Éditions Le livre de poche, 1998 (382 pages)
Ma note : 16/20Quatrième de couverture ...
" C'était bien l'intention de Sir Henry de poursuivre ses fouilles à Louxor jusqu'aux fondations de l'édifice pour s'assurer que la sépulture n'avait pas été découverte lors de la précédente expédition. Et de fait, à peine les ouvriers s'étaient-ils mis à l'œuvre, que leurs pelles dégagèrent la première marche d'un escalier taillé dans le roc.
Le Times en fit un compte-rendu détaillé en page trois. La dépêche suivante, en provenance de Louxor, eut droit en revanche à un gros titre en première page.
Sir Henry Baskerville était allé se coucher la veille en pleine santé. On l'avait retrouvé le lendemain matin dans son lit, rigide et sans vie, le visage déformé par l'épouvante. Sur son front, on reconnaissait, grossièrement dessiné avec du sang, un uræus, le cobra sacré des anciens Égyptiens, le symbole divin des pharaons. "
Une fois encore, l'impavide Amelia Peabody, son mari, l'éminent égyptologue Radcliffe Emerson, et leur fantasque rejeton, le jeune Ramsès, devront affronter le mystère et conjurer la malédiction des pharaons.
La première phrase
" Les événements que je vais vous relater commencèrent par un après-midi de décembre, jour où j'avais convié Lady Harold Carrington et certaines de ses amies à prendre le thé. "
Mon avis ...
Chaque été, à travers mes lectures, je recherche plus que tout le soleil et le dépaysement. Alors après avoir voyagé en Provence l'année dernière, aux côtés de Marcel Pagnol avec sa Trilogie marseillaise, cap sur l'Égypte ! J'avais passé un bon moment en compagnie d' Un crocodile sur un banc de sable. Il me tardait donc d'ouvrir ce deuxième roman de la série Amelia Peabody, déniché lors d'une brocante. J'ai littéralement dévoré ce cosy mystery qui se déroule dans un contexte de fouilles archéologiques, à la fin du XIXe siècle.
Cinq ans ont passé depuis la dernière aventure de nos héros. Après avoir convolé en justes noces, puis formé une famille avec la naissance de leur petit garçon, Amelia et Emerson s'apprêtent à reprendre du service. Leur passion commune pour l'égyptologie les lie plus que jamais, et c'est ici un curieux incident (le décès de Sir Henry Baskerville survenu pile au moment de la découverte d'une tombe royale) qui donnera à notre couple bien du fil à retordre. Emerson est en effet tout désigné pour reprendre le chantier de fouilles alors qu'une terrible malédiction affole tous les esprits.
Je me suis régalée en compagnie de ce roman que j'ai d'ailleurs préféré à son grand frère. Alors qu'avec Un crocodile sur un banc de sable, Elizabeth Peters prenait le temps de planter son décor ainsi que la psychologie de ses personnages, on sait en effet ici à quoi s'attendre. Le duo Peabody/Emerson fonctionne à merveille, et j'apprécie suivre leurs joutes verbales tout comme les pensées et tirades de cette chère Amelia. Car notre héroïne victorienne est loin d'être une sotte. Ombrelle à la main, elle est de toutes les aventures, n'hésitant pas à se mettre en danger ou à revendiquer ses connaissances pointues en égyptologie. C'est une femme indépendante, féministe, et je dois dire que je l'aime beaucoup. Et que dire de Radcliffe Emerson, aussi bourru (et parfois désagréable) qu'il peut être attachant. Rien que pour faire connaissance avec ce couple, cette série vaut la peine d'être lue. Entre respect mutuel, rapports de force et complicité à toute épreuve, Elizabeth Peters crée ici un duo qui marque les esprits.
L'intrigue policière est quant à elle loin d'être inoubliable, même si je trouve que le tout tient mieux la route par rapport à l'opus précédent où il était question d'apparitions d'une momie. C'est bien l'atmosphère so british, ses personnages, ou encore cette alliance entre le charme de l'Égypte et l'époque victorienne qui font le sel de cette série étiquetée cosy mystery. Au fil des pages, on se prête à rire, à sourire. La malédiction des pharaons fut une vraie lecture détente ô combien réconfortante ; je lirai donc la suite avec plaisir si l'occasion s'y prête.
Extraits ...
" La paix bucolique n'est point mon élément, et l'organisation de goûters n'est en aucun cas ma distraction favorite. Pour tout dire, je préférerais être pourchassée dans le désert par une bande de derviches sauvages armés de lances et assoiffés de sang. J'aimerais mieux être poursuivie par un chien enragé et contrainte de me réfugier dans un arbre, ou me retrouver face à une momie sortie de son tombeau. J'aimerais mieux affronter des poignards, des pistolets, des serpents venimeux ou la malédiction d'un roi trépassé depuis des siècles.
Quitte à être accusée d'exagération, permettez-moi de souligner que j'ai connu toutes ces expériences, à l'exception d'une seule. Remarquez, Emerson a déclaré un jour que si je devais réellement rencontrer une bande de derviches, même les plus pacifiques d'entre eux seraient enclins à me massacrer au bout de cinq minutes, excédés par mes incessantes récriminations.
Pour Emerson, il s'agit là d'une remarque spirituelle. "