La double personnalité du criquet

En deux mots
Bruno a été promu et s’installe avec sa femme et son fils dans une grande propriété du côté de Fontainebleau. Mais leur bonheur est troublé par des voisins agressifs et intrusifs. Quand ils retrouvent leur chien égorgé, c’en est trop. Bruno va trouver un allié dans son combat lorsqu’il se rend dans sa famille italienne. Mais le coup de main n’est pas sans contrepartie…

Ma note
★★★★ (j’ai adoré)

Ma chronique

Des voisins qui vous pourrissent la vie

Le nouveau roman de Jean-Pierre Poccioni est un petit bijou qui part d’une situation idyllique pour se terminer sur un drame. Un incident avec des voisins irascibles va prendre une ampleur inédite et conduire Bruno, son épouse Valérie et leur fils Valentin dans un engrenage dont ils ne pourront s’extirper. Une mécanique implacable.

Quand on investit dans un appartement ou dans une maison, on fait toutes sortes de diagnostics, on étudie l’emplacement, l’environnement, les infrastructures et les services à proximité, mais on oublie fréquemment un élément qui est pourtant capital, les voisins.
Ce savoureux roman de Jean-Pierre Poccioni nous le rappelle fort à propos. Dans les chapitres initiaux, on fait la connaissance de Bruno Mancini, de son épouse Valérie et de leur fils Valentin. Tout va bien pour eux, merci. Quand le père de famille est convoqué par son patron, c’est pour lui annoncer qu’il est pressenti pour intégrer une équipe pluridisciplinaire chargée d’un programme aussi vital que secret. En échange d’un déménagement vers ses nouveaux bureaux, on lui offre un pont d’or. Valérie, qui est clerc de notaire, n’aura aucun mal à trouver une nouvelle étude avec la recommandation de son actuel patron (qui se satisfait de son départ, car il entend offrir la place à sa fille). Et Valentin accueille également la nouvelle avec plaisir, car il est victime de harcèlement scolaire.
Aussi le jour où Valérie découvre Le moulin rouge, une vaste propriété entourée d’un grand parc, tout le monde se réjouit d’emménager dans ce paradis sur terre. Valentin peut même aller choisir dans un refuge le chien que son père lui a promis. Avec Sam, ils vivent désormais des jours idylliques dans leur beau domaine.
Mais un soir, en rentrant chez lui, Bruno voit un molosse surgir devant sa voiture et demande à Méline, sa jeune voisine de faire attention. En guise de réponse il a droit à un doigt d’honneur accompagné d’insultes. Mais jugeant l’incident mineur, il ne dit rien. Deux jours plus tard, il voit une Valérie furieuse débouler. Elle a été arrêtée par Christelle Leflaive, la mère de Méline, qui lui a demandé pourquoi son mari s’était « permis d’agresser sa fille dont la seule faute était de promener son chien ? Pourquoi l’avait-il traitée de petite conne ? Pourquoi l’avait-il menacée d’une bonne correction en cas de récidive ? »
Fort heureusement Bruno parvient à la calmer et à prouver sa bonne foi. Mais il n’est qu’au début d’un processus qui entend lui faire regretter son comportement et son achat immobilier. Les arbustes plantés autour des clôtures de la propriété sont imprégnés de produits chimiques qui les font mourir. Puis viendra ce soir tragique où Valentin découvrira son cher Sam étranglé.
Le jugement des gendarmes sur cette affaire est implacable. Les coupables sont « des fous furieux, des personnes hermétiques à tout raisonnement et pire encore indifférentes aux calamités qu’ils attiraient sur eux. »
Bruno décide alors de suivre le conseil du pédopsychiatre conseillé pour Valentin, il va partir loin en vacances.
Un séjour du côté de Monte Alba qui sera doublement bénéfique. Leur moral s’améliore nettement et le clan familial prend l’affaire en charge. Bruno est sceptique, mais laisse faire. Il ne sait pas que le service rendu exige une contrepartie.
Le roman bascule alors du drame de voisinage dans le thriller sur fond d’espionnage et de dissimulation, de relations factices à une prise de risques de plus en plus élevée. Mais que ne ferait-on pas pour protéger les siens ? C’est sans doute la question essentielle que pose ce roman construit sur une mécanique implacable. Il suffit d’y mettre le doigt pour se faire broyer, mais presque sans que l’on ne s’en rende compte. C’était du reste aussi le cas dans son précédent roman, Venise à l’heure du Spritz dans lequel un couple se dispute puis ira jusqu’à se séparer.
Ceux qui suivent les éditions Serge Safran seront heureux d’apprendre que ce roman est le premier à paraître au sein des éditions Héliopoles sous le label « collection Serge Safran ». Après 40 années chez Zulma puis sous son nom, Serge Safran a réussi ainsi à pérenniser son catalogue, mais aussi à poursuivre son métier, sa passion. Bravo et bon vent !

La double personnalité du criquet
Jean-Pierre Poccioni
Éditions Héliopoles, coll. Serge Safran
Roman
288 p., 22,90 €
EAN 9782379851100
Paru le 9/01/2025

Où ?
Le roman est situé principalement en France, à Paris et dans la région, à Aulnay et Fontainebleau et ses environs. On y évoque aussi l’Italie à l’occasion d’un voyage à Monte AIba, Punta Ala, Castiglione della Pescaia, Marina di Alberese.

Quand ?
L’action se déroule de nos jours.

Ce qu’en dit l’éditeur
D’origine italienne, Bruno Mancini, vit en France avec sa femme Valérie, clerc de notaire, et leur fils, Valentin. Psychologue du travail dans une multinationale, il est muté à Fontainebleau, pour un poste à caractère ultrasecret. Il déménage avec sa famille dans un endroit quasi idyllique, un ancien moulin en lisière d’une forêt domaniale et adopte un chien, Sam, pour leur fils.
Tout n’est que calme, volupté et harmonie. Mais un jour, Bruno se trouve confronté à la fille des plus proches voisins. C’est alors que les harcèlements commencent et s’enchaînent : insultes, pneus crevés, haie détruite, menaces d’enlèvement et de viol. Face à l’impuissance de la police, les Mancini se trouvent désarmés jusqu’à une solution insolite qui va leur réserver beaucoup de bonnes et… troublantes surprises.

Les critiques
Babelio
Lecteurs.com

Les premières pages du livre
« 1
La nuit vient de tomber sur un coin de campagne perdu entre rivière et forêt. Tout est sombre à l’exception de trois grandes fenêtres illuminées qui éclaboussent la nuit. Elles attestent que des gens vivent ici dans une maison posée au bord d’un pré.
Au nord piqués sur l’immense écran noir quelques points lumineux lointains, peut-être d’autres fenêtres ou des éclairages publics. Rien de comparable avec l’impression chaleureuse que diffusent les trois rectangles de lumière qui opposent à l’obscurité la douceur d’un intérieur couleur de bois blond. On imagine une famille heureuse réunie autour d’une table plutôt que devant un téléviseur, le halo de lumière froide qu’émettent ces appareils est très reconnaissable.
Dehors la nuit est froide, silencieuse.
Aucun souffle n’agite la cime des grands pins sylvestres. Aucune brise ne fait bruisser les charmes de la haie qui tient lieu de clôture.

Pourtant dans cette nuit paisible se déploie comme un cri la violence d’un drame.
Un animal s’est réfugié sur la terre nue, lové au pied de la haie comme s’il voulait se cacher ou se protéger d’un danger. On devine la difficile respiration d’un organisme qui lutte, qui veut retenir la vie qui s’enfuit. Les animaux se cachent pour mourir, dit-on. Celui-ci est-il un sauvage juste sorti des bois ou un animal domestique que la proximité de la mort rappelle à ses origines ?
Dans un effort que l’on devine immense et douloureux il change de position, l’horreur nous saute au visage. C’est un chien blessé. Très gravement pour ne pas dire pire. Sa gorge est une plaie rouge. Un flot de sang est venu poisser la fourrure de son poitrail. Il s’est tourné vers la maison parce qu’il a entendu quelque chose, l’écho d’une voix ou un pas sur les graviers. Pense-t-il que ce sont ses maîtres ? C’est possible puisqu’on distingue les silhouettes de trois personnes qui sont sorties de la maison. Deux adultes précédés par un enfant qui s’est élancé dans le noir. Cependant, personne n’appelle. Aucune inquiétude particulière n’’émane du trio. L’enfant est muni d’une lampe torche. Il s’amuse à éclairer le sommet des plus hauts pins sylvestres. Ensuite il change de cible et fait remonter le faisceau de sa lampe le long de la haie. Un jeu qui devrait le conduire à éclairer l’animal qui agonise.
Le chien ouvre la mâchoire comme s’il cherchait une ultime bouffée d’air, la blancheur des crocs se détache sur le rouge du sang. On voit nettement l’horrible entaille d’un égorgement.
Puis il se fige et meurt. Le pinceau de lumière va trouver un cadavre.
Pour le chien c’est fini.
Pour les trois personnes qui viennent de le découvrir c’est un choc atroce et ce n’est pas fini du tout.

2
J’étais assis devant un express, tranquille parce que j’étais très en avance, ce que je tenais pour la meilleure façon d’être ponctuel.
Tranquille aussi parce qu’à cette époque j’ignorais encore tout du moulin en lisière de forêt, tout des charmes que je ferais planter pour l’enclore et bien sûr tout du chien qui finirait sa vie sous leur illusoire protection.
Je regardais la salle qui semblait inspirée des salons du musée Jacquemart-André tout proche, acajou et miroirs, plantes vertes et marbre blanc veiné de gris.
Il y avait là trois jeunes filles qui riaient fort, un homme qui avait plié son journal jusqu’à le réduire à la taille d’un livre, une femme visiblement nerveuse qui buvait pourtant un café et deux hommes qui évoquaient la livraison d’un produit dont je n’ai pas perçu le nom mais il en fallait au moins deux cents litres.
Il y avait aussi un serveur. Deux en fait avec celui qui se tenait debout derrière le bar où se serrait l’essentiel des clients mais c’était celui qui s’occupait de la salle qui m’intéressait pour deux raisons. Tout d’abord chacun de ses mouvements exprimait la parfaite adaptation d’un homme à son métier, il était rapide et fluide au point de frôler l’élégance d’un danseur. Cette harmonie ne pouvait que plaire au psychologue du travail que j’étais même si dans ma société je n’étais jamais confronté à ce type d’activité. De plus il dégageait les ondes positives d’une humeur que rien ne semblait pouvoir altérer. On devinait qu’il n’avait pas la moindre réticence à déposer devant vous la boisson commandée, on pressentait qu’il était parfaitement possible d’exprimer une requête, de formuler une exigence voire une remarque critique sans le voir se renfrogner et devenir hostile. II me donnait l’occasion d’observer en action un de mes principes : l’employé épanoui est toujours celui qui contourne ou gomme le plus efficacement les obstacles que tout métier implique. Le mot obstacle était justement illustré par la configuration absurde qui imposait à cet homme la succession rapide de deux changements de direction à chaque fois qu’il devait atteindre la salle ou en revenir pour rejoindre le bar. Un décorateur peu soucieux d’ergonomie n’avait pas évité la grotesque chicane qui évoquait le parcours des visiteurs de la villa du film de Tati, Mon oncle. Ce qui dans le film était à la fois comique et d’une ironie dévastatrice restait ici par le talent de cet homme une simple figure de la chorégraphie du parcours dont on aurait aimé contempler le spectacle avec le piment d’un plateau surchargé, des verres et un seau à champagne par exemple. Voyait-il que j’appréciais son talent ? Peu probable. C’était là une vertu supplémentaire de cet homme que d’agir dans la gratuité et non pour la galerie.
Mon attention s’est reportée sur les jeunes filles qui s’y prenaient d’une façon absurde pour regarder ensemble un téléphone unique, se le passant et repassant, se l’arrachant parfois, montre ! montre ! alors qu’elles auraient pu prendre place toutes les trois sur la banquette, l’une d’elles au centre tenant l’objet en main. Une incompétence du quotidien assez banale me suis-je dit en jetant un coup d’œil à ma montre qui m’apprit qu’il n’est d’avance qui ne se grignote. Il me fallait maintenant marcher vers mon rendez-vous, convocation serait plus conforme à la réalité. J’ai réglé mon café et pris le chemin de l’immeuble repéré trois quarts d’heure plus tôt, cet endroit qu’à Aulnay on désignait par l’expression Paris ou bien Là-haut. Il n’était pas d’usage qu’un collaborateur de mon niveau y soit convoqué mais M. Demargier m’avait affirmé que je n’avais aucune raison de m’inquiéter.
Après une entrée strictement contrôlée par des vigiles peu souriants et un hall dominé par l’hostilité d’une sculpture métallique un ascenseur m’a propulsé vers des locaux silencieux et feutrés en parfaite harmonie avec le quartier : luxe discret et parfum de vieille France habilement pimenté par la présence de quelques beaux objets contemporains.

Gérald Delambre se montra d’emblée agréable, plutôt décontracté malgré un costume qui devait représenter un mois de mon salaire et le fait qu’il m’accueillait dans un bureau d’une soixantaine de mètres carrés. Il m’a fait asseoir de l’autre côté d’une table basse de verre et d’acier dans une partie de la pièce conçue pour donner une impression de confort privilégié et d’intimité. Sans préambule il m’a expliqué de quoi il retournait. Son discours était saturé de précautions oratoires qui entraînaient une constante imprécision. Un supérieur hiérarchique qui vous explique pourquoi il tait ce que vous aimeriez savoir est toujours agaçant. Il s’agissait selon sa propre expression d’un véritable bond dans ma carrière, une réalité de nature à rendre tolérant.
En résumé le département prospectives de la société avait créé un centre de recherche quelque part, rassurez-vous pas très loin de Paris, pour se pencher de façon pluridisciplinaire sur les perspectives du transhumanisme. Delambre manipulait les mots robotique et automatisme ce qui n’avait rien de surprenant puisque c’étaient des aspects de nos activités, mais aussi intelligence artificielle, biotechnologie, nanotechnologies. I] évoqua quelques secteurs d’application, la médecine, l’armée, les transports, l’industrie et même les loisirs au sens large et sans précision.
— Mon rôle ? ai-je réussi à demander.
— Vous verrez, vous verrez… Très intéressant, très créatif. Vous êtes habitué, vous avez été repéré pour ça, pour votre aptitude à cerner une tâche, trier entre l’insupportable, le difficile ou peu agréable et le franchement plaisant voire exaltant. Toute innovation doit être vue sous un angle humain, n’est-ce pas, même si elle est précisément destinée à améliorer l’humain. Justement dans ce cas ! C’est pour cette raison que nous avions besoin d’un psychologue. Je devrais dire d’un certain type de psychologue. Un philosophe aurait pu convenir mais nous voulions recruter en interne !
Il a ri comme si cette allusion à l’absence de philosophe dans le personnel était d’un comique irrésistible. Je me suis replié sur moi-même. Je me méfie toujours des gens dont l’humour m’échappe.
— Et pour les détails ? Les aspects pratiques ?
— Quand vous aurez accepté cette proposition vous saurez tout. Avant, vous devez comprendre que vous entrez dans une division particulière qui impose une discrétion absolue. N’imaginez pas avoir accès à des secrets extraordinaires. Qu’importe, rien ne devra filtrer à l’extérieur de vos activités, rien. D’ailleurs vous signerez une clause de confidentialité parfaitement explicite.
Le reste s’est noyé dans un brouillard de paroles redondantes puisque l’essentiel était dit. J’ai accepté, immédiatement, comme on l’attendait de moi. Delambre m’’a expliqué que mes interlocuteurs habituels me donneraient tous les détails pratiques et il m’a salué. J’ai compris que j’avais déjà cessé d’exister à ses yeux.
Quand je suis sorti il était 16 heures. Le soleil s’était dégagé des nuages et la rue de Courcelles m’a semblé resplendissante. Je savais qu’à ce moment de la journée Valérie était toujours occupée par des rendez-vous, j’ai préféré lui envoyer un message, quelques mots rassurants, plutôt que lui téléphoner. Ensuite j’ai remonté l’avenue vers l’endroit où je m’étais garé, presque à côté d’une surprenante pagode peinte en rouge qui tranchait sur l’architecture du quartier. J’ai marché un moment et reconnu ma voiture mais pas du côté de l’avenue où j’aurais juré l’avoir laissée. Comme il était peu probable qu’on me l’ait déplacée j’ai compris que ce rendez-vous m’avait perturbé. Et maintenant ? Avais-je retrouvé mon équilibre habituel ? Au lieu de traverser pour récupérer ma voiture j’ai continué à marcher. J’avais besoin d’air et de mouvement. Au bout d’une centaine de mètres j’ai vu que j’avançais droit vers une créature étonnante plantée au milieu du trottoir. C’était une femme qui me tournait le dos, je ne voyais donc pas son visage. Sa coiffure, un impeccable carré noir de jais, aurait évoqué une Japonaise si elle n’avait pas été immense. Elle portait un pantalon qui moulait étroitement un joli cul et de longues cuisses, dégageait largement des chevilles très fines mettant en valeur des escarpins aux talons excessivement hauts. Elle était immobile tandis que deux hommes s’agitaient fébrilement, déposant à ses pieds d’innombrables valises qu’ils extrayaient d’un taxi. Les valises étaient toutes de la même facture, elles ne variaient que par leur taille. C’étaient des bagages en aluminium qui brillaient dans le soleil d’une façon irréelle. J’ai pensé à une scène de film ou au tournage d’une publicité puis j’ai vu que nous étions devant l’entrée d’un hôtel où elle allait s’installer. J’ai compris que je n’avais pas encore récupéré toute ma lucidité et me suis décidé à rentrer chez moi.
J’ai donc fait demi-tour vers ma voiture. Au bout d’une vingtaine de pas je me suis retourné, machinalement je pense. J’ai découvert l’entrée de l’hôtel vide de toute présence. L’extraterrestre, ses valises et son taxi avaient disparu comme si j’avais déliré. Le monde réel avait repris ses droits. C’est justement à cet instant que m’est venu à l’esprit l’’énormité d’un fait : j’avais pris seul une décision qui allait conditionner l’avenir des trois personnes qui m’étaient les plus chères : ma femme, mon fils et ma mère.
Je ne doutais pas que Valérie puisse comprendre dans quelle situation je m’étais trouvé, Valentin ne chercherait même pas. Il souffrirait comme l’enfant qu’il était encore du déménagement et de la perte de ses camarades. Les très jeunes acceptent mal que leurs repères ne soient pas immuables. Quant à maman c’est bien simple je n’imaginais même pas qu’elle puisse accepter de se pencher une seconde sur mes raisons même si ces derniers temps sa santé déclinante et certaines pertes de lucidité de mauvais augure évoquaient la nécessité d’une autre forme de déménagement. Et moi j’avais tout repoussé loin de ma conscience. J’avais offert à Delambre une magnifique et claironnante acceptation de célibataire ! »

Extrait
« Comme si les paysans du Sahel n’étaient pas assez pauvres, me suis-je dit en tournant la page pour découvrir ce sous-titre étonnant : La double personnalité du criquet, ma surprise tenant moins à l’usage du mot personnalité qu’à cette intéressante ambivalence. J’ai donc appris que le criquet fondamentalement solitaire pouvait à partir d’une certaine densité de population adopter un comportement grégaire le conduisant dans certaines conditions environnementales (lumière, hygrométrie, etc.) à des vols aussi spectaculaires que ravageurs. Plus surprenant encore cet instinct nouveau est transmis à la descendance à moins qu’un retour aux conditions antérieures n’interrompe le processus et renvoie le criquet à son origine de solitaire inoffensif. »

À propos de l’auteur
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Jean-Pierre Poccioni © Photo DR

Jean-Pierre Poccioni est né à Paris en 1948. Après des études de Lettres il se consacre à l’enseignement, métier qu’il exercera jusqu’en 2008 en France mais aussi quelques années au Niger. Il entre en littérature avec un premier roman édité chez Autrement, d’autres suivront chez divers éditeurs parmi lesquels Phébus, Le Rocher, Pierre-Guillaume de Roux. Jean-Pierre Poccioni a collaboré à l’émission de Philippe Vannini, Les Jeudis littéraires, de 2009 à 2011. Il vit actuellement à Orléans où il écrit ses romans, fréquente la médiathèque et l’excellente librairie Les Temps Modernes avec toujours la même envie de découvrir de grands auteurs d’hier et d’aujourd’hui car, pour lui écrire, et lire sont liés. (Source : Éditions Héliopoles).

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