Éditions Hachette, 1964 (188 pages)
Ma note : 15/20
Quatrième de couverture …
Une maison incendiée, une ombre qui s’enfuit, une chevalière en or tombée dans l’herbe, un pare-chocs arraché, un inventeur qu’un escroc a dupé, un carnet vert contenant des notes rédigées en suédois…
… Tout cela contribue à créer un épais mystère. Les indices sont ténus, les pistes embrouillées. Mais Alice est là ! Alice que rien n’arrête, Alice l’astucieuse qui s’est mis en tête de faire échec au plan diabolique et ingénieux grâce auquel le coupable espère échapper à la justice…
La première phrase
« “À quoi penses-tu, Alice ? dit Marion. Voilà cinq bonnes minutes que tu regardes dans le vague.
– Et, crime impardonnable, que tu engloutis ces délicieux sandwiches préparés par mes blanches mains sans daigner leur accorder l’attention qu’ils méritent !” ajouta Bess Taylor. »
Mon avis …
Alice et le carnet vert (The clue in the diary) a été publié pour la première fois dans les années 30 aux États-Unis. Il s’agit déjà de la septième aventure mettant en scène notre héroïne (Nancy Drew dans la version originale). Une fois n’est pas coutume, je les découvre ou les relis dans le désordre, en fonction de mes envies et de mes trouvailles dans les boîtes à livres. Les anciennes éditions sont de petites pépites, et possèdent un charme fou.
J’ai de nouveau adoré retrouver ce personnage qui m’a fait aimer la lecture lorsque j’étais petite. Alice Roy se montre toujours aussi courageuse et astucieuse. Avocat, James Roy représente la figure du père bienveillant et protecteur (tout en symbolisant la loi). Tandis que Sarah, la gouvernante, confectionne toujours de bons petits plats et de délicieux gâteaux. Les romans insistent également sur les différences qui existent entre les deux cousines et amies de notre héroïne, Bess Taylor et Marion Webb. Bess est blonde, gourmande et plutôt peureuse. Marion est brune, les cheveux courts, avec un physique élancé. Enfant, j’adorais suivre leurs folles aventures. Il faut dire qu’elles ont tout pour faire rêver les petits lecteurs. Nos trois jeunes filles sont indépendantes, en âge de conduire, ont grandi dans un milieu privilégié. Elles passent tout leur temps libre à enquêter. Petite, je rêvais surtout de ressembler à Alice tant elle se montre volontaire, altruiste et, il faut le dire, parfaite.
J’aime plus que tout cette série de romans pour son côté ô combien réconfortant. Le phrasé, un peu daté, est également délicieux. Les anciennes éditions proposent des illustrations (pour mon édition de 1964, elles sont signées Albert Chazelle) : j’apprécie la beauté, le côté vintage, qui peut s’en dégager.
L’intrigue d’Alice et le carnet vert démarre par l’incendie d’un manoir appartenant à un certain Mr Raibolt, un homme fortuné à la réputation plus que douteuse. Présente sur les lieux au moment de l’incident, Alice découvre un mystérieux carnet rédigé en suédois. Quelques phrases sont cependant écrites en anglais et mentionnent Mme Doll, que nos trois amies connaissent !
Cet opus signe également la rencontre entre Alice et Ned Nickerson. Ce coup de foudre partagé aboutira sur une relation qui restera purement platonique, du moins dans le texte car il sera tout de même mentionné des fiançailles au cours d’une prochaine enquête. Jeune homme bien éduqué et honnête, Ned apparaîtra donc dans plusieurs romans notamment pour aider Alice dans la résolution de nombreuses affaires.
J’ai donc, encore une fois, apprécié retrouver mes dix ans le temps de quelques pages. Par rapport aux autres récits, j’ai pour le moment une nette préférence pour Alice et le vison dont l’intrigue se déroule dans des paysages enneigés (Alice y fait même du ski). Mais j’espère avoir l’occasion de relire Alice et l’esprit frappeur ainsi qu’Alice et la dame du lac (je me rappelle avoir adoré ces deux titres lorsque j’étais petite).
Extraits …
« Comme elle se remettait en marche, elle vit soudain un homme passer la tête entre des buissons, à quelques mètres d’elle. Que regardait-il ? L’incendie qu’il avait allumé ?
– “Hep, là-bas !” cria la jeune détective.
Surpris, l’inconnu tourna la tête vers elle et elle vit son visage. L’espace d’un éclair, mais cela lui suffit pour le photographier dans sa mémoire. C’était un homme blond, au teint de brique, au visage émacié. En un clin d’œil, il plongea dans les feuillages et disparut dans l’épaisseur du fourré. »