Quartier Libre – 2025 – 89 pages

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La narratrice est venue se terrer à Skopelos en Grèce, dans une tentative d’oublier la mort de son amour. Dès les premiers mots de ce long monologue sans point, adressé à l’être aimé et perdu, qui se déploie comme une folle mélopée empreinte de rage et de désespoir, aux sonorités entêtantes, dès les premiers mots, j’ai le coeur qui vrille et les larmes qui montent. Au fil des pages tournées, le rythme s’intensifie, le souffle devient court, les mots perforent le coeur, ils ont le tranchant de l’irréparable, l’éclat de l’absence écrasante. Le texte trébuche sur les mots, sur la vérité, les fragments de phrases se répètent et la fulgurance des virgules et points virgules offrent un rythme étourdissant.

Claire Griois pose des mots sur l’inommable, sur l’ignoble. Sous sa plume poétique, l’horreur du drame contamine les sensations, les paysages, le bleu sombre du ciel nocturne rappelle le bleu des uniformes des « cosmonautes » qui ont abattu leurs matraques. Comme ces dernières, les mots frappent. Et les larmes dévalent mes joues tandis que j’avale les mots comme en apnée.

« Salut, ça fait longtemps que tu n’as plus rien dit, et c’est peut-être ça, le plus grand mal du siècle, que partout, où que j’aille, je ne t’entendrai plus »