Éditions Robert Laffont, 2023 (364 pages)
Ma note : 15/20
Quatrième de couverture …
En tant que prétendante au trône d’Angleterre, Georgie ne peut épouser un catholique. Suspendue à la décision du Parlement concernant son mariage, elle s’est réfugiée en Irlande. Pour tromper le temps, elle pense à son amie Belinda qui séjourne en Italie. Bientôt l’occasion de la rejoindre sur les rives du lac Majeur se présente à elle. La reine en personne demande alors à Georgie de profiter de son voyage pour jouer les espionnes. L’Histoire pourrait bien compromettre sa mission : une importante conférence réunissant les diplomates de Grande-Bretagne, de France et d’Italie vient de s’achever pour discuter de la menace nazie…
La première phrase
« C’était trop beau pour durer, j’aurais dû m’en douter. J’avais passé les deux derniers mois au château de Kilhenny, la demeure des ancêtres de Darcy. »
Mon avis …
1935. Convoquée par la reine Mary au palais de Buckingham, lady Georgiana de Rannoch se voit confier une nouvelle mission : s’assurer que l’héritier du trône, le prince de Galles, n’a pas contracté de mariage secret avec Wallis Simpson. Hors de question qu’une roturière américaine entre dans la famille royale ! Georgie se voit donc conviée (ou plutôt invitée de force) à une partie de campagne pour, discrètement, mener l’enquête. Ce voyage sur les rives du lac de Lugano, situé à la frontière italo-suisse, lui permettra de renouer avec Belinda (en bien fâcheuse posture) mais aussi avec Camilla, une ancienne connaissance rencontrée en pension. Seulement lorsque le meurtre s’invite chez les Di Martini, et ce sous le nez du prince de Galles, c’est évidemment la panique à bord !
Son espionne royale au service de Sa Majesté est le onzième tome de cette série étiquetée cosy mystery. Le ton se fait léger, distrayant, tandis que Rhys Bowen parvient à renouveler ses intrigues tout en faisant évoluer son héroïne. Désormais fiancée, Georgiana attend l’aval du Parlement pour, elle l’espère, épouser Darcy O’Mara. Bien qu’elle ne soit que trente-quatrième dans l’ordre de succession au trône britannique, il ne lui est en effet pas possible de se marier avec un catholique, de nationalité irlandaise qui plus est. La solution : renoncer à son droit de succession, et donc à son lien avec la famille royale. Encore faut-il que la Reine soit d’accord.
J’ai passé un bon moment en compagnie de ce roman que je trouve un brin différent des autres tomes, sans doute car le contexte historique y est davantage exploité. Il est en effet question de montée du nazisme mais aussi d’espionnage, d’alliances à nouer pour lutter contre la menace nazie. Pour bâtir son intrigue, Rhys Bowen s’inspire de la conférence de Stresa et laisse planer quelque chose de l’évolution déjà en marche.
Pour autant, malgré ce contexte et un meurtre plutôt sanglant, tout nous rappelle au genre cosy murder. Les éléments qui font le sel de cette série sont toujours au rendez-vous. Et l’intrigue se détache du climat
géopolitique pour se centrer sur la sphère domestique de la villa Fiori. La victime était un coureur de jupons, mais aussi un maître chanteur plutôt coriace en ce sens qu’il aura frappé à de multiples reprises. Qui donc lui aura porté le coup fatal : une ancienne victime ou bien un mari jaloux ? Claire Daniels, la mère de notre héroïne, semble être une coupable toute désignée. J’apprécie d’ailleurs retrouver son personnage au fil des tomes. Elle me fait souvent sourire avec ses répliques théâtrales et son côté excentrique.
Selon moi, ce roman n’est cependant pas le meilleur de la série. Je regrette une certaine lenteur dans la mise en place de l’intrigue, ainsi que des répétitions. Rhys Bowen nous met également beaucoup trop sur la voie pour ce qui est de deviner l’identité du coupable. Reste que certaines scènes rehaussent le tout (je pense à la course-poursuite finale aux alentours de la villa ; ou encore à la couverture de Darcy qui, déguisé en jardinier, œuvre dans l’ombre et tente de protéger sa chère Georgie). Il me tarde donc, encore une fois, de lire la suite !
Extraits …
« – Il est allé marcher sous la pluie, il me semble, comme vous. Il attache beaucoup de prix à sa forme physique.
Notre Fürher nous encourage à maintenir un corps sain.
Je lançai un coup d’œil à son ventre plutôt bedonnant et gardai le silence. »
« Je pouvais voyager sans femme de chambre, supposai-je. Quantité de femmes modernes le faisaient. »