Paisible tourment

Par Henri-Charles Dahlem @hcdahlem

En deux mots
Voyage intérieur, entre douceur et mélancolie, ce recueil de poésie explore le temps qui passe, les souvenirs qui restent, et les silences qui parlent. Dans une langue simple et délicate, il cueille les émotions furtives, interroge la mémoire, et célèbre la beauté discrète des jours ordinaires.

Ma note


★★★★ (j’ai beaucoup aimé)

Ma chronique

La douceur inquiète du temps qui passe


Dans ce recueil de poésie, Pierre Vavasseur nous offre de cheminer à ses côtés, de l’écouter évoquer des souvenirs et de partager des sensations. Pudique et lumineux, il esquisse aussi une belle et tendre philosophie de vie.

Célébrons l’été avec la musique des mots, celle si tendre et si revigorante de Pierre Vavasseur. Le chroniqueur littéraire du Parisien sait mieux que personne faire partager ses bonheurs de lecture, son plaisir à la découverte d’une nouvelle plume autant que sa fidélité aux œuvres patiemment construites au fil des années.
Le fil des années qui est peut-être le fil conducteur de ce recueil dont le titre annonce toute l’ambiguïté Paisible tourment, une oxymore qui stimule la réflexion, invite des émotions contrastées.
Au détour de la page 31 se trouve peut-être la clé du recueil, cette question sans point d’interrogation que l’on pourra prendre comme l’affirmation que la quête permanente d’une philosophie de vie :
Sur quoi tenons-nous le mieux
Nos jambes
Nos erreurs
Ou sur nos secrets
Une philosophie qui se déploie alors depuis l’enfance, quand il fallait apprendre à apprivoiser le silence et qu’aujourd’hui il faut en « ausculter le chant éventé », jusqu’à l’âge mûr, quand « Il faut s’arranger
De ce qui va finir »
Alors les souvenirs deviennent de précieux alliés, que ce soit en regardant un passant dans les rues de Florence, en déambulation sur un port breton. Des voyages qui rythment une pensée, quand par la fenêtre du train « recule le temps qui passe ».
Mais le poète est aussi le piéton de Paris qui s’émerveille des couleurs changeantes de Notre-Dame et ses reflets dans la Seine, qui sait admirablement mêler impressions et émotions.
Tant marcher tant marcher
Tant que la rive se détache de la mer
Et maintenant
J’approche
Je ne suis plus un homme mais un homme
Rassemblé dans son chant 
Mais s’il y a du mouvement, ce n’est pas pour fuir. C’est pour capter l’instant, interroger ce qui demeure dans ce qui s’efface, chercher l’empreinte dans ce qui glisse. Chez Vavasseur, le poème est à la fois flânerie et battement. Il suit le rythme d’une pensée qui s’interrompt, se reprend, revient par boucles légères. C’est un recueil de stations intimes, de pauses dans le vacarme du monde.
On y voit aussi, au hasard des pérégrinations, le plaisir de la découverte d’un texte
Sur un étal dans la rue
Ouvrir un livre au hasard
Une phrase saisie
Semble si proche
Comme un vêtement intérieur
Fallait-il avoir tant attendu
Pour la lire enfin
On y voit enfin l’amour qui « se ranime à l’espoir », même si la perte de l’être cher déchire le cœur.
Le poète semble se tenir à la frontière de deux temporalités : celle du souvenir et celle de l’instant, celle du passé qui ne passe pas, et celle de la minute qui s’échappe déjà.
Le temps est l’infinie frontière
Il me suit où mes pas se posent
Les lendemains courent à hier
La pluie surgit du cœur des roses
Il y a dans cette écriture un classicisme tranquille, mais toujours traversé d’un doute pudique, d’une inquiétude sourde. Ce n’est jamais grave, jamais plaintif. Mais c’est souvent bouleversant. Parce que juste.
Il faut relire certains vers comme des murmures adressés à soi-même, ou peut-être à un autre que soi, un frère, un ami, un amour ancien, une présence invisible et fidèle. A tous ceux qui profiteront de ce conseil
Ne vis pas à demi
Profitons
Profitons encore
Loin de ce qui t’inquiète et encombre
Des caresses aux toits de Paris
Des ponts dorés à la feuille d’or
Entre
Entre et chéris ta vie
Ce n’est pas un recueil qui se dit haut, c’est un livre qui s’écoute. Avec ce ton unique de Pierre Vavasseur, à la fois retenu et chaleureux, discret mais familier.

Paisible tourment
Pierre Vavasseur
Éditions Marie Romaine 


Poésie
100 p., 12,90 €


EAN 9782494738300


Paru le 23/04/2025

Ce qu’en dit l’éditeur
Recueil de poésie, Paisible tourment est une invitation à ressentir, à rêver et à redécouvrir la vie, entre souvenirs et espoirs, entre fragilité et éternité.
 Pierre Vavasseur explore les thèmes universels de l’amour, du temps qui passe et de la mémoire à travers des vers empreints de tendresse et de mélancolie. Chaque poème devient une fenêtre ouverte sur des instants suspendus, où la beauté de l’éphémère et la profondeur des sentiments se mêlent harmonieusement.
 L’auteur sublime les détails de la vie pour les transformer en émotions universelles. Son style, contemporain et épuré, charme par sa sobriété et sa puissance. Chaque mot est choisi avec soin, chaque silence entre les vers invite à la réflexion. Cette écriture fluide et musicale évoque un sentiment de proximité, comme une conversation murmurée à l’oreille du lecteur.
 Pierre Vavasseur livre une œuvre universelle qui parle au cœur comme à l’esprit, et ces poèmes résonnent durablement en chacun de nous : les amateurs de poésie y trouveront une voix moderne, tandis que ceux en quête de sérénité découvriront une œuvre apaisante et introspective. Il nous rappelle l’importance de ralentir, de contempler la beauté des choses simples et de renouer avec l’essentiel dans un monde souvent agité.

Les critiques
Babelio 
Le Matin d’Algérie (Brahim Saci) 
Blog de Grégoire Delacourt 
Blog A l’ombre du noyer (Benoît Lacoste) 
Blog La parenthèse de Céline 

Les premières pages du livre
« Il tombe un ciel droit sur la place
À quoi penses-tu mon ombre
Que me dit ton murmure
Je recule et tu ne m’accueilles pas
Mon mystère est dans l’insolation
De tes yeux clos

À nos heures perdues
Ouvre-moi sur la mer
Décharge-moi du ciel
Impose-moi ta main
À nos heures perdues
Saisis-moi par le cœur
Ne comptons plus les jours
À nos heures perdues
Déborde-moi du temps
Apprends-moi à danser
Ne nous soucions de rien
À nos heures perdues
Tire-moi tes sillons
Assure-toi de ma peau
Qu’elle donne le meilleur blé
À nos heures perdues
Gardons-nous bien d’écrire
Que nous sommes heureux

Puisque c’est plus que ça

Au polissage des cieux
Respirez-vous le ciel
Est-il un fuselage
Qu’on aurait déplié
En leur corsage blanc
Les cimes sont-elles
Des voiliers
Le puissant bleu de forge
Circule-t-il en miel
En vos yeux votre gorge
La neige fait-elle miroir
À votre doux visage
En rend-elle l’épure
Murmure-t-elle au décor
Un trésor déniché

Entre et chéris ta vie
Profitons
Profitons encore
Des caresses aux toits de Paris
Des ponts dorés à la feuille d’or
Des horloges des reflets des envies
Et du soir rose et bleu qui nous sauve
Rien sur la Seine n’est brisé
Paris est un tracé d’alcôves
Où nous sommes l’un et l’autre apaisés
Tu es près de moi chère ombre
Tu m’accompagnes dans l’heure qui tombe
Tu es contre moi si délicatement versée
Que je n’ai près de toi plus le cœur à vieillir
La Lune est pleine sous son masque
Postée aux ailes de l’Opéra
Si la vie m’aime alors fasse qu’
Advienne ce qu’il adviendra
La Seine fait semblant de fondre
Cette façon dont elle s’attarde
Elle est noire avec des semis
Je suis saisi de toi chère ombre
Rien ne pénètre mieux mes lèvres
Que les mots que tu me dis
Ne vis pas à demi
Profitons
Profitons encore

Loin de ce qui t’inquiète et t’encombre
Des caresses aux toits de Paris
Des ponts dorés à la feuille d’or
Entre
Entre et chéris ta vie »

Extraits
« Sur quoi tenons-nous le mieux
Nos jambes
Nos erreurs
Ou sur nos secrets » p. 31

« J’ai longuement marché vers toi
Je me voyais humble
Le bec dans les plumes
Comme dorment les oiseaux
Il y avait par-dessus les toits des collines
L’haleine des disparus
J’ai si longuement marché
Mon chemin me serrait au bras
Comme le font les femmes quand elles veulent rentrer
Ah tant marcher tant marcher tant marcher
Tant marcher tant marcher
Tant que la rive se détache de la mer
Et maintenant
J’approche
Je ne suis plus un homme mais un homme
Rassemblé dans son chant  » p. 33

« Sur un étal dans la rue
Ouvrir un livre au hasard

Une phrase saisie
Semble si proche
Comme un vêtement intérieur

Fallait-il avoir tant attendu
Pour la lire enfin

Et puis soudain
La trouver si ténue
Si fragile
Si lointaine
Déjà absente » p. 42

« Une seconde pèse moins qu’une minute
Une minute est plus brève qu’une heure
Une heure passe en flèche dans Le jour
Un jour se dépêche plus qu’un mois
Et que compte dans une année
Un mois si vite achevé
Tout cela se dévore et s’annule
Retombe en pluie et en poussière
Pour faire la mer
Pour faire la terre
Et sur la mer
Et sur la terre
Innocents du temps déplié Sans souci de leur devenir
Solides comme des fanaux d’or
Seuls durent nos souvenirs  » p. 70

« Le temps est l’infinie frontière
Il me suit où mes pas se posent
Les lendemains courent à hier
La pluie surgit du cœur des roses » p. 77

À propos de l’auteur

Pierre Vavasseur © Photo DR

Pierre Vavasseur, poète, romancier et journaliste français, s’affirme comme une figure singulière de la littérature contemporaine. Grand reporter au Parisien, il a marqué ses lecteurs par des articles qui conjuguent humanité et acuité, explorant aussi bien les arts, les faits de société que les mouvements culturels. Il écrit aujourd’hui sur l’actualité des livres au Parisien Week-end. Créateur du site littéraire Des minutes de lumière en plus, il a publié cinq romans, des nouvelles, des essais, des poèmes et chante sur scène, à la guitare, ses chansons douces. (Source : Éditions Marie Romaine)

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