaginant son mari et sa fille rassemblés devant le petit déjeuner qu’elle avait préparé avant de partir.
Je m’arrête. Il ne me reste que quelques pas à faire, mais je me sens comme prise dans une coulée de béton.
Je dépasse la file qui s’est déjà formée devant le laboratoire en prenant soin de ne croiser aucun regard, me faufile devant le ventre protubérant d’une femme enceinte pour me glisser par la porte d’entrée. Dans la salle d’attente, le métal perforé des chaises, le motif gris et vert du lino au sol se dégagent avec une netteté inhabituelle. J’avance lentement, par crainte que ne se déchire la pellicule de pudeur qui parvient à contenir mon chaos intérieur.
Léna a quitté son bureau sans fenêtre pour s’asseoir à l’accueil, à côté d’un jeune homme au visage piqué de cicatrices d’acné. Elle lui explique le fonctionnement de notre logiciel de gestion. Ces derniers mois nous avons vu se succéder les intérimaires aux côtés de Béatrice, notre secrétaire médicale. Jusqu’à aujourd’hui, ça avait toujours été des femmes.
Léna lève vers moi ses yeux délavés. Depuis quelque temps, elle a pris l’habitude de rassembler ses cheveux en une longue tresse qu’elle ramène devant son épaule. Il faudrait que je lui dise que cette coiffure la vieillit.
« Bonjour, Alice ! Alors, cette escapade en Corse ?
— Bonjour, Léna… »
Je prépare une banalité mais elle ne me regarde plus.
« Il faut que tu retournes dans le dossier du patient, Michael. Tu repasses par le même menu que tout à l’heure… Voilà, ici, c’est ici que tu enregistres la mutuelle, pour qu’ils n’aient pas à avancer les frais. »
La porte s’ouvre.
« Tiens, une revenante ! »
Coralie vient d’entrer. Je la salue machinalement, elle me répond du bout des lèvres. Elle doit être furieuse que je sois partie en cette période encore très dense pour notre activité, elle doit se dire que Léna ne m’y a autorisée que par amitié, et elle a sans doute raison. Coralie avance avec son blouson de moto porté comme une armure, son casque brandi tel un bouclier. Je la laisse passer devant moi. J’attends qu’elle ressorte du vestiaire avant d’y entrer.
Je me lave les mains, enfile ma blouse. Je reste assise sur le banc du vestiaire. Du hall d’accueil me parviennent des voix au timbre aigu qui n’appartiennent pas à mes collègues. Les premiers patients sont entrés. Je devrais les rejoindre, mais je suis incapable de me lever. Je pense à la répétition à venir de ces trajets matinaux, à la répétition de mes gestes, saisir le dossier en haut de la pile, serrer le garrot au-dessus du pli du coude, palper la veine et y glisser l’aiguille en vérifiant du coin de l’œil que le patient ne pâlit pas trop, je pense à tous ces petits moments qui battaient la mesure d’une existence sans histoires.
« Alice ? »
La voix aimable mais ferme de Léna.
Je regagne l’accueil. C’est elle qui a pris le premier dossier et je vois avec soulagement le ventre rond de la femme enceinte la suivre dans son box.
« Monsieur Vallat ? »
Un homme âgé se lève et dans son salut je reconnais l’accent à la fois chantant et saccadé des Cévenols. Installé dans le fauteuil de plastique vert, il épelle son nom et, à la question de ce qui l’amène à faire cette prise de sang, me répond dans un rire : « Je vieillis ! » Je me tourne vers la mosaïque de couleur des tubes, en saisis un, deux, trois, me frotte les mains de gel, enfile mes gants, finis de préparer mon plateau. En enserrant l’avant-bras froncé par l’excès de soleil, j’imagine une maison de pierre, des nuées de petits-enfants, des tablées où l’on sert les tomates du jardin. Je devrais poser des questions à l’homme, lui demander de me raconter son été, continuer de faire résonner sa bonne humeur dans le box, mais les mots sont murés dans ma gorge. La peau à l’intérieur du coude est fine comme un parchemin. Je la tamponne d’alcool, tire doucement sur la veine, pique. Lorsque je colle les étiquettes sur mes tubes, je fixe un peu trop longtemps les codes-barres et je vois les bandes noires s’épaissir et onduler. L’homme me regarde, étonné, et j’essuie vite les larmes du creux du poignet. Il s’en va.
À l’accueil, Béatrice est en train d’aider Michael à saisir un dossier dans le logiciel. Les chaises sont toutes occupées maintenant. Je prends une pochette, appelle le patient. Je remercie l’automate qui, depuis mon cerveau, ordonne et exécute les gestes avec précision, malgré la fatigue de la nuit sans sommeil, malgré l’état de stupeur dont je ne suis pas sortie depuis deux semaines. Je vais, je prélève, je reviens. Je ne pose que les questions nécessaires, je suis incapable de faire plus, de parler de cette chaleur inhabituelle pour octobre, de prononcer les quelques mots qui autorisent généralement les patients à partager avec moi leurs peurs – de la prise de sang, de la maladie, de la vie. À un moment, Coralie passe en trombe dans le couloir, ses épaules trop larges me font reculer, je trébuche. Les papiers que je tenais s’éparpillent au sol, je m’accroupis pour les ramasser. Je sens le lino sous mes paumes. Je pourrais m’allonger, là, par terre. Je pourrais m’effondrer. Coralie s’agenouille à côté de moi. Elle me tend la chemise de plastique qui avait glissé jusqu’à elle. Nous nous relevons. Il est 10 h 30 et la salle d’attente commence seulement à désemplir.
Les heures s’étirent jusqu’à notre pause déjeuner. Je sors m’acheter un sandwich en espérant que Léna mangera comme d’habitude son œuf dur dans le vestiaire, mais elle décide de m’accompagner. Elle a envie que je lui raconte la Corse. Je parviens à trouver quelques détails qui ne disent rien de moi, l’odeur du grand jasmin qui masquait presque la façade de l’hôtel, la biscuiterie où il m’avait fallu braver l’accueil revêche de la patronne pour acheter à Léna un paquet de cucciole que j’ai oublié à l’appartement ce matin. Je tais les carcasses brûlées des chênes sur la crête des collines comme un mémorial du dérèglement de la Terre.
Mais Léna finit bien sûr par me demander des nouvelles de Damien et de Romane. Comment ont-ils survécu à mon échappée automnale, comment vont-ils ? Je me concentre sur le goût de l’huile d’olive dans mon sandwich au thon pour ne pas pleurer. Je me pose la même question qu’elle : comment vont-ils, comment vivent-ils depuis ma fuite ?
Ce serait si simple de tout dire à Léna, cela tiendrait en quelques phrases si banales : Damien me quitte, je ne crois même pas qu’il y ait une autre femme. Damien ne m’aime plus. À l’idée de prononcer ces mots, je me sens m’affaisser contre le capiton de réconfort que dresserait Léna autour de moi et pourtant je les bloque, je mords dans ma baguette pour les empêcher de sortir. Tant que je ne l’ai pas dit, ce n’est pas réellement arrivé. »
Extrait
« De la marmite où s’affaire Siham commence à se dégager une odeur d’oignons frits. Je réprime un haut-le-cœur. J’aimerais qu’elle voie autre chose en moi qu’une femme d’âge indéterminé qui s’enivre seule le soir. J’aimerais qu’elle mesure la profondeur de ma peine, sa violence, Damien qui d’un coup de poing a fracassé le grand miroir dans lequel je pouvais contempler nos visages, les fragments dans je ne parviens pas à me reconnaitre, ma vie disloquée.
» Mais je ne peux pas dire que j’aille très bien en ce moment… » » p. 58
À propos de l’autrice
Cécile Tlili © Photo Bruno Lévy
Cécile Tlili a cofondé une école alternative pour les enfants neuro-atypiques. Après Un simple dîner, son premier roman très remarqué, elle a publié Celle qui fugue en 2025. (Source : Éditions Calmann-Lévy)
Page Wikipédia de l’autrice
Compte LinkedIn de l’autrice
Tags
#cellequifugue #CecileTlili #editionsCalmannLevy #hcdahlem #roman #RentréeLittéraire2025 #litteraturefrancaise #litteraturecontemporaine #CécileTlili #RomanContemporain #Sororité #SolidaritéFéminine #Reconstruction #Résilience #PsychologieFéminine #RomanPsychologique #Entraide #CollectionDeLivres #ChroniqueLittéraire #LectureConseillée #secondroman #RentreeLitteraire25 #rentreelitteraire #rentree2025 #RL2025 #lecture2025 #livre #lecture #books #blog #parlerdeslivres #littérature #bloglitteraire #lecture #jaimelire #lecturedumoment #lire #bouquin #bouquiner #livresaddict #lectrice #lecteurs #livresque #lectureaddict #litterature #instalivre #livrestagram #unLivreunePage #writer #reading #bookoftheday #instabook #litterature #bookstagram #bookstagramfrance #lecturedumoment #bibliophile #avislecture #chroniqueenligne #chroniquelitteraire #jaimelire #lecturedumoment #book #bookobsessed #bookshelf #booklover #bookaddict #reading #bibliophile #bookstagrammer #bookblogger #readersofinstagram #bookcommunity #reader #bloglitteraire #aupouvoirdesmots #enlibrairie