Acide & Solitude – Clara DIANE

Par Lamouche

Acide & Solitude
Par
Clara DIANE
En auto-édition.

Avertissements de contenu : Torture explicite physique et mentale, violences physiques et psychologiques, blessures explicites, discrimination.

Des pouvoirs difficiles à contrôler, une organisation qui les traque : deux raisons pour lesquelles Allen et Sao ont perdu leur famille, leur liberté, leur place dans le monde. Décidés à se venger, ils vont devoir s’allier. Mais pour ça, la première étape va être de se supporter…


Il y a toujours de la douceur, dans la violence. Dans ces vies violentées. Clara Diane nous en montre un parfait exemple avec Acide & Solitude.

La construction de ce roman est vraiment intéressant. Tout d’abord, les voix de Sao et d’Allen sont séparées, les points de vue sont différents. A ma fin, tout change et cela offre une véritable force au récit. Clara Diane a bien réussi son coup !
J’ai une certaine tendresse pour Allen : ses pouvoirs sont dangereux, parfois incontrôlables, mais la solitude peut faire autant de dégâts voire plus qu’une explosion. Cela ne remet pas en cause la mort d’innocents, c’est certain. Allen en est bien conscient. Abîmés, c’est l’adjectif qui résumerait bien les personnages d’Acide & Solitude. Si Allen est dans la sur-émotion, Sao represse tout cela. Pouvant créer des hallucinations, il se cache derrière des persona dont il a emprunté l’apparence. Ils sont tous les deux jeunes, trop pour tout ce qu’ils ont vécu. Cela aussi a été très bien écrit par Clara Diane. Ses personnages sont traumatisés mais c’est réaliste, ce que je trouve très important. En aucun cas la situation des garçons est glamourisée !

Parlons maintenant de l’histoire. Parlons de ce récit qui nous prend par le col et qui nous emporte avec lui, avec un peu de force et beaucoup de gré. Les pages d’Acide & Solitude se tournent très vite. A titre personnel, il m’a fallu deux allers-retours en bus de ville sur deux jours différents pour lire ce roman. Ce dernier entre clairement dans la catégorie page-turner.
Le seul défaut que j’ai pu trouver dans ma lecture est le passage du temps. Et encore, je ne sais pas si je peux qualifier cela de défaut car Allen a justement du mal avec la temporalité. Avoir été enfermé dans un sous-sol pendant plusieurs mois, c’est jamais très sympa pour les fonctions cognitives. La fin a également été pliée un peu trop rapidement à mon goût, j’aurai tant aimé que l’épilogue soit plus long. De la même manière, le monde créé par Clara Diane est peu développé dans le sens où les mutants comme nos deux héros semblent être une nouveauté dans le paysage urbain. Ça fonctionne très bien mais moi, je veux en rencontrer plus ! Que va-t-il se passer après ces événements ?!

Mais ces questions n’ont pas d’incidence sur ma lecture et au contraire, elles feront que me pencher un peu plus sur le travail de Clara Diane. C’est évidemment un roman que je recommande vivement !