Plus grand que le ciel – Virginie Grimaldi

Plus grand ciel Virginie Grimaldi

Titre : Plus grand que le ciel

Auteur : Virginie Grimaldi

Édition : Flammarion

Genre : Contemporain

Pages :  327

Parution : 1er mai 2024 

Plus grand ciel Virginie Grimaldi Plus grand ciel Virginie Grimaldi

Elsa et Vincent se croisent chaque mercredi dans la salle d’attente de leur psychiatre.
Elle est écorchée et mordante.
Il est rêveur et intranquille.
Elle est conseillère funéraire.
Il est romancier.
Elle vient de perdre son père.
Il cache sa plus grande blessure.
Elle est en retard. Il est en avance.
Ils ont pourtant rendez-vous.

Plus grand ciel Virginie Grimaldi

Il était grand temps que je sorte ce livre de ma pal, moi qui lis les Virginie Grimaldi dès leur sortie en général, j’ai beaucoup tardé pour celui-ci. Alors que le prochain arrive dans quelques mois, je me suis fait violence et je l’ai sorti de ma pal. J’avais autant envie de le lire que j’appréhendais la lecture, puisque je savais exactement de quoi il parlait et je n’étais pas tout à fait prête. Mais je me suis lancé et j’ai adoré, comme toujours. Pour moi, lire un livre de cette autrice, c’est comme rentrer à la maison, dans mon cocon.

Elsa vient de perdre son papa, elle n’arrive pas à s’en remettre, elle a donc rendez-vous chez un psychiatre, tous les mercredis. Elsa a une particularité, elle est toujours en retard, y compris aux rendez-vous avec le médecin. Vincent, lui, est tributaire d’un train, du coup, il anticipe toujours et arrive toujours en avance à ses rendez-vous. C’est comme ça que ces deux âmes en peine vont se croiser, tous les mercredi et apprendre à se connaître. Enfin comme ça et avec divers aléas qui vont les rapprocher encore un peu plus…

Le truc, c’est qu’on n’envisage pas réellement notre propre mort. On garde l’échéance dans un coin reculé de notre esprit, on y pense comme à un pays lointain, on angoisse parfois, quand on effleure cet inévitable, mais on le recouvre d’un mouchoir. L’idée même est intolérable. Comment concevoir que l’on s’effacera peu à peu des mémoires, que la valse du monde se poursuivra sans nous alors que nous sommes là présents, conscients ? Comment accepter qu’un jour nos pensées se tairont, laisseront place au silence ?

Ce livre de Virginie Grimaldi à une saveur particulière, je la suis sur les réseaux et je sais ce qui s’est passé dans sa vie, pourquoi elle a écrit ce livre. C’est le plus intime qu’elle n’est jamais écrit et ça se ressent.

Elle parle de deuil dans ce livre, à travers le personnage d’Elsa, c’est sa peine qu’elle nous dévoile, la perte de son papa qui l’a bouleversé. J’ai été très touchée d’apprendre à connaître un bout de sa vie à travers ce livre.

Elsa ne se remet pas du décès de son père, pourtant, elle côtoie la mort tous les jours, elle est conseillère funéraire. Mais même si elle pensait y être préparée, elle se noie dans ses larmes, un raz-de-marée de tristesse s’est abattue sur elle, elle n’arrive pas à en sortir. Son refuge, c’est son lit, quand elle dort, elle ne pense pas à la tristesse qui l’accable. Pour s’en sortir, elle consulte son psy, qui est un vrai taiseux, finalement, il n’y a qu’elle qui parle. Elle parle de son papa, de son deuil, de sa souffrance et de plein d’autres choses. Ses confessions chez son psy sont très touchantes. C’est une héroïne à fleur de peau qui m’a beaucoup touchée.

Vincent n’est pas en reste, il n’est pas enseveli par les larmes comme Elsa, mais des nuages noirs l’accompagnent tous les jours. Le manque d’entrain, le manque d’envie, cette dépression latente qui engloutit ses émotions. Pourtant, Vincent à tout pour lui, il a réussi à s’élever dans la société, après une enfance avec des parents qui peinaient à joindre les deux bouts, Vincent s’en sort très bien. C’est un auteur connu et reconnu, ses livres sont toujours un grand succès, les maisons d’édition se battent pour l’avoir. Mais voilà, il est englué dans cet état un peu neurasthénique qui lui plombe la vie, c’est pour ça, que, lui aussi consulte le psychiatre toutes les semaines. J’ai beaucoup aimé ce personnage, ses doutes, ses peurs, ses remises en question. J’ai été bouleversé par un bout de son passé, ce passé qui l’a rendu comme il est, dans cette noirceur constante.

On ne nous prépare pas assez. La mort est un tabou, on la tait aux enfants, on la tient à distance des vivants. Je crois qu’on se trompe. On devrait nous enseigner qu’on va mourir comme on nous enseigne le théorème de Pythagore. On devrait nous préparer, pour qu’au chagrin ne s’ajoute pas la sidération.

Finalement, Virginie Grimaldi nous dépeint deux âmes blessées par la vie qui ont connu des épreuves douloureuses. Ils n’ont pas les mêmes réactions, ni les mêmes maux (ou mots) mais leur peine est semblable. C’est ça qui va les rapprocher et les amener à parler au beau milieu d’une salle d’attente d’un psychiatre. J’ai trouvé ça très original et très beau finalement (sans parler d’une des scènes de fin).

Ils vont mettre du temps à s’ouvrir l’un à l’autre, mais j’ai aimé cette relation aux répliques sarcastiques, mais aux mots et aux gestes simples qui soutiennent.

Ce que j’ai vraiment aimé dans cette histoire, c’est que l’autrice a mis des bouts d’elle dans les deux héros de son histoire. Elsa avec le deuil de son père et toutes les petites anecdotes de sa vie à elle ou de celle de son papa. Mais elle a également mis un peu d’elle dans le personnage de Vincent, cet auteur qui écrit du contemporain et qui n’est pas toujours sûr de lui, qui a du mal à croire en ce succès. Et puis Vincent qui claque la porte de sa maison d’édition parce qu’il n’aime pas le nouveau responsable, j’ai rigolé avec cette petite anecdote qu’on comprend vite si on suit le parcours de l’autrice.

Une histoire n’est pas lue de la même manière par tout le monde.

On sent que ce livre est 100 % personnel, qu’elle y a mis toute son âme. Je suis une grande fan de cette autrice, j’ai lu tous ces livres ( ou presque, il m’en manque un), je la suis depuis de nombreuses années. Alors avec ce livre, j’ai eu l’impression d’être encore plus proche d’elle, je trouve ça très touchant qu’elle livre à ces lecteurs des bouts de son âme, elle nous les confie en quelque sorte, je crois que ça m’a encore plus touché.

La plume de Virginie Grimadi est fidèle à ses autres livres, je trouve son humour irrésistible, j’ai rigolé pendant tout le livre. C’est ce qui fait son charme, elle aborde des sujets sérieux, douloureux, mais elle ne perd jamais cet humour si précieux qui aide à franchir les obstacles de la vie. J’aime sa plume, incontestablement, je peux dire que c’est mon autrice préférée, j’ai l’impression d’être comme chez moi dès que j’ouvre un de ses livres.

De toute évidence, on n’avait pas les mêmes références, il m’a bousculé, j’ai dit pardon, il m’a mis une patate, j’ai dit aïe, il m’a mis un coup de boule, j’ai dit bonne nuit.

C’est un coup de cœur comme toujours, j’ai mis du temps à le sortir de ma pal (beaucoup trop) parce que je savais de quoi parlais ce livre et je n’étais pas prête, j’attendais le bon moment. Et quel bonheur de retrouver la plume de Virginie Grimaldi, j’ai toujours l’impression de rentrer chez moi, dans un cocon quand j’ouvre un de ses livres. Elle écrit sur des sujets difficiles, douloureux même, toujours avec cet humour si particulier auquel je ne résiste pas. Celui-ci est encore plus touchant, elle y a mis beaucoup d’elle, des bouts de son âme qu’elle partage avec nous, ses lecteurs. J’ai dévoré ce livre, j’ai adoré les personnages qui sont très touchants, deux âmes blessées par les épreuves de la vie qui se rencontre dans la salle d’attente de leur psychiatre. C’est vrai, c’est beau, c’est la vie, c’est la mort, l’amour, l’amitié et la famille. Les confessions des personnages chez leur psy m’ont beaucoup touché, certaines ont raisonné en moi, m’ont marqué plus que d’autres. Il y a beaucoup d’émotions, de tristesse et des moments de joie dans ce livre, tout est abordé avec bienveillance et humour. J’ai dévoré ce livre avec beaucoup de plaisir, comme un bonbon, un livre touchant que je regrette de ne pas avoir lu plus tôt.