La case de l’oncle Tom • Harriet Beecher Stowe

case l’oncle Harriet Beecher Stowe

Éditions de Saint-Clair, 1975 (365 pages)

Ma note : 14/20

La première phrase

« Tard dans l’après-midi d’une journée froide de février, deux messieurs étaient assis seuls autour de leur vin, dans une salle à manger bien meublée, dans la ville de P.., dans le Kentucky. »

Mon avis …

À la suite d’un revers de fortune, Mr Shelby, un riche propriétaire terrien, se voit dans l’obligation de vendre son plus fidèle esclave : Tom. Celui-ci se résigne, accepte son sort. Il se trouve alors séparé de sa femme et de ses enfants. Racheté par Mr Saint-Clare, Tom quitte le Kentucky à bord d’un bateau qui s’apprête à descendre le Mississippi. Il se lie d’amitié avec une enfant, Evangeline, qui n’est autre que la fille de son nouveau maître. Tom se pense alors plutôt épargné tant Mr Saint-Clare se montre bienveillant envers ses esclaves.

La case de l’oncle Tom fait partie de ces classiques de la littérature dont j’ai tant de fois repoussé la lecture. Véritable plaidoyer contre l’esclavage, celui-ci a dans un premier temps été publié sous forme de feuilleton, en 1852, dans un journal abolitionniste. Neuf ans plus tard, la guerre de Sécession éclatait.

Ce roman nous propose donc de suivre les pensées et péripéties de Tom, un esclave courageux, intègre et travailleur. Ce personnage est la perfection incarnée. Il fait à la fois preuve de bonté et de sagesse. Sa foi l’aide de même à surmonter les pires épreuves : il est ainsi question de religion, comme dans la plupart des romans rédigés au XIXe siècle. N’oublions pas non plus qu’Harriet Beecher Stowe était fille et femme de pasteur.

Si j’ai trouvé certains passages durs à lire (je pense aux derniers chapitres), ceux-ci me semblent nécessaires lorsqu’il s’agit de dénoncer les horreurs vécues par les Noirs pendant cette période de l’Histoire. Si tous les maîtres étaient loin d’être des tortionnaires, comment accepter que des êtres humains soient traités plus bas que terre, destinés à servir leurs semblables. Combien j’ai pu détester Simon Legree en ouvrant ce roman. De même que j’étais révoltée face au mauvais sort qui semble s’acharner sur Tom, alors qu’une issue plus enviable semblait enfin se dessiner pour lui.

Tom n’est finalement pas la figure centrale de ce récit. Le lecteur est ainsi invité à faire connaissance avec Elisa, une jeune mulâtresse, qui n’hésite pas à risquer le tout pour le tout afin de sauver son enfant (destiné lui aussi à être vendu, séparément de sa mère) ! Tous deux tenteront de fuir vers le Canada.

Tom et Elisa sont les deux personnages qui m’ont le plus émue. Dans un tout autre registre, j’ai apprécié rencontrer Eva (Evangeline Saint-Clare), même si Harriet Beecher Stowe ne se montre pas tendre envers ses personnages.

Je ne peux pas dire que je n’ai pas apprécié ma lecture : les pages auront tourné à une vitesse folle et j’ai apprécié évoluer auprès des protagonistes précédemment cités. Tom est un personnage marquant, que l’on ne peut oublier après l’avoir rencontré.

Le coup de cœur n’a cependant pas été au rendez-vous. Je m’attendais à une intrigue plus développée qui aurait dépassé le cadre du roman dénonçant l’esclavagisme (ce qui est déjà beaucoup me direz-vous). Il m’aura manqué de liant entre les trois parties de ce roman (Mr Shelby ; Mr Saint-Clare ; Simon Legree). J’aurais souhaité davantage d’allers-retours entre ces différentes périodes. Mais peut-être est-ce un effet de la publication sous forme de roman feuilleton ? La case de l’oncle Tom reste dans tous les cas un classique de la littérature à découvrir. Pour poursuivre sur cette même thématique, La plantation (Leila Meacham) m’attend sagement sur les étagères de ma bibliothèque. Je suis maintenant curieuse de l’ouvrir. Peut-être en sortirai-je davantage conquise ?

Extraits …

« La case de l’oncle Tom était un petit bâtiment en troncs d’arbres attenant à la principale habitation. Elle était précédée d’un jardin où venaient en abondance, grâce à une culture soignée, divers légumes, des fraises, des framboises et autres fruits. La façade était entièrement couverte de rosiers et de bignonias qui en dissimulaient la grossière construction. »