Gare aux empoisonneuses • M. C. Beaton

Par Bénédicte

Éditions Albin Michel, 2020 (301 pages)

Ma note : 11/20

Quatrième de couverture …

Personne ne peut rester indifférent au charme de Gloria French, une veuve londonienne au rire sonore et aux joues bien roses ! Les habitants des Cotswolds ont accueilli avec joie cette dame toujours prête à rendre service et à lever des fonds pour l’église. Même si sa fâcheuse manie à emprunter des choses à ses voisins, sans jamais les rendre, en irrite plus d’un… Lorsqu’on retrouve Gloria empoisonnée par un vin de sureau qu’elle avait justement « emprunté », c’est le choc. Qui pouvait lui en vouloir ? À Agatha de résoudre l’énigme et de trouver l’empoisonneur ou l’empoisonneuse…

La première phrase

« La récession grignotait toujours plus les finances d’Agatha Raisin. Les affaires qui constituaient le gagne-pain de son agence de détectives privés – divorces, adolescents fugueurs et autres disparitions d’animaux domestiques – se faisaient plus rares, les gens préférant chercher l’aide gratuite de la police. »

Mon avis …

Récemment installée dans le village de Piddlebury, Gloria French est loin de faire l’unanimité dans le voisinage. Pot de colle et pingre en diable, cette ancienne londonienne emprunte également des objets divers et variés sans jamais les rendre. De quoi s’attirer les foudres de tous les habitants qui ne peuvent que la regarder d’un mauvais œil. Si seulement Gloria n’avait pas ouvert cette bouteille de vin de sureau… peut-être alors serait-elle encore en vie ! Mandatée pour enquêter sur le meurtre, Agatha Raisin se heurte à la solidarité inattendue des villageois. Car Piddlebury n’est pas Carsely. Ici, qui ne fait pas partie de la bourgade est directement considéré comme un intrus !

De temps à autre, j’apprécie me mettre à l’heure anglaise. Si je laisse passer trop de temps entre deux enquêtes mettant en scène Agatha Raisin, l’atmosphère des Cotswolds me manque. De même que les personnages secondaires qui font tout le sel de cette série de romans. Mrs Bloxby, sir Charles Fraith, Roy Silver ou encore Bill Wong sont ici bien évidemment de la partie, et je suis toujours ravie de les retrouver. Si vous recherchez un cosy mystery léger et réconfortant, je ne peux que vous conseiller de vous tourner vers cette série de romans (malgré le fait qu’ils soient eux-mêmes très inégaux). Les petites notes d’humour distillées au fil des récits sont toujours les bienvenues. J’ai ici souri face au nom de famille de la nouvelle promise de James Lacey. Mais le personnage d’Agatha Raisin vaut à lui seul le détour tant il se montre drôle, étonnant, tout en conservant un petit côté pince-sans-rire bien marqué.

Gare aux empoisonneuses ne fait cependant pas partie des opus les plus réussis. J’ai même été déçue tant j’ai trouvé l’intrigue policière quelque peu décousue. Notre Agatha peine à glaner des informations, et retourne donc voir les mêmes personnages (les uns après les autres) afin d’approfondir ce qu’elle sait déjà. Je n’ai cette fois-ci pas été embarquée du tout. Il s’agit à ce jour de l’enquête que j’ai le moins appréciée.

Côté personnages, j’avais bon espoir que l’autrice nous propose une évolution quant à la vie sentimentale de notre héroïne. Si M. C. Beaton nous laissait espérer (il y a quelques tomes) un petit vent de renouveau inattendu, le tout retombe ici comme un soufflé. Le lecteur se trouve en effet confronté à un schéma qu’il connaît déjà : le jeu du chat et de la souris entre Agatha et sir Charles ; la jalousie maladive de notre héroïne face à la jeunesse éclatante de Toni. Un petit air de réchauffé donc, que je n’ai pas aimé. Je lirai pour autant la suite des aventures de notre détective quinqua ex-londonienne. Je souhaite en effet aller jusqu’au bout des intrigues imaginées par M. C. Beaton, avec cette idée de clôturer quelque chose. Je m’arrêterai donc à Bonnet d’âne (le tome 30 de la série).

Extraits …

« Après le départ de Sam, Mrs Tripp ramassa le livre et se mit à lire. Elle avait une bonne vue mais appréciait l’idée que les gens se prenaient pour des saints parce qu’ils lui faisaient la lecture. »