
En lice pour le Prix Evok 2024
En deux mots
Lana del Rey rend visite à son idole Joan Baez afin de lui proposer de remonter sur scène à ses côtés. Mais cette dernière se consacre désormais à la peinture et refuse. Pourtant après découvert les textes et la personnalité de la fille de Lake Placid, elle va changer d’avis.
Ma note
★★★ (bien aimé)
Ma chronique
Lana del Rey et Joan Baez en concert
Le nouveau roman de Marie Charrel imagine la rencontre de Lana del Rey et Joan Baez et le talent persuasif de la première pour persuader la seconde à remonter sur scène à ses côtés. Une exploration très réussie de deux figures emblématiques de la chanson américaine.
En 2019, au hasard d’une tournée aux États-Unis, Lana del Rey découvre qu’elle fait étape tout près de la vaste propriété de Joan Baez, son idole. Aussi décide-t-elle de lui rendre visite.
Mais la chanteuse emblématique des sixties et des décennies suivantes aux côtés de Bob Dylan vit quasiment recluse et ne répond plus guère aux sollicitations. Désormais elle se consacre à la peinture, même s’il lui arrive d’être en panne d’inspiration. C’est peut-être la raison qui va la pousser, après avoir refusé, de suivre le conseil de son assistante Hannah et de recevoir la jeune artiste.
Lana del Rey, qui vient de sortir Norman Fucking Rockwell, son septième album, vient dire toute son admiration à Joan. Mais elle caresse un autre rêve, que l’égérie des sixties remonte sur scène à ses côtés. Mais elle refuse net cette proposition. Il faudra une fois encore l’intervention d’Hannah, qui lui suggère de lire ses textes et d’écouter sa musique pour que l’inoubliable interprète de Here’s to you finisse par céder. Au Greek Theatre à Berkeley, les deux chanteuses se retrouvent finalement sur scène pour interpréter ensemble Diamonds & Rust, avant que Joan Baez ne chante en solo Don’t Think Twice, une reprise de Bob Dylan.
Cet événement est une sorte de consécration pour la fille de Lake Placid, pourtant déjà star planétaire. Elle peut désormais se retourner avec fierté sur le chemin parcouru.
Nous revoilà plongés en 1996, au moment où Elizabeth entre dans l’adolescence. La jeune fille, éprise de liberté, court les bois avec son ami Parker et laisse vagabonder son imagination. L’occasion pour Marie Charrel de revenir aux sources de la création, au parcours de cette adolescente qui se nourrit de nature et de poésie, de musique et de rêves, mais aussi de séries télé et de réseaux sociaux.
Enfant de la génération Y, on la sent nostalgique d’une époque plus apaisée où les relations n’étaient pas aussi brutales, où les addictions de tout ordre – dont elle-même sera victime – ne venaient pas gâcher des vies qui n’étaient même pas construites.
Mais ce spleen ne va toutefois pas l’empêcher de quitter l’État de New York pour… New York et, après quelques déboires, de franchir les premières étapes d’une carrière qui va transformer Lizzy Grant en Lana Del Rey.
Parsemé de paroles de chansons et de poèmes, ce roman permet découvrir le parcours d’une artiste attachante et à Marie Charrel de confirmer tout son talent, après son superbe premier roman, Les Mangeurs de nuit.
La Fille de Lake Placid
Marie Charrel
Éditions Les Pérégrines
Roman
272 p., 20 €
EAN 9791025206034
Paru le 5/01/2024
Où?
Le roman est situé principalement aux États-Unis, en Californie mais aussi à Lake Placid et New York.
Quand?
L’action se déroule de de 1996 à nos jours.
Ce qu’en dit l’éditeur
« Comme les créatures nyctalopes, Lana sait voir au coeur de la nuit ce qui échappe aux autres. La fête discrète qui, pour peu que l’on sache la distinguer, se tient dans l’obscurité. Elle transforme le secret des heures sombres en or. Lana est une grande poétesse, mais pas seulement : c’est une alchimiste. »
1996 : au retour d’une de leurs escapades nocturnes dans les bois de Lake Placid, Elizabeth et son ami Parker font une étrange rencontre. Alors qu’elle grandit hantée par cette vision, la jeune fille découvre son don pour la poésie et la musique.
2019 : Lana Del Rey tente d’approcher son idole, Joan Baez, la mythique reine du folk qui vit retirée au coeur de la forêt californienne, pour la convaincre de chanter avec elle lors de son prochain concert.
Au croisement de ces temporalités surgit une Lana Del Rey fascinante, irréductible aux clichés que l’on a voulu lui accoler. De sa plume inventive, Marie Charrel nous entraîne dans l’univers onirique de deux grandes artistes portant au cœur la nostalgie d’un rêve américain impossible et brisé.
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Les premières pages du livre
« La fille de Lake Placid est une œuvre de fiction inspirée de faits biographiques. Dans ces pages, Lana Del Rey et Joan Baez sont devenues mes personnages.
Peindre est une affaire de lumière et cette fille-là capte les éclats de soleil comme aucune autre créature terrestre. L’astre du jour dessine des cascades d’or dans sa chevelure et sème des paillettes sur le rebondi de ses joues. Des clartés étranges flottent autour de ses courbes.
Peindre est une affaire d’ombre et derrière chacun de ses sourires la nuit est aux aguets. Cette fille-là vibre d’une mélancolie douloureuse et d’une sérénité douce à la fois, équilibre instable offrant une matière folle à l’artiste. Capter ce vertige sera sa quête. Par où commencer ? Chaque œuvre est un nouveau monde à bâtir. Un défi exigeant de ne jamais rien tenir pour acquis.
Elle redresse le panneau de bois – elle a abandonné les toiles il y a quelque temps déjà –, ferme les yeux pour laisser la douceur aurorale entrer en elle. Il s’agit de voir ce qui est et ce qui n’est pas. De se mesurer à l’invisible : elle apprend encore, même à soixante-dix-huit ans passés. Ses autres vies lui ont enseigné que créer exige de se mettre en danger.
Elle ajuste le chevalet sur le sol instable, pose des touches de marron, blanc, vert sur le bois, puis balaie l’ensemble d’un large coup de brosse. Elle débute par le fond sans s’encombrer des détails foisonnants du jardin – hibiscus rouge-cœur, bougainvilliers affolants de générosité, cactus s’élançant vers le ciel. Leur folie l’appelle, mais elle a d’autres projets. Elle ne fait pas de croquis préparatoire, jamais. Parce qu’elle a peur de l’échec, elle s’en remet à l’instinct, et celui-ci lui souffle que quelque chose est en trop.
Elle attrape un chiffon, le lance à son modèle : « Le maquillage, efface. »
Celle-ci obéit, frotte le coin de ses paupières pour ôter le trait d’eyeliner obscurcissant son regard. Elle la toise un instant de ses yeux noisette, avec défi. Les mondes qu’elle porte en elle fascinent et attirent l’artiste. Elle est l’une de ces voyageuses de passage que cette dernière accepte parfois d’accueillir dans le refuge qu’elle s’est bâti loin des villes, là où pulse le sang de la terre. Quelque chose est encore en trop : elle lui jette un élastique, lui fait signe de nouer sa chevelure striée de bronze.
Voilà.
Peindre est une affaire de couleur et, cette fois, l’équilibre est parfait. Or de l’aube. Pourpre de la nuit retirant sa traîne. Émeraude de la végétation. Le modèle frémit ; déesse forte et douce, petite fille altière. Le vent matutinal se glisse sous sa robe légère, caresse son dos, embrasse son nombril comme une douche fraîche d’été. Elle lutte une seconde contre l’exultation montant en elle, puis se laisse envahir. Elle qui le plus souvent est incapable d’habiter l’époque est ici, maintenant, ancrée dans l’instant. Sans passé, ni avenir : juste une gamine heureuse de poser pour une géante.
Autour d’elles, le jardin prend son souffle avant la chaleur écrasante de la journée. Les fourmis tètent la rosée de la nuit accrochée aux herbes hautes. Les fleurs se redressent, jettent des sorts à l’azur. Le frémissement des ailes d’un oiseau brasse l’air embaumé de jasmin. Tous les chemins s’offrent aux deux femmes.
L’artiste fronce les sourcils, concentrée. Ne pas s’éparpiller. Saisir l’essentiel. Le modèle bat des paupières, une minute ailleurs, car quelques mots lui viennent à l’esprit : Sois l’œuvre du souffle sacré. Sois l’âme que le monde habite.
Ces phrases sont les siennes. Elle ne les a pas seulement écrites: elle les vit. Elles sont sa chair, ses soupirs, ses rêves. Sa substance. Seuls ceux qui la connaissent vraiment savent qu’elle n’est pas une poupée factice, pas la chanteuse que certains prennent encore pour une créature forgée par les satrapes du marketing, une étoile éphémère et creuse. Non, elle est poétesse.
Je suis née avec dans mon âme un petit morceau de paradis
Comme un phénix une traînée blanche dans le ciel une longueur d’onde que personne ne vient chercher
Une poétesse avant d’être une musicienne. De la même façon, la femme qui se tient en face d’elle est aujourd’hui peintre avant d’être chanteuse et bien plus encore ; une créatrice aux identités multiples, sans limites, au-delà des étiquettes. Libre comme une fille du vent. Rien ne les unit plus que cela : la liberté. Alors, malgré leurs dissemblances, elles se sont reconnues et ont choisi de partager cet instant d’art ensemble. Elle, la princesse pop-rock sensuelle sacrée par YouTube, objet de tous les fantasmes. Incomprise. Et elle, la militante saltimbanque, égérie du folk aux pieds nus, infatigable. À cette seconde: deux sœurs.
2019, Californie
Chaque matin, elle plonge dans le lac avant le lever du soleil. Elle ne peut commencer une journée sans avoir délié ses muscles dans l’eau fraîche, nagé jusqu’à ce que son esprit se vide de toute pensée autre que celles se résumant aux sensations de son corps : les algues caressant ses orteils près du rivage, le courant un peu plus chaud à l’endroit où la rivière épouse le lac, la coordination des bras et des jambes. Cet état méditatif la ressource en profondeur. C’est là, dans l’eau, que l’inspiration naît.
Tout près, la forêt s’étire jusqu’à l’horizon. Les champs ondulent sous la brise du ciel. L’été joue les prolongations. La veille, l’orage a cogné la terre un peu avant minuit et la végétation ensommeillée est encore alourdie des parfums de la nuit, de l’humus déjà chauffé par le soleil, des effluves fauves échappés de la ferme. Autour du lac, la frondaison des arbres offre son ombre aux animaux. Bientôt, elle se parera des couleurs chatoyantes de l’automne. À droite, un nuage de poussière s’élève au-dessus des cimes. Dans le ranch voisin, les chevaux courent depuis l’aurore.
Cinquante ans qu’elle vit là et chaque matin, tandis qu’elle immerge son corps, elle mesure sa chance. Malgré son âge, sa brasse est puissante. Son corps athlétique. Les nuits de pleine lune, elle sort marcher seule autour de la maison, s’allonge sur le tapis de feuilles. Étudie le liseré lustral que la lumière douce dessine sur les crêtes, la façon dont sa délicatesse baigne la végétation, éveillant les mystères anciens. Ceux qui se dessinent sur certains visages choisis par les dieux. Voilà ce que je dois mettre dans ma peinture. Elle ignore encore comment s’y prendre.
– Joan ?
Parfois, elle s’en veut. Elle consacre la plupart de ses journées à ses toiles. Elle qui a voyagé partout dans le monde, Vietnam, Mexique, Afrique du Sud, Royaume-Uni, France, n’a plus envie d’aller nulle part, ou alors au bout de la route, pour dîner dans ce restaurant local qu’elle aime tant, avant la ville, ou dans le club afro-caribéen tout près, pour danser. Elle a rencontré suffisamment de personnes au cours de sa vie. Rester ici lui convient. Et puis, il y a tant à faire à la ferme : vingt-cinq poules, un cochon d’Inde, un lapin, cinq chiens, toute une ménagerie dont il faut s’occuper. Son assistante, Hannah, vit sur l’exploitation avec elle, d’autres les rejoignent en journée ; ils sont un groupe d’amoureux de la nature, heureux de profiter d’un endroit tel que celui-ci jour après jour. Conscients de faire partie des bénis.
– Joan !
– Merde, quoi ?
Elle déteste être interrompue pendant qu’elle nage. Elle ne demande pas grand-chose, pourtant : une heure pour elle seule, son rendez-vous quotidien avec le lac, sans lequel elle ne trouve plus la force. Ils le savent, tous. Pour quel motif ose-t-on la déranger ?
– Un coup de fil pour toi, annonce Hannah, avançant vers elle avec une serviette. Je pense que tu devrais le prendre.
– Si c’est encore pour un concert de charité, renvoie¬-les vers la maison de disques.
– C’est autre chose et c’est bien plus fou encore: Lana Del Rey.
– Lana qui ?
Elle prend son temps pour sortir. Attrape la serviette tendue par Hannah, frotte ses cheveux gris qu’elle porte courts depuis des années, enfile une chemise blanche en lin sans prendre la peine d’ôter son maillot de bain humide.
– Le téléphone est dans la cuisine, indique Hannah.
À l’intérieur, Joan se sert un verre de citronnade fraîche, le plaque contre son front, attrape le portable. Longuement, elle écoute les arguments de son interlocutrice. Son agacement ne retombe pas : à cet instant elle devrait être encore dans l’eau, au lieu de quoi la voilà assommée des paroles confuses d’une starlette groupie.
– Non.
Elle raccroche sans un mot d’explication. À son âge, elle n’a plus à se justifier, à s’excuser, son temps est précieux. Elle abandonne le téléphone et rejoint son atelier.
Plus tard, à l’heure du dîner, Gabriel la sermonne :
– Tu aurais au moins pu l’écouter jusqu’au bout.
En matière de musique, l’avis de son fils est l’un des seuls qui comptent. Il a étudié auprès des grands maîtres percussionnistes en Afrique et l’a accompagnée lors de sa dernière tournée. Ils partagent la même inclination pour l’authentique. Le sens de la mesure et le respect du silence, c’est-à-dire ces espaces aménagés entre les notes sans lesquels aucun morceau ne respire. Les mauvais musiciens en ont peur. Ils préfèrent la saturation, convaincus à tort qu’elle est synonyme de créativité.
– Qu’est-ce que tu sais d’elle ? l’interroge Joan, dans un murmure.
– Une fille plus complexe qu’elle en a l’air. Une vraie puissance. Ses textes ont quelque chose. Pour¬quoi tu ne la reçois pas ici, pour te faire une idée ? Ça n’engage à rien. Et qui sait : vous pourriez vous entendre.
– Mmm, maugrée-t-elle, dubitative.
À la nuit tombée, durant son inspection quotidienne de la ferme, elle repense à cet échange. Les chiens ont été nourris. Les poules somnolent. La plupart sont vieilles, plus de huit ans déjà, mais elles produisent encore suffisamment d’œufs pour leur permettre de ne jamais avoir à en acheter. Faire venir une étrangère ici, dans son refuge: l’idée ne l’enthousiasme guère. Mais « ses textes ont quelque chose », a dit Gabriel. Elle s’est toujours attachée à cela en premier lieu : les paroles. C’est parce que leur sens est fort qu’un morceau est bon. Sans cela, il n’est que distraction.
Elle sort son smartphone de sa poche et dicte un message à l’attention d’Hannah: « OK pour Lana Del Rey. Rappelle-la demain. »
Au moment où elle l’envoie, un hurlement déchire le calme de la forêt assoupie. Ici, les loups ne sont jamais loin.
1996, Lake Placid
– Ne t’enfonce jamais seule dans les bois, Elizabeth : en ville, on raconte que les loups rôdent.
La fillette hausse les épaules puis acquiesce avec un peu trop d’empressement. Sa mère cherche à lui faire peur pour l’empêcher de jouer seule derrière la maison, mais en vérité les loups ont déserté la région depuis longtemps. Elle le sait : la forêt est son royaume. Elle y court dès que l’école s’achève, tout comme le samedi matin et le dimanche midi, lorsque ses parents reçoivent leurs amis pour leur barbecue hebdomadaire et oublient quelques instants de garder l’œil sur elle. C’est une petite fille sage. Elle joue à la poupée dans sa chambre.
Elizabeth ne joue pas à la poupée et, comme tous les enfants, elle n’est pas vraiment sage. Elle n’aime rien tant que marcher dans les bois. Sentir le soleil chauffer sa peau à travers le feuillage. Guetter ses rayons jetant leurs paillettes mordorées à travers la canopée. Étudier la mousse gorgée de rosée où chaque goutte d’eau dissimule un univers. Marcher près du lac. Sa présence la rassure, sans qu’elle ait besoin d’y pénétrer.
Dès qu’elle le peut, elle gagne les tourbières, teste jusqu’où ses pieds s’enfoncent dans la fange spongieuse. Elle s’allonge sous un orme et se concentre sur l’odeur puissante de la terre humide, le chant des parulines masquées, la dispute des corneilles et, au loin, la rumeur de la circulation automobile rappelant que les hommes sont partout. Elle laisse la forêt entrer en elle pour y dissiper son angoisse.
Elle sait qu’ici les monstres sont d’une nature différente de ceux des villes. Ils ne sont pas moins cruels, mais plus francs et brutaux. Plus honnêtes. Alors elle les cherche. Dans la forêt, elle quête des monstres grands et forts pour en faire ses alliés. Elle écoute leurs murmures. Guette les signes. Eux seuls sauront étouffer le cri qui, déjà, remonte dans sa poitrine par vagues, sans qu’elle comprenne exactement d’où il vient. »
Extraits
« Comme les créatures nyctalopes, Lana sait voir au coeur de la nuit ce qui échappe aux autres. La fête discrète qui, pour peu que l’on sache la distinguer, se tient dans l’obscurité. Elle transforme le secret des heures sombres en or. Lana est une grande poétesse, mais pas seulement: c’est une alchimiste. »
« Mourir sur la pelouse fraîche, sans un bruit. Se dissoudre lentement dans le sol et disparaître. Tels les minéraux des plantes en décomposition, elle rejoindrait doucement l’humus, puis les réseaux souterrains menant aux nappes phréatiques. Elle changerait de nature pour devenir eau et resterait des décennies sous terre, à mûrir sa vengeance, jusqu’à ce qu’un courant mystérieux la ramène à la surface. Là, elle jaillirait à la faveur d’une source vive, chahuterait dans les flots d’un ruisseau printanier, puis irriguerait les jardins de Lake Placid. Elle choisirait le plus beau des rosiers de la ville et empoisonnerait patiemment chacune de ses épines.
Attirés par la beauté gracile des fleurs, les bonnes mères et les bons pères de famille des pavillons chics, ces adultes à la mise toujours impeccable qui, convaincus d’incarner l’ordre, le bien, étouffent les rêves des petites filles en tentant d’en faire des princesses, s’y piqueraient les doigts et tomberaient dans un sommeil sans fin. »
À propos de l’autrice
Marie Charrel © Photo DR
Journaliste au Monde et romancière, Marie Charrel est notamment l’autrice du roman Les Mangeurs de nuit (L’Observatoire, 2023, prix Ouest-France Étonnants Voyageurs, France Bleu – PAGE des libraires) et de l’essai Qui a peur des vieilles ? (2021). (Source: Éditions Les Pérégrines)
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