C'est lundi, que lisez-vous? #457

Ce rendez-vous hebdomadaire consiste à vous présenter chaque lundi mes lectures passées, en cours et à venir en répondant à trois questions :-)

ALBUMS

C'est lundi, lisez-vous? #457

Cet album est la réminiscence d'un souvenir qui en invoque d'autres. Celui d'une femme qui avait alors 7 ans, vivait au Sénégal. Et alors que la neige tombe, pour la première et unique fois de sa vie, elle se rappelle sa mère. Sa mère qui chantait, sa mère qui pleurait. Sans tristesse, mais le regard ailleurs. Mise en abyme de souvenirs par l'effet du temps et des objets entremêlés dessinés aux crayons de couleurs avec un charme suranné délicat. Photographies, menus objets, paysages, émotions. Cet album et d'une poésie et d'une nostalgie aussi poignantes que saisissantes!

C'est lundi, lisez-vous? #457

Dans cet album tout en hauteur, la Tour Eiffel se raconte elle-même, de l'idée, à sa conception, à son Exposition à sa longévité. Le texte est fait de rimes et les illustrations de volutes dignes de l'Art Nouveau et de couleurs profondes.

Un album tout simplement magnifique!

ROMAN JEUNESSE

C'est lundi, lisez-vous? #457

Après avoir percé les mystères cachés de la maison de l'Oncle Eustache, Tess, Dimitri et leurs parents y sont souvent revenus, car elle va être transformée en Gîte. Cet été-là, ils sont heureux de retourner à Chanteloube et de retrouver Ornella et sa jumelle Daphné. Récemment opérée du cœur, cette dernière ne peut sortir et compulse les différents ouvrages laissés dans le grenier. C'est ainsi que les jumelles apprennent l'existence d'une légende. Une jeune femme aurait eu des enfants suite à une relation adultère et les auraient confiés à des familles du village. En allant découvrir les lieux, à savoir une ferme et un moulin abandonnés, les enfants découvrent une enveloppe blanche, qui contient une longue lettre écrite à l'encre bleue. Une lettre bien mystérieuse et qui fait des énigmes. Enigmes que le quatuor est bien décidé à élucider!

J'ai beaucoup aimé retrouver ces enfants, leur compagnie, leur débrouillardise et leurs caractères complémentaires! Dans le premier tome, c'était Dimitri qui était le narrateur principal, ici c'est Tess, et j'aime beaucoup ce procédé! Je trouve juste dommage l'insertion d'une romance. Ce n'était absolument pas nécessaire et je trouve que cela dessert l'intrigue. Et même si cette dernière est moins ficelée que pour le premier opus et les éléments facilement trouvés, ce roman m'a offert un très bon moment de lecture!

ROMANS / DOCUMENT

C'est lundi, lisez-vous? #457

Ce roman nous transporte auprès d'Anne, Hélène, Louise et Gabrielle. Quatre femmes, quatre manières de vivre (ou non) la maternité. Nous sommes surtout auprès d'Anne, en couple avec Matthias, qui, la trentaine passé, voudrait un enfant. Mais il ne suffit pas de vouloir pour avoir, et le parcours va se révéler ardu. La première partie, jusqu'à l'accouchement est sur un ton mordant et sarcastique quand la seconde tend à dire que la maternité est aussi unique qu'intime et que chacune fait comme elle peut, et qu'il ne doit pas y avoir de jugement. Rien de bien nouveau mais il est tout de même bon de le rappeler. Bien sûr, le texte est parsemé de ces phrases que l'on ne cesse d'entendre, qu'elle que soit l'attitude ou le choix (ou non choix) de chacune. Un roman qui se lit vite et bien.

C'est lundi, lisez-vous? #457

Un grand merci aux Éditions Archivio et à la Masse Critique de Babelio pour l'envoi de ce livre.

Guernica est l'un de mes tableaux préférés, aussi étais-je très curieuse de découvrir un autre aspect de son histoire, celle de ses voyages avant de gagner, enfin, l'Espagne.

Le livre est aussi concis que précis.
Il nous relate d'abord le massacre de Guernica et les circonstances qui l'ont permis, avant de nous décrire le contexte de la réalisation du tableau éponyme, entre création et accueil. Et enfin, les difficiles conditions de transport et surtout de démontage/remontage en raison de ses dimensions et matériaux. Et bien sûr, sa place à Madrid!

C'est passionnant !

C'est lundi, lisez-vous? #457

Lina veut partir. Elle n'en peut plus de ce paysage de montagne rocailleux où elle vit. Où rien ne pousse, où il ne pleut pas, où le soleil brûle tout. Son mari ne veut pas partir, il dit qu'on n'abandonne pas ses morts. Mais Lina, elle, a l'impression de mourir à petit feu. Alors elle s'en va. Elle descend la montagne, comme Octavia le lui a dit, vers le ruisseau, qui se jette dans le fleuve, qui se jette dans la mer. C'est son but, la mer.

Elle rencontre quelques personnes, dont un muletier qui l'emmène vers la plaine. Chemin faisant, il la met en garde contre le "beaucoup" qu'on trouve là-bas. Beaucoup et même beaucoup trop. Beaucoup trop de bruit, de gens, d'eau même. Jusqu'à la folie.

Dans ce double récit qui fait parler trois personnages, nous sommes happés. Alors que ce qui nous est décrit est dur et difficile, l'écriture de l'autrice est douce, immersive, sensorielle. On ressent tous le poids des éléments, de la Nature, qui les écrasent, les dominent. L'inéluctabilité. Et une fois refermé, on ne cesse pas d'y penser. Un texte qui me restera longtemps!

BD

C'est lundi, lisez-vous? #457

Sandra propose des ateliers culturels à destination des prisonniers. Elle travaille dans une prison, et pour parvenir à son bureau, elle doit passer par des dizaines de portes verrouillées. Au-delà des difficultés administratives, le bon fonctionnement de son métier est entravé par de multiples choses comme l'attitude des prisonniers, ou des gardiens, les moyens mis à disposition, les sentiments de chacun envers les autres. Ainsi se déploie une réflexion sur la prison, microcosme de notre société. Ce n'est pas un jugement, mais un constat, et même un questionnement. La prison réhabilite-t-elle pour la vie en société ou révèle-t-elle les travers de notre société? Comment fonctionne-t-elle? Grâce à quoi, à quoi, pour qui?

Même si j'ai trouvé qu'il y avait trop de cases "inutiles" (parce que sans paroles et/ou sans décor, et/ou sans action), cet album nous pousse à nous interroger sur notre rapport à la prison et à ceux qui s'y trouvent. Percutant!

2/ Que suis-je en train de lire en ce moment?

C'est lundi, lisez-vous? #457

Du côté sauvage. Tiffany McDANIEL. Gallmeister, mars 2024

J'ai tellement aimé Betty que lorsque j'ai su qu'un nouveau roman de l'autrice allait paraître, j'ai su que je le lirai, sans rien savoir de ce qu'il raconterait.

Nous sommes avec Arc et Daffy, deux jumelles aux yeux vairons, que l'on suit de manière anachronique sur plusieurs années. Orphelines de père, elles vivent avec leur mère Addie et leur tante Clover, junkies et prostituées, à Chillicothe en Ohio, une ville dominée par une usine de papeterie et sa fumée nauséabonde. Leur avenir semble tout tracé.

Dans leur monde qui n'est fait que de violences, la rivière a une voix, cette rivière qui charrie des corps de femmes, trouvées par Arc, et dont les rapports d'autopsie sont aussi singuliers qu'évocateurs.

Peu de choses sont belles dans les existences d'Arc et de Daffy, pourtant l'amitié est bien présente, la sororité aussi. Elles essaient de s'en sortir, comme elles peuvent. Ce que nous décrit Tiffany McDaniel n'est pas beau, c'est violent, sale, glauque. Et pourtant, son écriture nous emporte, nous transporte. Comme dans Betty!

3/ Que vais-je lire ensuite?

C'est lundi, lisez-vous? #457

Présentation de l'éditeur " Pauline avait conscience qu'elle n'était qu'un être ordinaire aspiré dans l'orbite d'une femme qui, elle, n'avait rien d'ordinaire... Être femme de chambre, c'était précisément cela : faire intrusion sans le vouloir dans l'intimité d'autrui, voir le contenu des corbeilles à papier, remarquer les titres des livres, lire les premières phrases des cartes, lettres et petits mots qui traînent. Tout était là, en pâture ; la vie entière de quelqu'un, dissimulée dans une chambre d'hôtel. "  Un matin, Pauline est appelée pour nettoyer la suite 614 du Mapes Hotel. Alors qu'elle pense trouver une chambre vide, une femme apparaît, hagarde : Mrs. Arthur Miller, alias Marilyn Monroe, dont le séjour à Reno marque la fin de son mariage avec le célèbre dramaturge et le tournage infernal d'un film à la légende noire, Les Désaxés.  Avec pour décor l'immensité aride du désert du Nevada et ses chevaux sauvages, les mustangs, Poussière blonde raconte le choc d'une rencontre inoubliable entre deux femmes que seul le hasard pouvait réunir.