Hervé Le Corre : Traverser la nuit

Hervé Le Corre, Hervé Le Corre, né en 1955 à Bordeaux, est un auteur de roman policier. Professeur de lettres dans un collège de Bègles, c’est un lecteur passionné entre autres de littérature policière. Il commence à écrire sur le tard à l'âge de 30 ans des romans noirs et connaît un succès immédiat. Traverser la nuit, date de 2021.

Avertissement : si vous êtes cafardeux il est préférable de reporter la lecture de ce roman à plus tard sous peine de ne pouvoir résister à l’envie de vous jeter par la fenêtre de désespoir !

Bordeaux et sa région, le temps est à la pluie. Images en noir et blanc. Louise, aide-ménagère, vit avec son jeune fils Sam, une épée de Damoclès au-dessus de sa tête, les irruptions imprévisibles de son ex, Lucas, qui la bat comme plâtre pour des motifs variés. Incapable de réagir, elle subit, « Je l’ai laissé revenir deux fois mais à chaque fois ça a mal fini. » Louise, c’est « l’histoire d’une femme sous l’emprise d’un pervers. » De son côté, le commandant Jourdan enquête sur le meurtre de femmes commit par un homme banal mû par une rage intérieure destructrice…

J’ai, nous avons, tous lu des romans étiquetés Noirs, mais là c’est du noir de chez noir.

Pour vous donner une idée des faits croisés dans ce livre, il y a un type qui tue ses enfants, sa femme et le chien de ses beaux-parents, un poivrot géant qui se défenestre du commissariat, une femme qui a connu la drogue et l’alcool (Louise) tabassée par son ex, souffrances de la mère et angoisses du gamin, un tueur de femmes qui ne sait pas résister à ses pulsions malsaines et une mère incestueuse.

Louise et Jourdan, deux âmes en peine. Lui voit sa femme et sa fille le quitter car trop souvent absent du foyer, écœuré par la faune qu’il côtoie chaque jour et la noirceur du monde, il envisage de tout larguer. Elle, incapable de reprendre le cours de sa vie en main, espère néanmoins des jours meilleurs ne serait-ce que pour son fils.

Comme dans tout bon polar, ces deux-là sont faits pour se croiser voire plus, qui se ressemble s’assemble mais ce bouquin est tellement noir que même la fin est atroce.

Un excellent roman, très bien écrit, où les digressions sont un gras nécessaire donnant du goût et de l’épaisseur à l’angle social du récit mais, vous l’avez compris, très éprouvant pour le moral…