Wendy Delorme – Le Chant de la rivière ****

Wendy Delorme Chant rivière ****

Cambourakis – mars 2025 – 175 pages

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Deux voix s’élèvent entre les pages de ce roman ; celle de la rivière, enfouie désormais sous la terre, à l’abri des regards, qui charrie histoires et mémoires, dont celle de Clara. « Si j’étais douée de langage, celui des humains, je pourrais porter jusqu’à eux son histoire. Mais nul ne sait déchiffrer ma mélodie grondante, hormis le vent qui seul me répond d’un murmure apaisant. Personne ne tend assez l’oreille pour m’écouter vraiment, pourtant je porte en moi l’écho d’une vie humaine, qui ne veut pas qu’on l’oublie. » Et celle d’une femme, venue passer quelques jours dans la vieille bâtisse de pierres à flanc de colline, loin de la ville accablée par la canicule, loin de son amour aussi. Dans le creux de son ventre, elle guette la vie qui s’installe.

Beauté organique de l’écriture, qui installe immédiatement une atmosphère saisissante. La rivière, personnage à part entière dont le flot est autant métaphore du désir qui coule dans les veines que du chagrin qui coule sur les joues puis en souterrain, au creux de la poitrine, menaçant de la noyade. L’amour incandescent sous la plume de Wendy Delorme ; j’ai rarement lu des mots aussi puissants pour parler d’amour, et de désir.